Dossier d’œuvre architecture IA27002460 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
usine d'explosifs Harlé frères puis Gevelot
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Archives départementales de l'Eure

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Pont-de-l'Arche
  • Commune Pîtres
  • Lieu-dit La vallée Galantine
  • Cadastre 2018 A 219 à 223
  • Dénominations
    usine de produits explosifs
  • Appellations
    société Harlé frères, société Gevelot
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, château d'eau, transformateur, bureau, cantine, vestiaire, chaufferie, atelier de réparation, entrepôt industriel, puits, séchoir, atelier de conditionnement, laboratoire, aire des matières premières

La société Harlé frères et Cie est créée à Pitres en 1927, par Étienne, Louis et Roger Harlé, sur l’instigation de leur mère, née Lucie Davey (apparentée à la société Davey-Bickford spécialisée dans la fabrication de détonateurs et explosifs), dans le but de fonder une usine de produits explosifs spécialisée dans la fabrication des mèches de sureté, cordeaux détonants, allumeurs électriques et autres matériels destinés aux mines, carrières et travaux publics. L’usine est implantée au lieudit La Vallée Galantine, à l'écart des villages de Pitres et de Queverville, loin de toute habitation. L'établissement est autorisé par les arrêtés préfectoraux du 30 janvier et du 20 avril 1928.

L'usine est composée d'ateliers et de bâtiments isolés de façon à limiter les risques d'incendie ou d'explosion et est entourée d'une clôture en fort grillage de 2 m de hauteur. Elle occupe à ces débuts occupe 40 personnes (10 hommes et 30 femmes). Les matières premières utilisées pour la fabrication des mèches de mineurs se composent de : poudre noire, fil de jute et de coton, goudron, talc, kaolin, colle, paraffine. Les matières premières utilisées pour les cordeaux instantanés se composent de trinitrotoluène et de tube de plomb étiré à froid servant d'enveloppe. Les matières premières utilisées pour les allumeurs électriques se composent de fil de cuivre, de filament de platine ou d'alliage, de poudre "allumante" et de tube de laiton. Les poudres proviennent des poudreries de l’État et sont acheminées par train jusqu'aux gares de Romilly-sur-Andelle ou de Pont-de-l'Arche, puis par voiture à traction animale jusqu'à l'usine. La force motrice et l'éclairage de l'usine sont fournis par la société Andelysienne d’Électricité, à 15 000 volts et transformés en basse tension par un transformateur.

En 1948, suite à une importante commande émanant du Ministère de la France d’Outre-Mer, la société Harlé frères et Cie demande l’autorisation de doubler leurs ateliers de fabrication de cordeaux instantanés utilisant de la tolite sous tube de plomb. En 1958, deux nouveaux groupes de bâtiments sont édifiés pour la production mensuelle de 600 000 détonateurs électriques à retard. Malgré cette extension, l'usine connaît une baisse d'activité et une chute des effectifs (à 26 personnes) depuis le début des années 1950. La raison de cette crise tient au développement du tir électrique (en remplacement de la mèche de sureté), notamment au sein des Charbonnages de France et des entreprises de Grands Travaux publics qui en étaient les plus gros consommateurs.

En 1960, la société Harlé frères et Cie est absorbée par la société Gevelot fondée au début du XIXe siècle pour produire des armes et équipements militaires et qui lance dès lors dans la fabrication de détonateurs électriques à retard, dont la production est autorisée par arrêté préfectoral du 20 novembre 1957 au nom de la société Harlé frères et Cie. Malgré une recherche de diversification, avec la production de petites cartouches de chasse, la société Gevelot est contrainte de fermer son usine de Pîtres dans le courant des années 1970. Faute de repreneur, les bâtiments restent désaffectés puis sont en grande partie détruits.

A l'exception de quelques bâtiments comme le bureau et le transformateur électrique tous les ateliers de l'usine ont disparu. Il s’agissait de constructions légères en maçonnerie de parpaing de béton ou charpente métallique construit en rez-de-chaussée voire avec un étage et isolés les uns des autres suivant un dispositif prévu pour réduire les risques d'incendie. Ils étaient pour la plupart équipés d'un paratonnerre. La notice descriptive de l'usine établie en 1927 (voir pdf joint) donne le détail des caractéristiques et de l'organisation des bâtiments, des matières premières utilisées, de la nature et du processus de fabrication et des mesures de sécurité étant donné la dangerosité de l'activité.

  • Murs
    • béton parpaing de béton
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en béton armé apparente
    • charpente métallique apparente
  • Énergies
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, vestiges

Documents d'archives

  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Avis d’enquête publique, 6 décembre 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Plan du rdc, de l’étage, façade principale, coupes, de l’atelier de fabrication des mèches de MM Harlé Frères et Cie, 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Plan et coupe du bâtiment du tamisage, 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Plan d’ensemble, légendé de la fabrique de MM. Harlé Frères et Cie, 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Plan de situation de l’usine et dépôts d’explosif Harlé Frères et Cie, 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Dossier de demande d’autorisation, 23 novembre 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Notice descriptive à l’appui d’une demande d’autorisation de MM Harlé Frères et Cie pour l’installation d’une fabrique de mèches de sureté pour mineurs, cordeau instantané et allumeurs électriques, 23 novembre 1927.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Lettre de MM. Harlé Frères et Cie au maire de Romilly, 21 janvier 1928.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 30 janvier 1928.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 20 avril 1928.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 309. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Entête de papier à lettre Harlé frères et Cie, 1932.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Demande d’extension d’un atelier, 15 octobre 1948.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Notice descriptive à l’appui de la demande d’autorisation de doubler un atelier pour la fabrication du cordeau instantané à la tolite sous tube de plomb, 18 octobre 1948.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Notice explicative de l’atelier de détonateurs à retard, 26 juillet 1957.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Permis de construire, 22 juillet 1958.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 16 avril 1959.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Mutation d’exploitation de la société Harlé au nom de la société Gevelot, 7 avril 1960.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 12 mai 1961.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 16 mars 1962.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Lettre au préfet, 29 avril 1963.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 30 juin 1966.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Arrêté préfectoral, 5 décembre 1967.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan de situation, 1969.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 253. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan masse, 1/1000e, 1969.

Périodiques

  • Présence Normande, 23e année, 1972, n°2.

    p. 9

Annexes

  • Détails des sources
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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