Dossier d’œuvre architecture IA76002963 | Réalisé par ;
Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton d'Elbeuf
ilot A
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Maritime - Elbeuf
  • Commune Elbeuf
  • Lieu-dit
  • Adresse rue de Verdun , rue Jean Gaument , rue Charles Mouchel
  • Cadastre 1974 AO 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31
  • Dénominations
    îlot
  • Appellations
    A
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble, cour, maison, garage, boutique

L´îlot A constitue un quadrilatère délimité par la rue des Martyrs, la rue de Verdun, la rue Jean Gaument et la rue Charles Mouchel. Il marque la limite extrême de la Reconstruction elbeuvienne à l´ouest du centre-ville, dans une zone qui avait subi de gros dégâts – comme en témoigne une photographie de la rue Jean Gaument, prise au lendemain des bombardements allemands de juin 1940. Après l´incendie provoqué par cet assaut, le secteur était en ruines : seuls quelques pans de murs subsistaient, tandis que des briques et des matériaux de construction divers gisaient partout sur la voie publique, rendant provisoirement la circulation impossible. Le travail de déblaiement de ces décombres commença rapidement, sous la direction du service de la Défense Passive, afin de secourir les survivants et de dégager les axes stratégiques de la ville. Il s´acheva vers le 30 septembre 1940, notamment sur la rue Jean Gaument, où des immeubles menaçant de s´effondrer représentaient un danger imminent.

Ce n´est que bien plus tard que débuta la reconstruction de l´îlot A, après l´approbation par le MRU du Plan de Reconstruction et d´Aménagement de l´urbaniste François Herr, le 30 avril 1947.

Propriétaires : Assire (propriétaire) ; Gilles (propriétaire) ; Basin (propriétaire) ; Bernard (propriétaire) ; Monoury (propriétaire) ; Fromont (propriétaire) ; Singer (propriétaire) ; Bonjean (propriétaire) ; Serre (propriétaire) ; Montel (propriétaire) ; Bergeret (propriétaire).

L'étude pour le remembrement des parcelles fut lancée en 1951, mais elle rencontra un obstacle, qui retarda l'avancement des opérations : le présence, sur l'îlot A, d´un étranger sinistré, qui du fait de son statut, ne pouvait pas toucher les dommages de guerre. Un accord fut trouvé et c'est finalement en juin 1951 que tous les sinistrés donnèrent leur consentement définitif pour lancer la reconstruction de l'îlot A.

Celle-ci s'effectua sous la direction d´André Malizard, nommé architecte en chef de l'îlot et originaire de Paris. L´îlot A fut divisé en trois unités de chantier, baptisées A1, A2 et A3. Les unités A1 et A2 furent traitées ensemble. Elles regroupaient les dommages de guerre de huit sinistrés et comprenaient, selon les plans de l'architecte, les bâtiments suivants :

- un immeuble de 4 étages, à l'angle de la rue des Martyrs et de la rue de Verdun, doté de garages en sous-sol

- un bâtiment d´un étage en bande continue sur la rue des Martyrs, avec des annexes commerciales en rez-de-chaussée

- un bâtiment d´un étage en bande continue rue Charles Mouchel, avec des annexes en rez-de-chaussée

- un bâtiment d´un étage à l´angle de la rue Charles Mouchel et de la rue Jean Gaument

- et enfin, un bâtiment de deux étages en bande continue sur la voie nouvelle n°2, rebaptisée rue de Verdun.

Au total, ces deux unités A1 et A2 devaient offrir 36 logements nouveaux. Ce programme ambitieux obtint un permis de construire le 21 juillet 1952.Pour hâter les opérations, la reconstruction globale de l´îlot A fut inscrite en priorité par un arrêté préfectoral du 16 avril 1954.

Malgré cette mesure, la reconstruction de la dernière unité de l´îlot A, nommée A3, n´intervint qu´en 1959. Elle fut édifiée avec les dommages de guerre de trois sinistrés, à l´extrémité de la rue de Verdun et sur la rue Jean Gaument. La construction projetée devait comporter :

- en rez-de-chaussée, à l´angle des rues de Verdun et Jean Gaument, une boutique et le logement d´un commerçant, suivis sur la rue Jean Gaument, d´une enfilade de garages, interrompue par des entrées des immeubles, correspondant à chacun des logements situés au 1er étage

- au 1er étage, sur la rue Jean Gaument, des logements composés de 3 à 4 pièces, avec cuisine et salle d´eau sur rue, et compte tenu de l´orientation, des salles de séjour prenant jour côté cour.

Pour cette portion de chantier, un permis de construire global fut délivré par l´administration le 21 septembre 1959 et la direction des opérations fut confiée à l´architecte Jacques Roehrich, originaire de Saint-Aubin.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1954, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Malizart André
      Malizart André

      Architecte français.

      Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte (https://agorha.inha.fr/)

      Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 8870. André Malizard, né à Paris 14è le 11 mai 1909, fils de Jean Marius Malizard, et d’Yvonne Marie Thérèse Ponsard, élève de Roger Henri Expert, admis en 2è classe le 13 mars 1929, 1è classe le 24 mars 1933, directeur du Bulletin de la Grande Masse pendant deux ans, diplômé le 10 novembre 1936 (164è promotion, Une piscine (populaire), mention très bien), licencié en droit (architecte à Paris 14è [en 1929], Paris 16è [entre 1938 et 1942], Paris 15è ; [entre 1949 et 1951, domicile entre 1951 et 1962], Paris 6è et Rouen, Seine-Maritime [en 1951, bureau des régions sinistrées], et Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine [en 1967]; architecte divisionnaire de la Préfecture de police; architecte en chef adjoint au M.R.U., agréé M.R.U. pour la Seine-Inférieure; grands ensembles (dont la Cité Paul Vaillant-Couturier à Drancy, Seine-Saint-Denis), et groupes scolaires, entre 1957 et 1970, avec Marcel Lods; membre de l'Association des élèves et anciens élèves de l'École nationale et supérieure des Beaux-arts ou Grande Masse de l'École des Beaux-arts [en 1929]; membre de la S.A.D.G. en 1937, figure encore dans l'annuaire 1962, mais plus dans l'annuaire 1973; Croix de guerre 39-45; Archives nationales de France, AJ/52/1269, dossier d’élève; Archiwebture, Cité Chaillot)

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Roehrich Jacques
      Roehrich Jacques

      Architecte français.

