Dossier collectif IA27003066 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
l'industrie du bois du bassin hydrographique de l'Andelle
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    usine liée au travail du bois, brosserie, scierie, usine de menuiserie
  • Aires d'études
    bassin hydrographique de l'Andelle
  • Adresse
    • Commune : Charleval
    • Commune : Douville-sur-Andelle
    • Commune : Fleury-sur-Andelle
    • Commune : Lisors
    • Commune : Lyons-la-Forêt
    • Commune : La Hallotière
    • Commune : Ménesqueville
    • Commune : Morville-sur-Andelle
    • Commune : Nolléval
    • Commune : Pont-Saint-Pierre
    • Commune : Perriers-sur-Andelle
    • Commune : Radepont
    • Commune : Rosay-sur-Lieure
    • Commune : Sigy-en-Bray
    • Commune : Touffreville
    • Commune : Vascœuil

Le travail du bois est une activité traditionnelle du bassin de l’Andelle, étroitement liée à la proximité et à l'exploitation de la forêt domaniale de Lyons (la plus grande forêt de Normandie avec près de 11 000 ha et l'une des principales hêtraies de France) ainsi qu'au flottage du bois attesté dès le XVe siècle et autorisé jusqu’en 1835 sur la Lieure et la basse Andelle. Ces deux rivières, auxquelles s'ajoute le Fouillebroc (affluent de la Lieure) servent également de force motrice pour entraîner de petites scieries équipées d'une à trois lames.

Au XIXe siècle, l'exploitation de forêt de Lyons emploie près de 450 bûcherons occupés à l’abattage des arbres et au débitage des grumes. Une fois débité le bois donne lieu à une multitude d'activités, dont les principales sont la saboterie, la tonnellerie, la menuiserie, la boisellerie... Ces activités sont pratiquées de façon artisanale et dispersée jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ainsi, d'après Louis Passy (président de la société libre d'agriculture, des sciences, arts et belles lettres de l'Eure et futur député de l'Eure) la "saboterie de Lyons" emploie, en 1861, 240 ouvriers travaillant à domicile dans les communes avoisinantes. Un tiers travaillent à leur compte et deux tiers pour le compte d’un entrepreneur qui leur fournit le bois et les paie à la tâche. Une paire de sabot exige trois sortes d’ouvriers : l’un taille, l’autre creuse, le troisième repasse. Le tailleur et le creuseur gagnent en moyenne 2,70 f/j, le repasseur presque toujours une femme 1,20 f/j. La saboterie du bassin de l'Andelle produit alors 57 600 paires de sabots par an, vendus pour les trois quart à des marchands en gros de Rouen.

A la fin du XIXe siècle, on observe une restructuration de l’activité qui se traduit par une concentration et industrialisation de la production. Des scieries, des menuiseries, des saboteries mécanisées sont créées à l'emplacement de moulins à blé ou de filatures désaffectés dont elles reprennent les bâtiments et les chutes pour entraîner leurs lames. D’autres s’installent par commodité près de la voie ferrée qui leur sert d'axe de transport pour l'acheminement des matières premières et l'expédition des produits finis, et y sont souvent directement raccordées.

La filière décline à partir des années 1950 et une seule usine est créée après cette date, celle de déroulage de bois délocalisée de Courbevoie à Radepont en 1961, suite à l’aménagement du site de la Défense. La fermeture de cette usine au début des années 1990 marque la fin de l'industrie du bois dans le bassin de l'Andelle.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 20e siècle , daté par travaux historiques

L'industrie du bois du bassin de l'Andelle s'incarne sous l'Ancien régime dans de petits moulins, souvent d'anciens moulins à blé reconvertie en scierie, dont la roue hydraulique entraîne une scie. Au cours du XIXe siècle, elle a toujours recours à l'énergie hydraulique et les sites de production réutilisent désormais d'anciennes usines textiles (filatures, indienneries) dont les ateliers à étages ou de plain-pied sont inoccupés. Les scieries modernes, affranchies de l'utilisation de l'énergie hydraulique grâce au recours à la machine à vapeur, s'implantent à proximité des voies de chemin de fer qui assurent une grande partie de leur approvisionnement en bois et auxquelles elles sont directement raccordées. L'usine se compose alors de plusieurs ateliers, le plus souvent en rez-de-chaussée, dédiés au séchage des grumes et à la découpe.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • nombre d'oeuvres étudiées 20

Documents d'archives

  • AD Eure. Série M. Sous-série 7 M : 7 M 288. Forêt domaniale de Lyons. Droits d'usage (an XI-1843).

Bibliographie

  • PASSY, Louis. Rapport sur le progrès de l'Agriculture et de l'Industrie dans l'arrondissement des Andelys. 1862.

    p. 75-76
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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