Dossier d’œuvre architecture IA00018623 | Réalisé par
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
manoir de Fréville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune La Haye-de-Routot
  • Lieu-dit Les Broches
  • Cadastre 1826 B 193 à 197 cadastre napoléonien ; 1980 B 381 ; 382  ; 2021 B 381 ; 494
  • Dénominations
    manoir
  • Appellations
    de Fréville
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, étable, pressoir, citerne

Ce manoir a été édifié en 1586 à l'initiative de Jean de Fréville sur les fondations d'une maison forte du 13e siècle. La famille de Fréville s'est installée en lisière de la forêt de Brotonne au 14e siècle. Ferrand de Fréville acquiert le fief de La Haye-de-Routot en 1375. L'exceptionnelle dimensions des sommiers (8,80 m) indique une construction antérieure à l'édit publié par Colbert en 1669 qui réserve les bois de grand fût, d'une longueur supérieure à 5,50 m, à la construction des vaisseaux de la Marine royale.

Le plan terrier dressé en 1803 montre que le manoir était le centre d'une grande exploitation agricole comportant de nombreux bâtiments annexes répartis sur les 10 ha du corps de ferme : grange, étable, écuries et forge, poulailler, four à pain, etc.

La demeure a été remaniée dans le dernier quart du 18e siècle par Antoine Jean-Baptiste de Fréville de La Haye. Il fait agrandir le manoir en lui adjoignant deux travées en pan de bois vers l'ouest pour créer deux chambres supplémentaires (une au rez-de-chaussée et une à l'étage) et remanie l'aménagement intérieur (remplacement de la grande cheminée Henri IV par une cheminée Louis XVI), pose de lambris dans la grande salle est.

À la mort de Pierre Antoine de Fréville en 1863, le domaine est vendu à M. Groult, grand propriétaire sur le canton de Routot. Ses biens sont transmis à son arrière petite-fille Édith qui meurt sans descendance en 1988.

Rachetée par de nouveaux propriétaires en 1993, la demeure est inscrite au titre des Monuments Historiques en 1997 et entièrement restaurée avec l'aide de la CRMH entre 1999 et 2004.

Ce manoir en pan de bois, édifié sur un étage complet et un niveau de comble, repose sur un soubassement en brique, silex et pierre calcaire. Le pignon ouest a été entièrement remonté en brique et chaînage en pierre de taille calcaire lors de l'extension du manoir. La partie annexée à l'est est construite en maçonnerie enduite et chaînage en brique. L'élévation en pan de bois présente des assemblages complexes à guette, croix de Saint-André et chevron. Les hourdis d'origine en torchis ont été remplacés par un remplissage en brique pleine lors de sa restauration. Elle est également remarquable par sa hauteur et sa largeur sous plafond. Une tourelle d'escalier est plaquée, hors œuvre, contre la façade nord du manoir. Sa restauration a permis de restituer sa structure extérieure en pan de bois autrefois couverte d'un essentage d'ardoise (cf photographie du Parc de Brotonne, 1971). À l'intérieur, les marches entièrement refaites s'articulent autour d'un pivot central de la section d'un ancien mât de navire. L'imposante toiture est couverte en ardoise et éclairée par deux lucarnes donnant sur la façade sud.

Le rez-de-chaussée accueille deux grandes salles, dont celle placée à l'est est équipée d'une cheminée monumentale portant les armes des familles de Fréville et de La Houssaye. Les murs de la grande salle sont couverts d'un lambris en chêne à décor en chapeau de gendarme. Le salon ouest conserve les traces de l'emplacement de la cheminée monumentale qui était autrefois adossée au pignon ouest d'origine, lui-même supprimé par l'extension du 18e siècle. L'entrée d'un four à pain, qui lui était associé, a été mis à jour lors de la restauration. Le premier étage comporte deux pièces, dont une grande chambre seigneuriale. Le sol est en tomettes et son plafond repose sur deux sommiers et quarante-quatre solives, peints de rinceaux et de feuillages. Ces peintures, réalisées au pochoir, dans les tons blanc, gris et noir sur un fond d'ocre jaune, ont été entièrement restaurées. L'autre chambre présente un remarquable cloisonnement à double alcôve.

Accolée au pignon est, l'ancienne cuisine, autrefois bâtie en pan de bois (cf plan terrier de 1803) a été reconstruite en brique et pierre au début du 19e siècle. Celle-ci était équipée d'un potager érigé en brique qui n'a pas pu être conservé lors de la restauration. La cheminée du grand salon a probablement été transférée au cours du 18e siècle dans cette pièce. Le manteau est appareillé en briques, disposées en boutisses et paneresses.

L'ancien pressoir, bâti en pan de bois sur un soubassement en pierre calcaire, a été entièrement remonté pour être aménagé en habitation. Les anciennes étable et porcherie, construites dans les mêmes matériaux, ont été également été entièrement restaurées et réunies pour servir d'habitation.

Cette vaste propriété nichée en lisière de la forêt de Brotonne, surplombe un petit vallon boisé dans lequel se situe plusieurs cavités naturelles et anciennes grottes d'extraction de matériaux servant d'abri aux chauves-souris. Il subsiste quelques espaces de vergers ainsi que des alignements d'essences locales (charme, orme, houx...) associés à l'ancien corps de ferme, tandis que le jardin a été paysagé en plusieurs massifs et parterres aux abords du manoir.

  • Murs
    • bois pan de bois enduit partiel
    • brique appareil mixte
    • calcaire
    • torchis
  • Toits
    ardoise, chaume
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Jardins
    parterre
  • Typologies
  • État de conservation
    restauré
  • Représentations
    • armoiries
    • griffon
    • rinceau
    • feuillage
  • Précision représentations

    Plafond peint de la chambre seigneuriale : sommier portant les armes de Marie de la Faye encadrées d'animaux mythologiques (griffons ailés) ; sommiers et solives peints de rinceaux et de feuillages.

    Trumeau de la cheminée du grand salon : réunies sous une couronne, deux médaillons contenant les armes de Marie-Marguerite de La Houssaye, mère de Jean-Baptiste de Fréville : « d'argent à un houx de sinople grené de gueules et 3 merles de sable, béqués et membrés d'or, l'un sur la cime de l'arbre et les autres deux cy-affrontés » et armes de la famille de Fréville : « d'argent à 3 trèfles de gueule en chef et 3 dards de même en pointe ».

  • Précision dimensions

    Longueur = 26 m ; largeur (sommier) = 8,80 m ; hauteur (sous plafond) = 3,30 m ; hauteur (poteaux de la façade nord) = 7 m

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional
  • Protections
    inscrit MH, 1997/04/11
  • Précisions sur la protection

    Logis, y compris le bâtiment adventice est (cad. B 381) : inscription par arrêté du 11 avril 1997

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Documents d'archives

  • AD Eure. 3PL/970/3, plan cadastral, La Haye-de-Routot, section B de l'église, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/970/3

Bibliographie

  • AMIS DES MONUMENTS ET SITES DE L'EURE. Dans le Roumois, autour des boucles de la Seine. Confluence, 2017.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
    Le Manoir de Fréville (p. 144-150)
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1980, 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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