Dossier d’œuvre architecture IA27004533 | Réalisé par
Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Bunker Archéo Région Côte d'Albâtre (Enquêteur) (2022 - )
Bunker Archéo Région Côte d'Albâtre

Association. Bunker Archéo Côte d'Albâtre est spécialisée dans le recensement des ouvrages réalisés par l'occupant dans le secteur de la Côte d'Albâtre durant la Seconde Guerre mondiale.

Anciennement association Bunker Archéo Région Dieppe, jusqu'en avril 2022.

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  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
  • enquête thématique régionale, patrimoine en lien avec la Seconde Guerre mondiale
base de lancement de V-1 de Routot
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune Routot
  • Lieu-dit anciennement Ferme Le Quesney, Le Moulin Rachet
  • Adresse rue de Brotonne , route départementale 94 ,
  • Cadastre 2009 ZA 64,65
  • Dénominations
    rampe de lancement
  • Destinations
    rampe de lancement
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Cette base de lancement, dite "légère" est codée EiS 193. Il s'agit d'une base légère, intégrant la construction ex nihilo d'un bâtiment technique relativement imposant, déjà présent sur les sites abritant des bases lourdes.

La construction démarre probablement entre la fin mai ou le mois de juin 1944, dans un corps de ferme, au lieu dit Le Moulin Rachet (actuellement "ferme du Mont Rachet"). Les installations seraient érigées par des requis locaux (témoignage oral). Le site est choisi pour son isolement, sa hauteur relative (140 m.), les bâtiments permettant d'imbriquer les nouvelles installations et de les camoufler au mieux. La présence d'une grande mare, indispensable pour la fabrication du ciment et le rinçage des matériels après les tirs, est un atout important.

Si les câblages électriques sont en place dans les bâtiments, les pistes ne sont pas continues. Fin août 1944, il manquait encore probablement quelques semaines pour livrer l'installation aux unités de la Luftwaffe. Le positionnement des éléments métalliques (rails de guidage, tubages, grilles de regards etc.) n'a jamais été effectif.

La mise en œuvre des matériaux est médiocre sur l'ensemble du site, où l'on observe comme souvent, le recours à de nombreux expédients. Aucun élément probant ne permet de savoir s'il était prévu un système de défense. Une "dent de dragon" (plot béton) abandonnée peut toutefois permettre de penser qu'un système antichar a été élaboré à l'ouest, en périphérie de la ferme. L'examen des photos aérienne confirme la présence d'une vaste bande blanche dans ce secteur, pouvant révéler des installations en relief.

Pistes bétonnées. Un ensemble de pistes bétonnées relie les bâtiments principaux aux autres éléments du complexe, notamment à la plate-forme de tir située au nord-ouest. L'une emprunte l'axe principal sud-nord menant à la maison de maître présente en bout de parcelle.

Description des structures et bâtiments.

Voir le plan numéroté sur la photographie aérienne de l'IGN.

1/ Bâtiment technique, construit sur un plan standard, regroupant les garages du compresseur et du groupe électrogène et l'atelier. Les trois pièces sont de dimensions et de hauteurs variables. Les murs sont maçonnés en parpaings de ciment et possèdent une épaisseur de 75 cm. Des rangs de brique et une ultime coulée de béton permettent d'atteindre les hauteurs requises. Les plafonds sont réalisés en hourdis de ciment recouverts de planches de bois qui servent de coffrage à la coulée de la dalle supérieure. Tous les accès sont ouverts côté nord et sont clos de simples portes de bois, les plus grandes possédant deux vantaux. Le côté sud est percé de baies rectangulaires amenant lumière et ventilation et pouvant éventuellement être utilisées pour la défense rapprochée du site. Elles sont closes par des persiennes de bois pouvant être totalement obturés par un panneau coulissant. Des boucles formées de fils de fer ont été insérées dans le ciment frais des hourdis. Toutes les pièces ont reçu un équipement électrique standard permettant à minima un éclairage plafonnier (double fils passant dans des guides porcelaine). La structure est recouverte d'une charpente en bois et d'une toiture à double pans lui donnant l'aspect d'un bâtiment agricole. Les fermes de la charpente sont pour partie récupérées sur un bâtiment agricole ancien, possiblement celui situé au même emplacement. Les arbalétriers sont pris directement dans la dalle de béton qui assure la protection supérieure. Le bâtiment a été légèrement modifié après guerre pour y stocker du matériel, y abriter des animaux et leur alimentation.

