Dossier d’œuvre architecture IA61002208 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Perche
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Tourouvre
  • Commune Longny-au-Perche
  • Lieu-dit Optain
  • Cadastre 1831 B1 31  ; 2021 ZH 25
  • Précisions nouvelle commune Longny-les-Villages
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, écurie, grange, remise, cour

La ferme d'Optain est citée dès le 17e siècle comme dépendance du château de Longny. Elle a probablement été reconstruite pour l'un des barons de Longny apparenté à la famille Gagnat ou Gontaut-Biron au 18e siècle. Sur le plan cadastral de 1831, seul le bâtiment principal est signalé, composé de deux bâtiments organisés en "L". Toute la partie sud de la ferme a été détruite pour être reconstruite et agrandie au quatrième quart du 19e siècle. La date portée 1898 sur une pierre de taille calcaire surmontant une porte d'étable témoigne de cette campagne de construction. La ferme reste en possession des Gontaut-Biron jusqu'en 1876. Suite au démantèlement du domaine en 1853-1854, l'un des membres de la fratrie, Marie Flavio Auguste Armand, comte de Gontaut-Biron, conserve un lot composé pour l'essentiel des anciennes fermes du domaine, dont celle d'Optain. En 1876, Marius Bianchi, nouveau propriétaire du château de Longny, reconstitue le domaine par le rachat de fermes, notamment celle d'Optain. Il est sans doute le commanditaire des travaux de reconstruction et d'agrandissement de la partie sud de la ferme au 4e quart du 19e siècle.

Selon Lucien Neveu, la ferme d'Optain, à l’instar des autres grosses fermes de Longny (la Barre, Beauvais, la Boussardière, etc.), "possédait un troupeau de moutons (100 à 200 têtes). Le troupeau passait l’hiver dans la bergerie. Au printemps, les moutons pâturaient dans les prés et les guêrets. Après la moisson, on installait le parc à moutons dans les chaumes. Le parc était formé de claies assemblées en carré autour de la cabane-roulotte du berger qui était son logis pour des semaines. Le soir, le troupeau rassemblé par les chiens, rentrait dans le parc pour la nuit." La bergerie, toujours en activité, conserve ses mangeoires d'origine (1898). À cette période, la ferme se spécialise dans la production de lait vendu au marché ou directement livré chez les longnyciens, comme en témoignent une série de cartes postales de livraison de lait à dos d'âne. Si dans la seconde moitié du 19e siècle, la superficie de la ferme atteint une petite soixantaine d'hectares, ce qui est déjà assez considérable pour l'époque, cette surface double entre la fin du 19e siècle et les années 1930.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1898, daté par source
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Bianchi Marius
      Bianchi Marius

      Riche agent de change auprès de la Bourse de Paris né à Saint-Tropez (Var), Marius Bianchi achète le château de Longny-au-Perche (Orne) en 1876 et reconstitue l'ancien domaine seigneurial par divers rachats. Il est élu député de l'Orne en 1876 pour l'arrondissement de Mortagne-au-Perche (Orne) sous l'étiquette conservateur bonapartiste.

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      commanditaire attribution par source

Isolée, la ferme d'Optain se situe au nord du bourg, à moins d'un kilomètre de la place de l'Hôtel de Ville. Elle est implantée sur les hauteurs du plateau, en limite de pente, et domine la vallée de la Robioche. Accessible au sud par un chemin, la ferme comprend quatre bâtiments organisés autour d'une cour ouverte à l'est et à l'ouest. Au nord, le bâtiment principal adopte un plan en "L". En rez-de-chaussée, il abrite sous un même les pièces toit à usage domestique (salle, chambre, cellier, laverie/laiterie) et agricoles (écurie, étable, remise). À l'ouest, un petit bâtiment indépendant servait initialement de fournil, à proximité duquel se trouve une vaste dépendance servant d'étable et de bergerie. Établie de plain-pied, elle possède une façade sur cour orientée à l'est et un haut comble à usage de grenier. La porte d'entrée principale, au centre, est surmontée d'une pierre de taille calcaire portant la date 1898. À l'intérieur, les mangeoires et râteliers d'origine sont conservés. À la suite de la grange, implantée perpendiculairement au sud-est du logis, sont établis à l'est deux bâtiments contigus, une écurie et une ancienne remise.

Les murs sont en moellons de silex et de grès couverts d'un enduit plein ou à pierre vue. Les encadrements d'ouvertures, à linteau droit, plus rarement en plein cintre, sont pour l'essentiel en brique, à l'exception de celles du logis, agrandies tardivement et cimentées. Les chaînages d'angle sont en brique pour les plus récents (bâtiments sud de la ferme), en pierre de taille de grès roussard pour les plus anciens (bâtiment d'habitation). Les toits à longs pans sont couverts en tuile plate.

  • Murs
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cette ferme revêt un intérêt patrimonial à divers titres :

- son histoire, assez bien connue, étant une des principales fermes du domaine seigneurial de Longny, devenue une grosse ferme d'élevage dans la seconde moitié du 19e siècle ;

- son étendue : environ 60 ha en 1850 et 120 en 1930 ;

- l'importance de sa production laitière, dont témoignent en images la série de cartes postales des années 1900 du vendeur ambulant de lait ;

- les vastes dépendances construites à la fin du 19e siècle inspirées des fermes modèles et des traités d'architecture agricole (rationalité, hygiène, vastes volumes, régularité des ouvertures, etc.) ;

- la conservation d'une cabane de berger, assez tardive (années 1930 ?), qui témoigne d'anciennes pratiques agricoles préindustrielles.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11. Longny-au-Perche – matrices cadastrales (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-230/1 => 3 P 3-230/11

Bibliographie

  • LECOMTE, Jacky. Longny et son canton. Coll. Mémoire en images, Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alan Sutton, 2007, 128 p.

  • YVARD, Éric. Histoire du château de Longny (Orne) - étude historique. Tapuscrit, 2019.

Périodiques

  • NEVEU, Lucien. Longny-au-Perche – 1900-1914, tome II, la campagne. Cahiers Percherons, 1975, n°46.

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21. Longny-au-Perche – plans cadastraux (1831).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-230/1 => 3 P 2-230/21
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Parc naturel régional du Perche
(c) Région Normandie - Inventaire général
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'étude et de la valorisation du patrimoine bâti.

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