Dossier d’œuvre architecture IA50001423 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
usine de construction mécanique dite Société d'Emboutissage et de Construction Mécanique puis Constructions Aéronautiques de Normandie, actuellement Constructions Mécaniques de Normandie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse 51 rue Labretonnière
  • Cadastre 2008 AB 184
  • Dénominations
    usine
  • Précision dénomination
    usine de construction mécanique
  • Appellations
    Société d'Emboutissage et de Construction Mécanique puis Constructions Aéronautiques de Normandie actuellement Constructions Mécaniques de Normandie

L'installation à Cherbourg d'une usine de la Société d'Emboutissage et de Construction Mécanique, établissement fondé à Colombe en 1916 par l'industriel cherbourgeois Félix Amiot, remonte à l'année 1938. Spécialisé dans la construction d'hydravions et de bombardiers à destination de l'armée de l'Air, la Société, rebaptisée en 1939 Constructions Aéronautiques de Normandie, s'installe dans les locaux des anciens établissements Cantineau, au nord-est de la ville, autrefois spécialisés dans la fabrication de chaudières pour la Marine et de tenders de locomotives. L'usine de Cherbourg, dont les premiers locaux sont construits en brique et éclairés par des verrières bleues, est alors équipée pour fabriquer des voilures de bombardiers Amiot. Ses promoteurs, attirés par l'abondance de la main-d'oeuvre ouvrière ainsi que par l'exceptionnelle disposition de la rade, particulièrement favorable au décollage et à l'amerrissage des hydravions, emploient, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, près de 1500 ouvriers dont certains, originaires des régions voisines de Cherbourg, sont logés dans l'ancien hôtel des Emigrants racheté par Amiot en 1938. Réquisitionnée par l'Etat le 16 août 1939, l'usine est bombardée le 5 juin 1940 par l'aviation allemande. Elle cesse alors toutes ses activités, après le déménagement du matériel de fabrication à Angoulême et en Afrique du Nord. Ses locaux sont utilisés par l'occupant puis par les Américains comme entrepôts. En 1945 la société fondée par Félix Amiot se reconvertit dans la construction navale et prend le nom de Constructions Mécaniques de Normandie. Egalement propriétaire en 1948 des Chalutiers cherbourgeois, établissement spécialisé dans l'armement pour la pêche et le mareyage, l'entreprise se consacre désormais à la fabrication de chalutiers en bois pour la pêche en haute mer, activité en pleine recrudescence à Cherbourg. Cette mutation entraîne une transformation des locaux, reconstruits en partie après les bombardements de la guerre, et dotés de cales de construction. A partir de 1955, l'activité se diversifie avec la fabrication de navires de petit et moyen tonnage à destination de la Marine nationale et de l'Otan puis dans les années 1960 de bateaux de plaisance. C'est à cette période que l'usine étend une partie de ses hangars sur le nouveau terre-plein des Mielles construit à la fin des années 1960 derrière le boulevard Félix Amiot.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1938, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Amiot Félix Jean Louis Alexandre
      Amiot Félix Jean Louis Alexandre

      Sources consultée le 6 décembre 2016 :

      Justin Lecarpentier, «Félix Amiot (1894-1974) : une figure originale de grand entrepreneur, de la construction aéronautique à la construction navale», Nacelles [En ligne], Pour une histoire sociale et culturelle de l'aéronautique au XXe siècle, Position de thèse/Ph.D. dissertation reviews, mis à jour le : 18/11/2016, URL : http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=222.

      Justin Lecarpentier, Rapt à Cherbourg. L'affaire des vedettes d'Israël, Louvriers : Editions de l'Ancre de marine, 2010. (numérisé par Google)

      Justin Lecarpentier, Les problèmes de recrutement de main-d’œuvre spécialisée en 1940, à travers l’exemple des « Chantiers Aéronautiques de Normandie » à Cherbourg, Annales de Normandie, 2013, n°2, URL : http://www.cairn.info/revue-annales-de-normandie-2013-2-p-143.htm.

      Site internet Geneanet, URL : https://gw.geneanet.org/geneta?lang=fr&n=amiot&p=felix+jean+louis+alexandre.

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      attribution par source

L'usine actuelle occupe un terrain de 80000 m2, de forme rectangulaire, délimité au nord par le boulevard Félix Amiot, à l'est la rue Labretonnière, au sud la rue Dom Pedro, à l'ouest la rue Vauban et l'impasse Paradis. L'entrée principale, autrefois rue Dom Pedro, se situe aujourd'hui rue Labretonnière. L'ensemble comprend deux groupes de bâtiments en forme de L, disposés au milieu d'un grand espace découvert. A l'angle du boulevard Félix Amiot et de la rue Labretonnière, au nord-est, le premier groupe de bâtiments comprend deux hangars monumentaux en tôle ondulée bordés par une suite d'annexes couvertes de sheds. Le long de la rue Dom Pedro, au sud, où subsiste l'ancien portail en brique des établissements Cantineau, se trouve, en bordure de la rue, un immeuble de style régionaliste, un grand hangar à 10 travées et, sur cour, une série de sept bâtiments en parpaing coiffés d'une toiture à deux pans.

  • Murs
    • brique creuse pan de fer
    • béton parpaing de béton
    • aluminium
  • Toits
    tôle ondulée, matériau synthétique en couverture
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • shed
    • toit à deux pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Les Constructions Mécaniques de Normandie sont, avec les établissements Simon frères (IA50001602), l'un des derniers témoins de l'activité industrielle de Cherbourg depuis la disparition de la plupart des usines installées en ville, telles la manufacture de dentelles (IA50001482), les Bois du Nord et d'Amérique, les Etablissements Noyon ainsi que les ateliers de réparation navale Joseph Hamel (IA50001319).

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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