La petite commune de Seine-Inférieure peine à réunir les 16 000 F demandés par Maxime Real del Sarte pour le projet de monument aux morts. Le sculpteur précise pourtant qu'il "offre" son travail et que cette somme ne couvre que les frais de fonte à la cire perdue. Cette généreuse proposition s'explique probablement par le fait qu'une œuvre identique, également en ronde bosse, vient d'être fournie pour Langogne (Lozère, inaugurée le 12 novembre 1922), le travail du sculpteur est donc en partie amorti.
Le préfet s'oppose à l’endettement de Saint-Martin-aux-Buneaux par voie d’emprunt et engage la municipalité à faire un nouvel appel à la générosité publique ou bien à revoir le projet initial. Outre les moyens habituels de financement proposés par la commune en dehors des souscriptions (kermesse, fêtes, etc.), des reproductions miniatures du monument sont vendues aux particuliers. Les fonds sont finalement réunis, mais le monument n'est inauguré que le 8 février 1925, en présence de l'artiste. Contrairement à la version de Langogne, les frères Montagutelli n'ont pas apposé leur signature sur le bronze de Saint-Martin-aux-Buneaux.
On trouve à Briey (Meurthe-et-Moselle) et à Sommières-du-Clain, (Vienne), deux monuments présentant des bas-reliefs, respectivement en bronze et en calcaire, inaugurés le 24 septembre 1922 et le 25 octobre 1925, qui reprennent le motif principal de Langogne et de Saint-Martin-aux-Buneaux.
Chercheur au SRI Haute-Normandie à partir de 1968, puis chef du service et chercheur de 1978 à 2004. (à vérifier)