Dossier d’œuvre architecture IA76002972 | Réalisé par ;
Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton d'Elbeuf
îlot M
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Elbeuf
  • Commune Elbeuf
  • Lieu-dit
  • Adresse rue Desmonts , cours Carnot
  • Cadastre 1974 AS 79, 80, 81, 82
  • Dénominations
    îlot
  • Appellations
    M
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, maison, banque

L’îlot M occupe l’angle du cours Carnot et de la rue Desmonts. Il se signale, de loin, par une silhouette caractéristique, due à sa tourelle d’angle engagée, formant un arrondi, et surmontée d’un oriol.

Sa reconstruction, confiée à l’architecte elbeuvien André Brassart, débuta en 1950 et fut annoncée en ces termes par le journal Paris-Normandie dans son édition du 30 mars 1950 : il s’appuiera, lui aussi, sur des constructions épargnées par la guerre et donnera asile à quatre propriétaires, qui retrouveront et leurs locaux commerciaux et leurs logements.

Constitué d’une seule unité de chantier, l’îlot M présentait une spécificité : une forte proportion de bâtiments à usage industriel. Selon le programme présenté par l’architecte Brassart au Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme en septembre 1950, il devait en effet servir à reloger :

- l’atelier de M. Lucien Hue, qui exerçait la profession de fabricant de peignes de tissage et de pièces accessoires pour machines à tisser

- les établissements Brion et Cie successeurs, entrepositaires de vins

- une entreprise de menuiserie avec fabrique de moulures

- et un seul bâtiment d’habitation, entre rue et jardin.

Pour toutes ces constructions, les permis furent obtenus en novembre 1950.

L’îlot M se signale par un bâtiment de forme originale, situé à l’angle du cours Carnot et de la rue Desmonts et adoptant un plan en L, structuré autour d’une cour intérieure. A l’origine, il avait été reconstruit pour abriter deux établissements industriels :

- l’atelier de M. Lucien Hue, qui exerçait la profession de fabricant de peignes de tissage et de pièces accessoires pour machines à tisser. Celui-ci était composé, en bordure de rue, au rez-de-chaussée, de dépendances diverses (garage automobile, vestiaires et WC pour 5 ouvriers, garage à vélos, buanderie) et aux étages, d’un appartement. Cet ensemble, qui se trouvait à l’extrémité est de l’îlot et formait un décrochement bas par rapport au bâtiment qui subsiste aujourd’hui, a été profondément remanié (remplacé par des garages en gradins).

- les établissements Brion et Cie successeurs, entrepositaires de vins. Ils se composaient, au rez-de-chaussée, de locaux pour les cuves et d’un quai de déchargement sur cour pour le passage des voitures de livraison, et, à l’étage, sur le cours Carnot, de bureaux, vestiaires, WC et lavabos pour les ouvriers, ainsi que de l’appartement du directeur. L’immeuble actuel, sis au numéro 62 du cours Carnot, correspond donc aux anciens établissements Brion et Cie. Il comporte un rez-de-chaussée surmonté de deux étages et d’un toit à croupes couvert d’ardoises et orné de lucarnes rampantes. Il se distingue, au coin des deux voies, par une tourelle d’angle engagée formant un arrondi, avec un étage supérieur en léger retrait et une chambre haute faisant belvédère (un oriol). Sa silhouette évoque celle des Nouvelles-Galeries de Rouen, bâties à la même époque (1950-1953) par les architectes Feray, Robinne et Bonnet, véritable manifeste de l’architecture paquebot. Sur le cours Carnot, la façade est rythmée par l’ouverture des baies, et notamment, au second étage, par les fenêtres alignées en bandeau qui marquaient les ateliers. Sur la rue Desmonts, l’aile en retour se signale par une belle cage d’escalier ornée de panneaux de verre. Au numéro 62 du cours Carnot, une porte cochère, surmontée d’un plafond avec des poutres brutes de décoffrage, donne accès à un quai de déchargement et à des garages – sans doute ceux qui servaient à la livraison du vin.

La notice descriptive de l’architecte Brassart mentionne les matériaux utilisés dans l’édification de cet immeuble : les fondations sont en béton armé, tout comme l’ossature de poteaux-poutres. Les murs ne sont que des murs de remplissage, en parpaings creux. Les planchers sont faits de poutrelles de béton armé préfabriquées et de hourdis creux. Pour animer la façade, des corniches en béton armé imitent des moulurations classiques. Quant au ravalement, il est constitué, jusqu’au bandeau marquant le rez-de-chaussée, d’enduit de gravier lavé avec faux-joints, puis, jusqu’aux corniches supérieures, d’un enduit en « cimentholite » grésé sur sous-enduit en mortier de ciment. L’encadrement des baies et les bandeaux sont en béton armé.

Rue Desmonts, l’îlot M se prolonge par des maisons individuelles, avec des logements bâtis sur garages, comportant un étage, surmonté d’un toit à croupes couvert d’ardoises et orné de lucarnes rampantes. Les façades sont animées par des baies alternativement carrées ou rectangulaires et par le contraste entre un soubassement de béton gravillonné et l’enduit blanc sur béton des parties hautes. A noter, une belle cage d’escalier à claustra au numéro 5 de la rue Desmonts. Derrière ces maisons individuelles, un entrepôt couvert en shed bombé, qui correspond peut-être à l’ancien entreprise de menuiserie et de fabrication de moulures, mentionnée dans le programme de constructions de l’architecte Brassart.

  • Murs
    • béton enduit
    • brique
  • Toits
    ardoise, béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse shed croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    bâti de la Reconstruction
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, 238 W / 11 RP 5662, îlot M, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5662

Annexes

  • Extraits de la Notice descriptive de l'îlot M (5 septembre 1950) .
  • Extrait du journal Paris-Normandie daté du 30 novembre 1950
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2024
(c) Région Normandie - Inventaire général
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservatrice en chef du Patrimoine

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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