Dossier d’œuvre architecture IA61001478 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Perche
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche
  • Commune Feings
  • Lieu-dit (la) Huberderie
  • Cadastre 1830 F 407  ; 2019 OF 329
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    laiterie, étable, écurie, grange, cellier, toit à porcs, salle, cuisine, atelier

La ferme de la Huberderie fait partie des possessions de la chartreuse du Val-Dieu répertoriées par les livres de recette (1735-1789) et le censier (1747-1783) conservés aux archives départementales de l’Orne. Du fait de la proximité de l'ancienne abbaye, à moins d'un kilomètre et demi, et de la forêt du Val-Dieu, le site a peut-être été occupé par une ferme d'essartage dès l'implantation du monastère ou peu après. A l'instar de la chartreuse, la ferme a connu les aléas de l’histoire et ses bâtiments ne sont pas homogènes. La grange est le bâtiment le plus ancien conservé, construit (ou reconstruit ?) en 1652 comme l'indique la date portée sur le linteau de la porte charretière en plein cintre, accompagnée du monogramme MA (Mater amabilis ou Mère aimante) désignant la Vierge Marie. Quant au bâtiment principal, qui abrite le logis, de nombreuses reprises de maçonnerie indiquent plusieurs époques de construction. La plus ancienne remonte à la seconde moitié du 17e siècle (chaînages d'angle en pierre de taille de roussard similaires à ceux de la grange). Le bâtiment a été agrandi à ses deux extrémités prolongées vers l'est et l'ouest, et rehaussé d'un étage au cours du 19e siècle. Seul le troisième bâtiment, servant d'étable, d'écuries et de toit à porcs, ne figure pas sur le cadastre de 1830. L'emploi de la brique pour les chaînages d'angle et les encadrements d'ouverture donne une indication sur l'époque de sa construction, à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Du milieu du 19e siècle à l'entre-deux-guerres, la ferme appartient aux Guimond, qui possèdent d'autres fermes sur la commune. Dans la seconde moitié du 20e siècle, la ferme connaît un développement industriel avec la construction de stabulations au sud-est des bâtiments anciens.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle
  • Dates
    • 1652, porte la date
  • Auteur(s)

La ferme est implantée en lisière de la forêt de Réno-Valdieu, au sud-est du territoire communal. Elle est composée de trois bâtiments disposés en "U" autour d'une cour ouverte.

- Au centre, le bâtiment principal possède une façade principale orientée au sud - sud-est. Le logis se trouve au centre, encadré par une laiterie et un atelier à l'ouest, et une écurie à l'est. La porte du logis donne accès à un couloir qui sépare la cuisine à l'ouest de la salle à l'est. La cuisine conserve une cheminée monumentale à piédroits, corbeaux, linteau, corniche et manteau en pierre de taille calcaire. Un four à pain de dimensions importantes est placé au fond de la cheminée tandis qu’un portager existe encore à l’aplomb d’une fenêtre de la salle. Le bâtiment s'élève sur deux niveaux, le rez-de-chaussée et un étage carré qui abrite d’une part, une chambre - pourvue d’une cheminée dans le pignon ouest - aménagée au-dessus de l'atelier et de la laiterie, et d’autre part, un grenier à grain ou à foin.

- A l'ouest se situe un bâtiment d'exploitation agricole. Il comprend deux granges séparées par une cave en partie inférieure et un grenier à l’étage. La partie sud conserve une porte charretière en plein cintre dont le claveau central en pierre de taille calcaire porte la date de 1652 et le monogramme de la Vierge Marie. La charpente est composée de quatre fermes à poinçon long reliée entre elles par des faîtières et des sous-faîtières. Des mortaises vides sur chaque ferme indiquent un remaniement tardif.

- A l'est se trouve un second bâtiment d'exploitation agricole composé d'une écurie, de deux étables et d'un toit à porcs. Un haut comble sert de grenier.

Les murs sont en moellons de calcaire, de grès et de silex couverts d'un enduit plein (bâtiment principal) ou à pierre vue (bâtiments d'exploitation). Les chaînages d'angle et les encadrements d'ouverture sont en pierre de taille de grès roussard ou de calcaire, à l'exception du second bâtiment d'exploitation où ils sont en brique. Les toits à longs pans et à croupe (bâtiment principal) sont couverts en tuile plate ou en tuile mécanique (second bâtiment d'exploitation).

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • silex moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • monogramme MA,
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site classé, parc naturel régional
  • Protections
    protection totale, 2003/07/11
  • Précisions sur la protection

    Forêt de Réno-Valdieu : site classé par décret du 11 juillet 2003.

Comme à Sauveloup, à la Revardière et au Grand Boulay, la ferme de la Huberderie possède une grange dîmière dépendant du monastère du Val-Dieu. Sa datation attestée par le chronogramme de 1652, la qualité de la mise en œuvre de ses matériaux, ses ouvertures, son volume et sa charpente, bien que remaniée en partie, renforcent la valeur historique et architecturale du bâtiment dont l’inscription au titre des monuments historiques mériterait d’être étudiée.

Documents d'archives

  • AD Orne. H 5509. Livre de recette de la chartreuse du Valdieu (1735-1789).

  • AD Orne. H 5510. Censier du Valdieu (1747-1783).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : H 5510
  • AD Orne. 3 P 3-160/1 à 3 P 3-160/7. Matrices cadastrales de la commune de Feings.

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 3-160/1 à 3 P 3-160/7

Bibliographie

  • FISCHER, Roger. Les maisons paysannes du Perche. Paris : Eyrolles, Maisons paysannes de France, 1994.

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-160/1 à 3 P 2-160/12. Plans cadastraux de 1830 de la commune de Feings.

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-160/1 à 3 P 2-160/12
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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