      Biographie rédigée par Marie-Laure Crosnier Leconte (https://agorha.inha.fr/)

      Matricule de l’Ecole des Beaux-Arts : 10407. Jacques Christian Charles Roehrich, né à Paris 16è le 16 octobre 1918, fils de Georges Adolphe Roehrich (1891-1957) architecte à Paris 16è, et de Marthe Jenny Richard (née en 1895) fille de Joachim Richard (1869-1960) architecte à Paris et associé à son père Georges Roehrich de 1919 à 1931, cousin de Jean Richard (1907-?) et Georges Richard (1909- ap. 1967) architectes, élève d'André Leconte, a tenté l'admission en juin 1937, février et juin 1938, admis en 2è classe le 13 mars 1939 (avec 323 points), obtient un total de 22 valeurs dont 1 3è Médaille en géométrie descriptive, 1è classe le 24 mai 1945, obtient un total de 16 valeurs dont 1 Seconde Médaille en projet rendu, diplômé le 10 mars 1949 (203è promotion, Un bâtiment commercial à Dakar, mention passable) (architecte à Paris 6è [en 1967]; associé à son père, réalisent le lycée mixte à Elbeuf (Seine-Maritime) en 1957-1958, avec André Aubert (1905-1987); Archives nationales de France, AJ/52/1302, dossier d’élève; Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds André Aubert, 072 Ifa; Cité de l'architecture et du patrimoine, notice biographique de Joachim Richard [en ligne]: http://archiwebture.citechaillot.fr/pdf/asso/FRAPN02_RICJO_BIO.pdf)

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    • Auteur :
      Société Coopérative Reconstruire
      Société Coopérative Reconstruire

      Société coopérative basée à Rouen, regroupant tous les sinistrés d'Elbeuf.

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L´îlot A se décompose de la façon suivante :

- à l´angle de la rue des Martyrs et de la rue de Verdun, se trouve un immeuble de plan rectangulaire, comportant quatre étages, surmonté d´un toit en terrasse et bâti sur des garages aménagés en sous-sol. La rigidité de sa structure et son aspect massif sont quelque peu atténués par la présence, en rez-de-chaussée et à l´angle des deux rues, d´une galerie débordante ouverte formant un arrondi et abritant des boutiques. Ce bâtiment d´allure imposante se signale par l´alliance du béton et de panneaux de revêtement en matériaux composites, ainsi que par son important avant-corps, doté de balcons formant loggias. Ce jeu d´imbrication de volumes est renforcé par l´alternance, sur toute la façade, des espaces pleins et vides, des creux et des saillies de surfaces différentes (dans les garde-corps des balcons).

- Cette construction se prolonge, rue de Verdun, par un immeuble de deux étages en bande continue, surmonté d´un toit à croupes, couvert de tuiles mécaniques de Beauvais, orné de lucarnes. On peut y noter le contraste travaillé entre un soubassement de briquettes rouges, reprises en chaînages d´angle et sur les façades latérales, et des étages marqués par du béton enduit.

A signaler également : le dessin original des balcons, unissant des groupes de trois baies.

- A l´angle des rues de Verdun et Jean Gaument, se trouve une petite maison de deux étages, qui abritait, à l´origine, une boutique, en rez-de-chaussée et le logement d´un commerçant à l´étage. L´alignement de la rue y est rattrapé par une légère avancée en pointe, surmontée d´un toit en terrasse.

- A sa suite, rue Jean Gaument, un groupe de logements à un seul étage sur garages, surmonté d´un toit en terrasse et comportant chacun 3 ou 4 pièces, avec cuisine, salle d´eau et séjour prenant jour côté cour, compte tenu de l´orientation. On y note une façade à travées, scandée par des pilastres de briquettes rouges à joints apparents. Corniches, bandeaux et appuis des fenêtres sont en béton moulé. Les entrées des appartements se signalent par de très intéressantes portes, cantonnées de pavés de verre et surmontées d'auvents.

- Sur le retour de l´îlot, rue Charles Mouchel, un bâtiment d´un étage, surmonté d´un toit à croupes garni de tuiles mécaniques, puis un groupe d´immeubles en bande continue, de deux étages, avec un toit en terrasse.

A noter, la présence d´un beau pignon découvert en briquettes.

  • Murs
    • béton enduit
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, 2 étages carrés, 4 étages carrés
  • Couvertures
    • terrasse croupe
    • pignon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    bâti de la Reconstruction
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5641, îlot A1, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5641
  • AD Seine-Maritime, Darnétal, Dommages de guerre, reconstruction en îlots, 238 W / 11 RP 5643, îlot A3, Elbeuf.

    Archives départementales de Seine-Maritime, annexe Darnétal : 238 W / 11 RP 5643

Annexes

  • Extraits du Document de présentation de l'îlot A en priorité (16 février 1954)
  • Extraits de la Notice descriptive estimative sommaire de l'îlot A bis (A3) par André Malizard, architecte , 15 juin 1959.
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007, 2024
(c) Région Normandie - Inventaire général
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservatrice en chef du Patrimoine

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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