Dossier d’œuvre architecture IA76002973 | Réalisé par ;
Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton d'Elbeuf
îlot N
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Elbeuf
  • Commune Elbeuf
  • Lieu-dit
  • Adresse rue du Neubourg , place du Calvaire , rue du Général de Gaulle
  • Cadastre 1974 AO 107, 109 à 115 , 207, 124 à 127, 136
  • Dénominations
    îlot
  • Appellations
    N
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, maison, banque

L’îlot N adopte une forme trapézoïdale, s’étendant le long de la rue du Neubourg jusqu’à l’église de l’Immaculée Conception et délimitée en sa partie supérieure par la rue du général de Gaulle. L’un de ses angles donne sur la place du Calvaire.

Ce secteur était fortement sinistré au lendemain des événements de juin 1940, comme en témoigne une photographie d’André Démare, qui montre la rue du Neubourg en ruines, jonchée de matériaux de construction et de briques, avec quelques rares pans d’immeubles encore debout. Le travail de reconstruction fut confié à l’architecte parisien Jean Sakarovitch, assisté de deux frères architectes originaires de Rouen, René et Jean-Pierre Drieux. Ils achevèrent leurs études préalables en juin 1951 et les travaux débutèrent en octobre de la même année.

L’îlot N comportait trois unités de chantier. Il présente malgré tout un aspect relativement homogène, de par son usage essentiellement dévolu à l’habitation et à cause des prescriptions très strictes fournies par Jean Sakarovitch dès le tracé des plans et dans les devis descriptifs. Ce dernier avait en effet indiqué la provenance de tous les matériaux à utiliser et recommandé de respecter une uniformité de teintes pour les encadrements des baies, ainsi que pour les enduits et l’aspect général des façades.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1951, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Sakarovitch Jean
      Sakarovitch Jean

      Architecte français.

      Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte (https://agorha.inha.fr/)

      Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 8524. Jean Sakarovitch, né à Paris 11è le 1er juin 1907, fils de Feivel Sakarowitch, et de Debora Vollemski, élève de Roger Henri Expert, admis en 2è classe le 13 juillet 1926, 1è classe le 23 décembre 1930, diplômé le 7 juin 1933 (154è promotion, Un cercle d'aviation de tourisme, note 2) (architecte à Paris 11è [en 1929], Paris 6è [en 1949], Paris 11è [en 1951], et Paris 16è [en 1967]; agréé M.R.U. pour la Seine, la Seine-et-Oise et la Seine-Inférieure; membre de l'Association des élèves et anciens élèves de l'École nationale et supérieure des Beaux-arts ou Grande Masse de l'École des Beaux-arts [en 1929]; membre de la S.A.D.G. en 1941, figure encore dans l'annuaire 1951, démissionnaire en août 1951 [père de Joël Sakarovitch, architecte DPLG ?]; Archives nationales de France, AJ/52/1278, dossier d’élève)

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Rieux René
      Rieux René

      Architecte rouennais, frère de Jean-Pierre Rieux, architecte.

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    • Auteur :
      Rieux Jean-Pierre
      Rieux Jean-Pierre

      Architecte rouennais, frère de René Rieux, architecte.

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L’îlot N se compose des parties suivantes :

- Sur la place du Calvaire, il comporte un immeuble-pavillon de deux étages, surmonté d’un toit à croupes couvert de tuiles mécaniques. Sa façade est structurée par des baies verticales et une loggia d’angle sur la rue du général de Gaulle, dont le défoncé introduit un subtil jeu d’ombres et de lumière, de pleins et de vides, qui anime le bâtiment. Le rythme de celui-ci est également donné par le quadrillage apparent des poteaux-poutres de béton gravillonné, qui unissent les étages et alternent avec des panneaux de béton lissé plus clairs. En rez-de-chaussée, une boutique.

- Ce bloc d’angle se poursuit sur la rue du Neubourg par des galeries basses, dotées de portes cochères.

- Rue du Neubourg, l’îlot N présente une série d’immeubles à rez-de-chaussée commercial, surmonté d’un ou de deux étages d’habitation et d’un toit à croupes couvert de tuiles mécaniques, parfois agrémenté de lucarnes rampantes. Leurs façades sont toutes rythmées par l’alternance des baies et le travail des matériaux, sur lequel les archives fournissent d’utiles précisions. Pour toutes ces parcelles, et selon les prescriptions de l’architecte Sakarovitch, les murs de cave reposent sur le sol de fondation par l’intermédiaire de semelles de béton armé. L’ossature générale des bâtiments est en béton armé apparente en façade, sur rue comme sur cour. Les murs en élévation sont des murs de remplissage : ils sont composés d’une dalle de parement extérieur, d’un vide d’air et d’un parpaing intérieur. Ce parement extérieur prend la forme, en soubassement, de mignonette et en partie surpérieure, de dalles de pierre. Sakarovitch a privilégié le recours aux éléments préfabriqués à la chaîne : les encadrements des fenêtres, des portes, les dalles de revêtement des façades et les claustra d’aération des baies de cuisine et de salles d’eau, ainsi que ceux des soubassements des vitrines, sont en béton armé vibré. Les planchers sont en béton armé, tout comme les escaliers. Les charpentes sont en bois et les couvertures en tuiles mécaniques petit moule. Les lucarnes sont couvertes en zinc. A noter : quelques beaux détails de portes cochères et des escaliers intérieurs à dalles de marche en pierre dure et rampes de fer. Cet ensemble d’immeubles s’achève sur deux maisons jumelées, assez remaniées, qui font face à l’église de l’Immaculée Conception.

- Rue du Général de Gaulle, l’îlot N se prolonge par une série d’immeubles à un ou deux étages d’habitation sur boutiques, surmontés de toits à croupes couverts de tuiles mécaniques. Poteaux-poutres de béton gravillonné et plaques de béton lisses y alternent en façade, selon un strict quadrillage. Des garde-corps à claustra ornent les baies correspondant aux cuisines, côté rue, et aux salles d’eau, côté cour, pour en assurer l’aération. Des garages construits en fond de cour sont accessibles par une porte cochère de belle facture, située au n° 43.

  • Murs
    • béton enduit
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, 2 étages carrés, sous-sol
  • Couvertures
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Typologies
    bâti de la Reconstruction
  • État de conservation
    remanié, inégal suivant les parties
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, 238 W / 11 RP 5664, îlot N1, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5664
  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, 238 W / 11 RP 5666, îlot N2, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5666
  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, 238 W / 11 RP 5667, îlot N3, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5667

Annexes

  • Extraits du Projet de reconstruction de l'îlot N (16 novembre 1950)
  • Extraits du Devis descriptif sommaire de l'îlot N, unité de chantier n° 2 (28 février 1951)
  • Extraits du devis descriptif de l'îlot N (1951) 
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2024
(c) Région Normandie - Inventaire général
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservatrice en chef du Patrimoine

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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