Dossier d’œuvre architecture IA14005202 | Réalisé par
Hébert Didier
Hébert Didier

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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  • enquête thématique régionale, casinos en Basse-Normandie
  • patrimoine de la villégiature
établissement de bains et casino dits Bains et Casino de Villerville, puis casino, actuellement café et restaurant dits Le Casino
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Villerville - Trouville-sur-Mer
  • Commune Villerville
  • Adresse 3 rue des Bains
  • Cadastre 2005 AB 923
  • Dénominations
    établissement de bains, casino, café, restaurant
  • Appellations
    Bains et Casino de Villerville, puis Le Casino
  • Destinations
    café et restaurant

Dès les années 1860, suite aux plaintes des estivants déplorant l'absence d'un casino dans la station, la municipalité demande à chacun des architectes Jean-Louis Celinski de Zaremba et Alexandre Buchard de dresser les plans d'un établissement de jeux. Les deux projets sont refusés, la municipalité considérant que l'implantation envisagée sur l'estacade en bois exposait le futur bâtiment aux assauts de la mer et compromettait son avenir. Un terrain est acquis au pied des falaises, face à l'estacade, et les deux architectes sont de nouveau sollicités. Les plans proposés par Alexandre Buchard sont finalement retenus et la construction est réalisée en 1887. Le casino réunissait en son sein des espaces dévolus aux divertissements mais aussi à la médication. Le rez-de-chaussée abritait une salle pour le jeu des petits chevaux, un café et une salle dispensant des bains chauds d'eau douce ou d'eau de mer, de varech, de son ou d'amidon. A l'étage, se trouvaient une salle de billard, un salon pour les dames et une salle des fêtes avec une scène. L'établissement assurait également la location de chaises sur la plage ou sous la tente-abri, de cabines de bains sur l'estacade (cabines ordinaires ou de luxe avec bains de pieds chauds), de linge (costumes de bains, peignoirs, serviettes et chaussures), ainsi que les services de guides-baigneurs et de professeurs de natation. Après des débuts difficiles, l'exploitation du casino est confiée en 1892 à Simon Max, né Max-Simon Nicolas (1852-1923), comédien et chanteur d'opérette parisien. Deux ans plus tard, il le fait agrandir pour exposer le squelette d'une baleine échouée la même année sur la plage, qu'il utilise pour abriter un théâtre (dit "théâtre de la baleine" ou "théâtre baleine"). En 1896, il projette la construction d'un hôtel de voyageurs, associé au casino, pour répondre à la demande de certains baigneurs. Mais cet établissement, qui devait avoir "le confort moderne qui est offert aux baigneurs de toutes les stations balnéaires voisines ou éloignées", n'est pas réalisé. Les jeux autorisés dans le casino étaient les petits chevaux, la boule, le whist, le bridge, la bésigue et le piquet. En 1913, le casino se voit refuser l'autorisation d'exploiter le jeu de baccara, réservé, selon le ministère de l'Intérieur, aux établissements plus "achalandés". A partir de 1914, malgré des travaux d'embellissement, le casino de Villerville entre dans une période de déclin.

Détruit en 1937, il est reconstruit cette même année par l'architecte Louis Lemaire. Il abritait dans la partie sud les espaces dévolus aux divertissements (bar, salle de danse, salle de boule, salle de cinéma et de salle spectacle contenant 221 places), dans la partie nord les logements pour le personnel. Dans les années 1980, l'établissement est transformé en restaurant. Une véranda est installée sur le grand balcon du premier étage, toutes les fenêtres à guillotine sont remplacées par des baies à montants en aluminium, les façades sont badigeonnées d'une couleur plus claire que celle d'origine.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , (détruit)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1887, daté par source
    • 1937, daté par source
  • Auteur(s)

Construit au creux de la falaise, le premier casino était implanté sur la terrasse. De plan massé, il comptait un rez-de-chaussée et un étage carré. Les guides touristiques mentionnent une construction en bois, mais les cartes postales suggèrent plutôt une réalisation en maçonnerie - probablement brique avec pierre en remplissage sous enduit - bardée de planches. La façade côté mer était de composition tripartite : un corps central marqué par un fronton et encadré par deux avant-corps coiffés d'un toit à longs pans et croupes, prolongés de pavillons latéraux avec toit en terrasse. Ménageant un point de vue sur le paysage maritime, un balcon, avec garde-corps en bois, courait sur tout le premier étage. Les espaces intérieurs étaient éclairés par de nombreuses baies, dont des fenêtres à guillotine qui rythmaient la façade principale.

De plan rectangulaire, le second casino est construit en béton armé recouvert d'un enduit (à l'origine, d'un crépi). La façade principale, agrémentée d'un parement en brique au rez-de-chaussée, est animée par un bow-window qui marquait autrefois la séparation entre la partie réservée aux distractions et celle dévolue aux logements. La façade asymétrique multiplie les références au style paquebot : baies circulaires, qui rappellent les hublots des navires, angle arrondi nord-ouest, qui évoque une proue, et toit en terrasse, qui fait référence au pont d'un bateau.

  • Murs
    • béton béton armé enduit
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Typologies
    style paquebot
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
Hébert Didier
Hébert Didier

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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