Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Cadastre
2024
LY
6
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Dénominationsglacière
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
Au début de la décennie 1820, la ville finance la construction, à l’est des jardins, d'une glacière d'une grande capacité pour répondre à une nécessité médicale, la glace étant utilisée pour ses vertus décongestionnantes, mais pas seulement, car elle approvisionnait aussi les commerçants de la ville, notamment les glaciers. Si on se réfère aux relevés effectués en avril 1959 par les architectes Pierre Auvray et Henri Bernard, la fosse s'étendait sur une profondeur initiale de 6,80 m et un diamètre de 6,20 environ, le niveau du sol se situant à 3,20 m de la voûte. La glacière de l'Hôtel-Dieu est l'une des rares à avoir été construite dans cette partie de la ville, la plupart l'ayant été dans les quartiers ouest de Caen. La proximité de l'Orne a sans doute joué dans le choix de son implantation.
En 1909, le transfert de l'hospice Saint-Louis sur le site monastique, désormais géré par la commission administrative des Hospices civils de Caen, entraîne la désaffectation et la reconversion de la glacière. De 1960 à 1968, celle-ci abrite la "bombe au cobalt", un appareil renforcé (plomb et uranium) doté d'une tête en tungstène contenant du cobalt 60. Produit industriellement et plus accessible que le radium, cet isotope radioactif, émet de puissantes doses de radiation (rayonnement gamma) à forte pénétration tissulaire qui sont utilisées dès les années cinquante pour détruire en profondeur les cellules et tumeurs cancéreuses (cobalthérapie) des patients. Les "cancéreux" sont alors soignés dans le pavillon 2 de l'hôpital voisin, dont le 1er étage vient d'être réaménagé (1950-1956) par le cabinet de Pierre Dureuil, architecte des Hospices de Caen. Les travaux d'appropriation sont réalisés sur les plans de Pierre Auvray et Henri Bernard, architectes missionnés en 1958 pour installer provisoirement la "bombe au cobalt" dans la glacière, tout en réfléchissant au futur site d'implantation du nouveau bâtiment du Centre Anticancéreux. Préalablement, les architectes ont réalisé en avril 1959 un relevé précis de la glacière dont ils dressent les plans, notamment de l'élévation soignée de l'entrée à arc plein-cintre à extrados en escalier en pierre de taille, aujourd'hui recouverte par la végétation. Les travaux d'aménagement connus par des plans sur calque, également datés d'avril 1959, indiquent un bâtiment en appentis à ériger devant l'entrée de la glacière orientée nord-est, destiné à accueillir le bureau du médecin, les déshabilloirs, les salles d'attente et de soin (pansements). Ils prévoient également le rehaussement du niveau du sol de la glacière, afin de recevoir la première "bombe au cobalt", le Thératron F. La Compagnie Général de Radiologie dresse les plans, datés du 8 mai 1959, d'installation de l'appareil dans la glacière. En 1968, la glacière change à nouveau destination pour abriter un local à polycopie à usage des étudiants en médecine. Elle conserve cette fonction jusqu'à ce que l'Unité d'Enseignement de Recherche (UER) de Médecine, implantée avec l'Ecole de pharmacie à proximité de la glacière - sur le terrain compris entre la rue de Calix, la rue Vaubenard et le parc (ancien potager du monastère) - ne soit transféré sur le plateau hospitalier Nord (Côte de Nacre) en 1975.
Après l’achat des anciens bâtiments conventuels en 1983, l’administration régionale acquiert en 1990 auprès du Centre hospitalier régional (C.H.R.) de Caen une grande partie des jardins pour 3 millions de francs. A l’issue du concours, organisé en 1991, le paysagiste Michel Bourne entreprend la réhabilitation des jardins avec l’architecte-paysagiste Loïc Degroote et les services techniques de la ville. Par lettre de commande du 16 janvier 1995, la glacière est définitivement condamnée et fermée au public.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 19e siècle
- Secondaire : 3e quart 20e siècle
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Auteur(s)
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Auteur :
Bernard Henryarchitecte signatureBernard Henry
Architecte.
Source :
Site internet de la Cité de l'architecture et du patrimoine : https://expositions-virtuelles.citedelarchitecture.fr/portraits_architectes/berhe.php
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Auteur :
Auvray Pierrearchitecte signatureAuvray Pierre
Architecte. Fils d'une dynastie d'architectes caennais, dont il reprend le cabinet en 1941, Pierre Auvray fut président du conseil régional de l'Ordre des architectes de 1954 à 1963. Dans les années 1930, il construisit notamment l'église de Mondeville, première église en béton armé de la région. Pendant la Reconstruction, il fut particulièrement présent à Caen dans le domaine de la construction privée, on lui doit cinq immeubles de rapport Promenade Sévigné et place du 36e, l'institution de l'Oasis, la clinique de la Miséricorde (1953-1956), du centre François Baclesse (1974) et la quincaillerie Legallais-Bouchard. Il construisit aussi la crèche de la rue Gémare, l'école maternelle rue A.-Briand, le siège de la Caisse d'allocations familiales et le centre administratif de la Guérinière. Dans le reste du département, il est l'auteur de la gendarmerie de Tilly-sur-Seulles, du laboratoire de biologie marine de Luc-sur-Mer, des églises d'Ernes et de Saint-Pair et du casino de Luc-sur-Mer. Il participa aussi à la reconstruction de Falaise et d'Aunay-sur-Odon, où il est en charge des îlots B et L. Egalement architecte des bâtiments civils jusqu'en 1973, Il exerce jusqu’en 1980.
