Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.
Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.
Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, de 1981 à 2022.
Dossier non géolocalisé
L’îlot H, de forme carrée, est délimité par l’intersection de quatre artères : sa façade se développe le long de la rue des Martyrs, tandis que ses autres côtés donnent sur la rue de Roanne, la rue Pierre Brossolette et la rue du président Roosevelt. A usage mixte, commercial et d’habitation, il est l’un des premiers îlots à avoir été reconstruit à Elbeuf. Le plan de reconstruction et d’aménagement d’Elbeuf, dressé par l’urbaniste Roger Puget et modifié par l’architecte François Herr, avait en effet été approuvé le 30 avril 1947.
Mais en 1949, rien n’avait encore été lancé. A cette date, le 19 mai 1949, le maire d’Elbeuf écrivit au délégué départemental du MRU pour le supplier d’engager enfin des démarches pour que la reconstruction de la ville, qui n’avait que trop tardé, débute officiellement : Alors que la reconstruction marche à plein dans certaines villes où la proportion des sinistrés n’atteint pas ou ne dépasse pas la nôtre, Elbeuf se voit systématiquement laissé de côté comme un bourg de campagne. Or, seule cette reconstruction est de nature à atténuer, puis à résorber, la crise du logement véritablement angoissante dans laquelle nous vivons depuis trop longtemps et qui s’aggrave sans cesse. Elle s’aggrave parce que Elbeuf est une vieille ville qui a le triste privilège de posséder de nombreux immeubles devenant inhabitables par vétusté, fit-il valoir. Décision fut donc prise, sur l’insistance répétée de l’administration municipale, de porter les efforts de la Reconstruction en priorité sur la rue des Martyrs, ancienne rue de la Barrière, qui constituait avant la guerre le cœur de la vie commerçante d’Elbeuf (propriétaires : Martin, Perrine, Argot, Dellacqua, Lemoine, Milliard, Lucas, Melampe).
En octobre 1949, le chantier de l’îlot H, qui avait obtenu un permis de construire global le 10 juin 1949, fut donc lancé, en même temps que celui des autres îlots qualifiés de « précurseurs », le I et le R. Il fut confié à la responsabilité de l’architecte parisien André Malizard et rebâti avec les dommages de guerre de huit sinistrés. Pour les immeubles des îlots H, I et R, le parti pris choisi fut le même : bâtir sur la rue des Martyrs deux étages, surmontés de combles accessibles, et les doter sur les rues perpendiculaires de retours de même hauteur, avec des toits en terrasse pour les unir entre eux. En juin 1951, les sources signalent que la reconstruction de l’îlot H était déjà en cours d’achèvement.
Architecte français.
Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte (https://agorha.inha.fr/)
Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 8870. André Malizard, né à Paris 14è le 11 mai 1909, fils de Jean Marius Malizard, et d’Yvonne Marie Thérèse Ponsard, élève de Roger Henri Expert, admis en 2è classe le 13 mars 1929, 1è classe le 24 mars 1933, directeur du Bulletin de la Grande Masse pendant deux ans, diplômé le 10 novembre 1936 (164è promotion, Une piscine (populaire), mention très bien), licencié en droit (architecte à Paris 14è [en 1929], Paris 16è [entre 1938 et 1942], Paris 15è ; [entre 1949 et 1951, domicile entre 1951 et 1962], Paris 6è et Rouen, Seine-Maritime [en 1951, bureau des régions sinistrées], et Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine [en 1967]; architecte divisionnaire de la Préfecture de police; architecte en chef adjoint au M.R.U., agréé M.R.U. pour la Seine-Inférieure; grands ensembles (dont la Cité Paul Vaillant-Couturier à Drancy, Seine-Saint-Denis), et groupes scolaires, entre 1957 et 1970, avec Marcel Lods; membre de l'Association des élèves et anciens élèves de l'École nationale et supérieure des Beaux-arts ou Grande Masse de l'École des Beaux-arts [en 1929]; membre de la S.A.D.G. en 1937, figure encore dans l'annuaire 1962, mais plus dans l'annuaire 1973; Croix de guerre 39-45; Archives nationales de France, AJ/52/1269, dossier d’élève; Archiwebture, Cité Chaillot)
Architecte elbeuvien.
Base AGORHA :
Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 8241. Raymond Paul Victor Laquerrière, né à Elbeuf (Seine-Maritime) le 29 juin 1903, [fils d'Anatole Laquerrière (1863-ap. 1940) architecte à Rouen ?, lui-même fils de Jean Baptiste Laquerrière architecte à Rouen actif vers 1840 ?], élève d'Édouard Delabarre à l’École régionale d’architecture de Rouen, admis en 2è classe le 8 juillet 1924, obtient un total de 21 ½ valeurs dont 1 3è Médaille en dessin, 1è classe le 22 décembre 1926, obtient un total de 15 valeurs dont 1 Première Médaille en projet rendu et 1 Seconde Médaille en dessin, massier de l'atelier [en 1926], diplômé le 18 février 1930 (144è promotion, Une usine de chaussures) (architecte à Elbeuf [entre 1931 et 1967]; ensemble de logements et cinéma-théâtre à Elbeuf en 1951-62, avec Marcel Lods; membre de la S.A.D.G. en 1930, figure encore dans l'annuaire 1962, mais plus dans l'annuaire 1973; officier d'Académie (J.O. du 2 décembre 1934); Archives nationales de France, 19920445/126, feuille de valeurs)
Actif à Dieppe en 1949-1954. Architecte DPLG installé (en 1949) au 56 rue de Crosne à Rouen.
Architecte. Associé à Paul Ducamp, il réalise plusieurs programmes de piscines et de logements collectifs.
Société coopérative basée à Rouen, regroupant tous les sinistrés d'Elbeuf.
L’îlot H, à usage mixte, se signale surtout par sa façade, rue des Martyrs, qui adopte la même organisation que celle de l’îlot I, son exact voisin.
Le rez-de-chaussée abrite des magasins, dont les devantures sont marquées par des cadres à gros tores. Au-dessus se trouvent deux étages d’habitation, surmontés d’un comble aménageable et d’un toit à croupes couvert de tuiles mécaniques et orné de lucarnes rampantes. Seul le rythme des baies, dotées d’encadrement préfabriqués en béton rose, et faisant alterner forme rectangulaire et forme carré, anime l’horizontalité de cette façade, encore accentuée par le dessin géométrique des parements de dalles de pierre reconstituée.
A signaler : la présence, au centre de l’îlot, d’une cour intérieure traversante, accessible depuis deux portes cochères situées rue de Roanne et rue du président Roosevelt. On peut y admirer l’arrière de la façade de la rue des Martyrs, entièrement enduite de béton lissé gris et ponctuée de cages d’escalier demi hors-œuvre à claustra.
AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5646, îlot G, Elbeuf.
AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5648, îlot H, Elbeuf.
Conservatrice en chef du Patrimoine
Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.
Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.
Conservatrice en chef du Patrimoine