Description des trois pièces, d'est en ouest :

1-1. Garage du groupe électrogène. La pièce mesure 13,50 m² (L. 4,50 m. x La 300 m.) et possède une hauteur sous plafond de 2,50 m. Elle est percée d'une baie unique vers le sud. La largeur de l'entrée est de 1 mètre, fermée par une simple porte.

1-2 Atelier. Il s'agit de la pièce est plus large, avec 6,50 m. pour une profondeur de 5,20 m. (surface d'environ 34 m²). Elle dispose de deux ouvertures hautes (baies rectangulaires) vers le sud. Deux portes à doubles vantaux de 2 mètres de large permettent d'entrer les Dampferzeuger et leur chariots (générateurs de vapeur servant au lancement du V1 sur la rampe) et de les rincer via deux tubes métalliques (ici absents), logés dans les ouvertures basses communicant avec la structure alvéolaire accolée à l'extérieur. Deux paires de banquettes de 32 cm. de largeur ont été coulées à l'endroit où les rails de guidage des chariots des générateurs devaient être posés (écartement de 98 cm bord entre les deux bords intérieur des banquettes).

1-3 Garage du compresseur. La hauteur sous plafond de la troisième pièce est de 3,50 m., qui la distingue sensiblement des précédentes. C'est aussi la plus profonde (L. 4,50 m. x La 6,50 m. pour une surface totale de 29,25 m²). A l'extérieur, la baie forme une embrasure permettant d'établir un point de défense rapprochée après l'enlèvement des persiennes. Une porte de 3 mètres de large et de 3,16 m. de hauteur donne accès à cette ultime partie du bâtiment. L'accès à cette baie depuis l'intérieur ne peut se faire que par l'installation d'une plate-forme.

2/ Plateforme de déchargement : le site ne semble pas bénéficier d'une véritable aire de déchargement (généralement la surface requise est d'environ 15 à 20 mètres de large), mais la dalle placée devant le bâtiment technique bénéficie de plus de 7 mètres de largeur.

3/ Dalle amagnétique. Les trous sont réservés en attente d'une coulée de ciment permettant de caler La douille Zapfenlager placée au centre de la dalle (trou d'attente de 50 x 50 cm.). La courbe semi circulaire a fait l'objet d'une préparation similaire.

4/ Montage - stockage. Les pistes convergent vers un bâtiment agricole de la seconde moitié du 19e siècle, destiné à abriter des matériels. Il semble donc avoir été intégré au dispositif global. Sa surface au sol de 400 m² et ses grands volumes utiles, libérés par une vaste structure porteuse sur poteaux (travées de 6 mètres de large), en font un lieu idéal pour l'assemblage final des V1 et leur stockage temporaire en attente du tir.

5/ Dalle de tir. Dans la dalle bétonnée est moulée une forme oblongue en creux destinée à recueillir les fuites potentielles des produits chimiques nécessaires au démarrage. Dix trous carrés sont réservés sur chacun des côtés, en prévision de la fixation des rails métalliques destinés à guider le chariot amenant le V1.

6/ Rampe. Les premiers plots de soutien de la rampe (L 90 cm. x La 60 cm.) sont disposés par paire, dans l'axe de la dalle. Quatre sur seize sont encore en place dans le pré, d’autres ont été enlevés et poussés en bout de parcelle, car gênant l'activité agricole.

7/ Fossé antichar ?

8/ Traces non identifiées : possiblement cuve à eau pour le rinçage des générateurs, bunker de stockage ?

9/ Cuve à eau (1,45 m. x 1,45 m.).

Éléments non localisés sur ce site : poste de commandement de tir, bunker de stockage des détonateurs.

  • Murs
    • béton parpaing de béton
    • fer béton armé
    • brique
    • ciment
    • bois
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Typologies
    patrimoine en lien avec la Seconde Guerre mondiale
  • État de conservation
    vestiges
  • Mesures
    • l : 16,65 mètre (longueur du bâtiment 1)
    • la : 6,6 mètre (largeur du bâtiment 1)
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Bibliographie

  • DELEFOSSE, Yannick. V1, arme du désespoir, Histoire De L'aviation, Lela Presse, 2011.

Annexes

  • Les sites Légers. Extrait du site de Yannick Delefosse, V1, l'arme du désespoir.
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Bunker Archéo Région Côte d'Albâtre (2022 - )
Bunker Archéo Région Côte d'Albâtre

Association. Bunker Archéo Côte d'Albâtre est spécialisée dans le recensement des ouvrages réalisés par l'occupant dans le secteur de la Côte d'Albâtre durant la Seconde Guerre mondiale.

Anciennement association Bunker Archéo Région Dieppe, jusqu'en avril 2022.

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