Source : GOURBIN, Patrice. L'architecture et l'urbanisme de la Reconstruction dans le Calvados, du projet à la réalisation. Caen : CAUE Calvados, 2011. 154 p. p. 141.
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Auteur :
La glacière est recouverte d'un tertre planté d'arbres qui retiennent la terre assurant une bonne isolation thermique. Orientée nord-est, sa porte, à arc plein-cintre à extrados en escalier en pierre de taille, débouche sur une entrée couverte de voûtes d'arêtes qui donne sur un couloir coudé menant à la cuve protégée par une coupole hémisphérique appareillée. Le sas d'accès est fermé par deux portes successives. La première en plein cintre a été murée sur près de la moitié de sa hauteur, la seconde étant couverte d'une lunette droite inclinée. La fosse, comblée lors de la conversion du bâtiment en local de traitement radiothérapeutique des cancéreux, est recouverte d'une dalle en béton. Une porte supplémentaire a également été percée sur le couloir, avant le coude, qui donne sur une extension construite en parpaings et dont l'accès en façade a été depuis muré. Le plan d'avril 1959 prévoir la démolition de la maçonnerie à cet endroit et son remplacement par un mur en parpaings. Cette extension communiquait avec un sas en béton implanté à l'angle nord-ouest du bâtiment en appentis. A l'intérieur, l'appareil, cimenté en plusieurs endroits, présente diverses altérations (pulvérulence, salpêtre) et des graffitis. Une couche de peinture blanche revêt l'intérieur de la cuve. La glacière constitue aujourd’hui un point focal à l’est de l’allée métropolitaine.
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Murs
- calcaire grand appareil
- granite pierre de taille (incertitude)
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Plansplan centré
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Couvrements
- coupole
- voûte d'arêtes
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Jardinsbosquet
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Mesures
- d : 615 cm (diamètre de la glacière)
- la : 90 cm (porte 1)
- h : 110 cm (largeur initiale de la porte 2)
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Statut de la propriétépropriété de la région
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
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- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Centre François Baclesse
Documents d'archives
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AN Pierrefitte-sur-Seine. 20050520/12. Pré-inventaire des parcs et jardins d'intérêt paysager, historique et botanique, 2e phase (département du Calvados et arrondissement de Lisieux) : sites classés et inscrits et monuments historiques, par Chantal Gasson, octobre 1987.
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DRAC Basse-Normandie. Documentation relative à la restauration du parc Saint-Louis à Caen : avis, articles de presse, plans, photographies, 1991-2007.
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AR Normandie. 827 W 30. Parc Michel-d'Ornano : convention relative à la gestion du parc (3 juin 1992), rapports annuels de la Direction des Espaces Verts de la Ville de Caen (1993-2001), travaux d'entretien du parc, réhabilitation (2002), procès-verbal de la commission départementale des Sites, Perspectives et Paysages (30 avril 1993), correspondance, notes administratives, plans, 1990-2005.
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AC Caen. Série Z ; sous-série 6 Z : 6 Z 6. Fonds Pierre Auvray, architecte (1903-2009). Cartes et plans. Centre Anti-Cancéreux de Caen, bombe à cobalt, installation provisoire, Pierre Auvray et Henri Bernard, avril 1959.
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AC Caen. Série Z ; sous-série 6 Z : 6 Z 261. Fonds Pierre Auvray, architecte (1903-2009). Les dossiers de suivi des projets. Caen. Centre anticancéreux (C.A.C.), bombe à cobalt, installation provisoire, avenue Georges Clemenceau : plans, 1958-1959.
Bibliographie
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DUJARDIN, Laurent. La glace et les glacières en Normandie avant le XXe siècle : l'exemple de Caen. In CONGRES DES SOCIÉTÉS HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES DE NORMANDIE (18 ; 2012 ; Bernay). Eaux vives, eaux dormantes en Normandie. Louviers : Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie, 2013.
p. 95-102 -
TROUVE, Jacques-Athanase (Dr). Mémoire sur la topographie médicale de l'Hôtel-Dieu de Caen, lu à l'Académie [des sciences, arts et lettres] le 9 décembre 1825. Caen : T. Chalopin impr., 1826.
Périodiques
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Parcs, promenades et jardins publics de Basse-Normandie. Art de Basse-Normandie, 1995, 4e tr., n°104. [notice sur le parc de l'abbaye de la Trinité par Yvan Bory].
p. 22-23, 64-65
Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.