Dossier d’œuvre architecture IA14004072 | Réalisé par
Hébert Didier
Hébert Didier

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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  • patrimoine de la villégiature, Trouville-sur-Mer
  • enquête thématique régionale, casinos en Basse-Normandie
Casino dit Le Salon des Bains
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Trouville-sur-Mer - Trouville-sur-Mer
  • Commune Trouville-sur-Mer
  • Adresse Promenade des planches , rue du Chancelier , rue de Londres
  • Cadastre 2005 AB 55

Alors que la mode des bains de mer était lancée depuis 1832, les baigneurs se plaignaient de ne pas trouver dans la station naissante un lieu de réunion où se distraire. La municipalité étant dans l'incapacité de financer la construction d'un tel lieu, François Vallée, ancien avoué à Paris originaire de Dives-sur-Mer et propriétaire depuis 1836 du château d'Aguesseau proposa de prendre à sa charge la mise en place et l'exploitation d'un établissement proposant "des sièges commodes, la lecture des journaux et un piano. Ce qui permettrait aux habitués d'organiser des soirées dansantes, dont l'absence a souvent été remarquée" [AMT 75, DCM 22 novembre 1837]. Ainsi, le salon des bains fut bâti au cours de l'hiver 1838 sur un terrain du front de mer acquis par Vallée pour un montant de 650 francs le 21 novembre 1837. Le droit d'entrée pour toute la saison était fixé à 10 francs pour une personne seule, 15 francs pour un ménage et 20 francs pour une famille quelle qu'en soit le nombre. Avec l'autorisation de l'administration, François Vallée percevrait les droits d'entrée du salon à hauteur de 3.000 francs, somme comprenant les frais de construction de l'établissement. Une fois ce montant atteint, la municipalité deviendrait propriétaire par donation du bâtiment et de ses produits. Après cinq années d'exploitation, François Vallée ne parvint pas à rentrer dans ses fonds, en raison des dépenses régulières engagées pour les réparations de l'édifice exposé aux éléments marins, et la baisse régulière de sa fréquentation. En 1843, François Vallée proposa de céder l'établissement à la municipalité, à charge pour elle de lui verser le complément de la somme engagée pour sa construction et son entretien. Estimant l'opération trop hasardeuse au vue des résultats, la municipalité déclina la proposition du propriétaire. L'établissement ferma ses portes en 1844 et fut vendu, ainsi que son terrain, à la comtesse de Boigne qui le remplaça par une maison de plaisance.

Cet édifice en bois était situé en bordure de plage, à l'emplacement actuel du Trouville-Palace. De plan rectangulaire, il avait 14 mètres de longueur et de 7 mètres de largeur. Avec son plan rectangulaire, sont toit à longs pans et croupe, probablement couvert en ardoise, et son péristyle, il s'inscrivait dans l'architecture thermale, qui s'imposait alors comme la seule référence pour ce type d'édifice. Il abritait un vestibule, un vestiaire, une petite bibliothèque ainsi qu'un salon destiné aux jeux de cartes (whist, écarté) et au billard et où des concerts et des bals étaient organisés.

  • Murs
    • bois
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • État de conservation
    détruit

On peut considérer que le Salon des bains de Trouville est le premier casino de la Côte normande. En effet, cet établissement était entièrement consacré aux jeux et aux distractions tandis que dans les autres stations balnéaires, à l'exemple de Dieppe ou de Boulogne-sur-Mer, les divertissements étaient associés aux activités thérapeutiques au sein de l'établissement de bains.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Normandie - Inventaire général
Hébert Didier
Hébert Didier

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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