Dossier collectif IA27003054 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
l'industrie meunière du bassin hydrographique de l'Andelle
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    moulin à blé, minoterie
  • Aires d'études
    bassin hydrographique de l'Andelle

L’industrie de la meunerie, pour la production de farine destinée à la consommation locale, est la plus ancienne et la plus présente sur le bassin de l’Andelle, où elle profite à la fois d’un formidable réseau hydrographique et de la proximité des riches plaines céréalières du Vexin normand.

Elle se développe très tôt, dès le haut Moyen-Age, et se traduit par le foisonnement de moulins banaux édifiés par des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, notamment par les nombreuses abbayes implantées sur le territoire. Après la Révolution, l’abolition des droits féodaux favorise l’essor de l’activité : les moulins banaux, devenus biens nationaux, sont rachetés par des propriétaires privés et une multitude de nouveaux moulins sont édifiés durant la période révolutionnaire et le Premier Empire. Ces premiers moulins à blé sont des édifices souvent modestes, dotés d’un équipement rudimentaire : une seule paire de meules en pierre entraînée directement par une roue hydraulique. Ils produisent en faible quantité une farine de médiocre qualité. Dans son enquête de 1808, Costard du Mesnil, maire de Perruel, dénombre 35 moulins à blé le long de la vallée de l'Andelle (dont 6 récemment construits) qui produisent de 4,8 à 20 quintaux (soit 480 à 2000 kg) de farine par jour pour la consommation locale.

A partir des années 1810, l’introduction d’innovations anglaises (le recours à la fonte de fer pour les axes de transmission et les engrenages) et françaises (pour améliorer le rendement énergétique des roues et turbines hydrauliques) permettent la construction de moulins à blé dits « à l’anglaise ». Ces nouveaux moulins sont plus puissants, plus hauts et plus perfectionnés que leurs prédécesseurs. Leur équipement se compose de plusieurs paires de meules et de quelques machines telles que des bluteries (sorte de tamis). Ainsi peuvent-ils produire en plus grande quantité une farine de meilleure qualité.

Durant les années 1870-80, l’introduction de nouvelles techniques de broyage, de blutage, de tamisage via l'invention de machines performantes (broyeurs à cylindres, sasseurs, plansichters…) marque l’avènement des minoteries, et avec elles l'abandon des moulins traditionnels. Dans ces usines modernes de plusieurs étages, l’organisation de la production s’effectue de façon verticale, de haut en bas, chaque niveau étant réservé à une opération (nettoyage du grain, broyage, blutage-sassage et conditionnement). L’énergie hydraulique est toujours employée, mais elle est produite par une puissante turbine, capable d’entraîner toutes les machines. Avec ces perfectionnements, la farine gagne en qualité (en blancheur et en finesse) et le rendement est considérablement augmenté.

Bien que fermées depuis plusieurs décennies, certaines minoteries conservent encore des machines en place qui permettent de retracer les différentes étapes du processus de fabrication de la farine tel qu’il se pratiquait à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Cependant l'industrie de la meunerie n'a pas totalement déserté le territoire. Elle perdure aujourd'hui grâce à la minoterie de Morville-sur-Andelle qui poursuit depuis plus d’un siècle son activité de meunerie sous l’appellation Moulins de l’Andelle Mouchard et fils.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • nombre d'oeuvres étudiées 64

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S. Sous-Série 18 S : 18 S 7. Police des Eaux, affaires générales, Andelle (Charleval, Douville, Fleury, Perriers).

    Enquête de Costard du Mesnil 1808-1809.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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