Natif d'Avranches, François Levalet pratique la photographie par cerf-volant depuis le début des années 2000. Il sillonne la Normandie, la France et l'étranger. De ses campagnes, il publie de nombreux ouvrages ou organise des expositions tout en mettant son savoir-faire au service de l'archéologie.
Site internet : www.francoislevalet.fr
Dossier non géolocalisé
Les vestiges d'une puissante motte féodale, située à proximité de l'actuel château, rappellent l'importance stratégique du site dont la vue imprenable sur la Seine, face à l'abbaye de Jumièges, permettait de contrôler la navigation. Gilles Deshayes et Jimmy Mouchard, auteur d'un rapport de fouilles en 2005, attribuent l'aménagement de la motte à Galeran de Meulan, qui possédait déjà un château à Vatteville-la-Rue, ou à son vassal, Geoffroi du Landin, en 1123. A cette époque, un manoir et une chapelle dépendants de l'abbaye de Jumièges s'élevaient sur la motte, offrant aux moines une possibilité de retraite sécurisée. Le fief de Hauville, dont relevait une partie de la paroisse du Landin, est entré dans les possessions de la puissante abbaye bénédictine en 1050, suite à un don de la famille Crespin qui l'avait elle-même acquis en 1015. Le manoir est fortifié par Jean sans Terre (1166-1216) qui y séjourne à plusieurs reprises. Suite à la reconquête de la Normandie par Philippe-Auguste (1165-1223) en 1204, il entre dans les possessions du roi de France. Le manoir aurait été détruit pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453).
La motte féodale du Landin est l’un des témoins encore visibles de ce type de fortifications apparues en Europe occidentale autour de l’an mil. Ces tertres défensifs présentaient l’avantage de pouvoir être édifiés facilement et rapidement, à partir des matériaux – terre et bois – directement extraits des ressources environnantes. Sa position stratégique, à la pointe d’un éperon rocheux verrouillé par un large fossé et dominant la Seine depuis le sommet du vallon de La Foulerie, lui permettait de surveiller les activités menées sur le fleuve ainsi qu’au niveau du passage d’eau. Cette butte en forme de poire de 120 mètres sur 85, entourée d’un fossé, est très endommagée. Les matériaux constituant la motte ont en effet servi de matière première pour la construction du château voisin et pour alimenter un four à briques à l’époque moderne. La basse-cour, qui s’étendait à l’ouest, est totalement arasée.
La motte et les vestiges archéologiques connus ou à découvrir : inscription par arrêté du 29 avril 2002.
DESHAYES, Gilles, LEFEVRE, Sébastien, MOUCHARD, Jimmy. Les fortifications des comtes de Beaumont Meulan entre Risle et Seine (XIe-XIIIe siècles) : l’exemple de la motte du Landin. In Château Gaillard 23, La castellologie aujourd’hui et demain, Publications du CRAHM, Caen, 2008.
Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.
Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.