Dossier collectif IA61001093 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
Les maisons et les fermes de la commune de Loisail
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Parc naturel régional du Perche
  • Adresse
    • Commune : Loisail

Parmi les 39 édifices repérés (25 fermes et 14 maisons), neuf ont été sélectionnés pour l'étude (trois fermes et six maisons).

Repères historiques

Situées pour l'essentiel au Bourg, les maisons sont construites entre le 12e siècle (maison romaine) et le milieu du 20e siècle. Une seule date du 16e siècle et six du 18e siècle (au Bourg). Ces dernières ont été transformées dans la seconde moitié du 19e siècle, période de construction de trois autres maisons.

Maison au Bourg (sélectionnée).Maison au Bourg (sélectionnée).

A l'exception d'une d'entre elles, les fermes se situent à l'extérieur du bourg. Aucune construction ne semble antérieure au 16e siècle. Deux fermes datent de cette période (au Chesnay et à la Houlbaudière), une du 17e siècle. Au 18e siècle, près de la moitié des fermes repérées sont construites (12 d'entre elles). Plusieurs sont transformées au 19e siècle (ajout de nouveaux bâtiments, modification des ouvertures). Une dizaine a été construite (ou reconstruite) dans la seconde moitié du 19e siècle.

Ferme au Bourg (repérée).Ferme au Bourg (repérée).

Plusieurs dates (chronogrammes ou mentions dans les matrices cadastrales) attestant de constructions ou de remaniements ont été relevées : 1617, 1632, 1759, 1762, 1842, 1849, 1851, 1853, 1854, 1867, 1875, 1879, 1891.

Au sein de ce territoire de plateau céréalier (anciennement bocager), l´habitat est dispersé. La commune compte une vingtaine de lieux-dits : le Bourg, trois petits hameaux (le Boulay, le Chesnay et le Grand Chemin) et 14 fermes isolées et deux moulins.

Descriptif

Structure et composition d'ensemble

Parmi les 25 fermes repérées, aucune ne possède un logis dissocié des dépendances agricoles. Huit sont de type "bloc à terre" simple : un bâtiment de plan rectangulaire abritant sous un même toit le logis et les dépendances. C'est le cas notamment au Coudray ou à la Héroudière. Les autres fermes adoptent un plan plus complexe comprenant plusieurs bâtiments.

Sept fermes adoptent un plan en "L", une disposition assez courante dans le secteur. La plupart du temps, le bâtiment principal abrite - sous un même toit ou dans des corps de bâtiments juxtaposés aux volumes différents - le logis, le cellier, l'écurie, l'étable, le toit à porcs. Perpendiculaire au premier, le second bâtiment sert de remise (ou grange). Un pigeonnier (deux ou quatre trous de boulin, une ou deux planches d'envol) occupe bien souvent le comble. Cette répartition s'observe notamment au Chesnay, au Grand Chemin et au Trois Boisseaux.

Ferme au Grand Chemin (repérée).Ferme au Grand Chemin (repérée).

Quatre fermes possèdent deux bâtiments en vis-à-vis : c'est le cas aux Boulays et au Vivier. Trois fermes disposent de trois bâtiments organisés en "U" (la Cibotière, la Forgetterie, la Houlbaudière) et trois autres, de quatre bâtiments en "O" (les Ormeteaux, la Porte et Champaillaume).

Les logis des fermes sont majoritairement en rez-de-chaussée (19) surmontés ou non d'un comble à surcroît (pour huit d'entre eux). Six logis disposent d'un étage carré parmi lesquels trois présentent une façade rythmée par trois ou quatre travées (au Bourg, aux Boulays et au Vivier).

Concernant les maisons, huit sont en rez-de-chaussée surmonté d'un étage carré, six s'élèvent simplement sur un niveau habitable (rez-de-chaussée surmonté d'un comble à surcroît pour quatre d'entre eux). Ces dernières, disposant d'une ou de deux pièces (salle et chambre), représentent l'habitat minimum correspondant souvent aux journaliers. Le bourg (alignement de trois maisons) mais aussi la Héroudière en conservent des exemples significatifs. La plupart des maisons à étage, construites plus tardivement, présente une façade principale à deux ou trois travées. Trois cas particuliers sont recensés : la maison romane (très ancienne et très remaniée), la maison du 16e siècle au Bourg (peut-être un ancien manoir ou presbytère) et une maison construite à proximité d'une ferme isolée à la Vesquerie qui semble dater du milieu du 20e siècle, à un étage carré et qui possède un avant-corps.

Alignement de 3 maisons au Bourg (repérées).Alignement de 3 maisons au Bourg (repérées).

Matériaux et mises en œuvre

Le calcaire, extrait localement, est largement employé dans les constructions. Il est mis en œuvre dans les maçonneries sous forme de moellons, de moellons équarris et de pierre de taille (notamment au Bas Champaillaume, à la Louverie, aux Trois Boisseaux et au bourg). Les encadrements des baies, les chaînages d´angle, les corniches et les jambes harpées sont en pierre de taille. Moins employé, le grès, dit "roussard", apparaît parfois dans les jambages des encadrements d´ouvertures comme au Chesnay et au Vivier. La brique, dont l´utilisation se cantonne aux encadrements des baies, en général, des parties agricoles n´apparaît que tardivement (à partir de 1850) et concerne assez peu de constructions rurales (le Chesnay, la Cibotière, la Forgetterie). Les murs sont très souvent couverts d´un enduit plein ou à pierre vue.

Couvertures

Les toits des maisons et des fermes sont en général à longs pans, plus rarement à croupe (au Bourg, au Bas Champaillaume, à la Louverie). Témoins d'une architecture ancienne, plusieurs pignons découverts (à rampants sculptés) subsistent sur plusieurs maison et fermes (le Chesnay, la Houlbaudière, le Bourg). Victimes de remaniements tardifs, la plupart des pignons sont couverts. Les couvertures sont majoritairement en tuile plate. Certains bâtiments agricoles sont couverts en tuile mécanique (ferme du Bourg, le Chesnay, la Porte). L´ardoise apparaît à partir de 1850 en milieu urbain et sur quelques maisons rurales (Champaillaume) mais aucune ferme n'adopte ce type de couverture.

Conclusion

L´architecture rurale de Loisail a connu de nombreux remaniements au cours des siècles suite à l´évolution des manières de vivre. La prédominance de fermes de dimensions assez importantes reflète une activité agricole prospère dans ce secteur. Cette activité connaît son apogée entre le milieu du 19e siècle et le premier quart du 20e siècle comme le montre la vague importante de reconstructions, de remaniements et d´accroissements des dépendances agricoles. Le Chesnay, la Houlbaudière, la Louverie, les Trois Boisseaux et le Bourg conservent des réalisations marquantes de l´architecture rurale de la commune.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle, 16e siècle, 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 56
    • repérées 39
    • étudiées 9

Bibliographie

  • FISCHER, Roger. Les maisons paysannes du Perche. Paris : Eyrolles, Maisons paysannes de France, 1994.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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