Dossier d’œuvre architecture IA50001509 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
ensemble de 3 maisons
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse 56, 58 rue Aristide Briand , 2, 6 rue Piedagnel Alexandre
  • Cadastre 2008 AC 83, 84, 85

Ces trois maisons, implantées à l'angle de la rue Alexandre Piedagnel et de l'ancienne rue du Rivage, baptisée depuis 1924 rue Aristide Briand, ont été construites en 1903. Les demeures du 56 et 58 ont été bâties pour deux pilotes de navire, Emile Mauger et Alphonse Esnol. La troisième, sise au 2 rue Alexandre Piédagnel, a été construite pour un marchand de meubles, établi au 16 rue du Commerce, du nom de Pierre Antoine Vivier. Les deux remises situées rue Alexandre Piédagnel ont été élevées en 1910 pour Emile Mauger et Alphonse Esnol. Dès leur construction, ces trois demeures firent l'objet d'une décoration importante notamment dans les pièces de réception comme l'atteste la maison située au 56 qui a conservé un décor peint et un mobilier consacrés au monde de la mer et de la chasse.

Les trois maisons, dotées chacune d'un rez-de-chaussée sur cave et de deux étages carrés, sont implantées à l'intersection de la rue Aristide Briand et de la rue Joseph Piédagnel. La façade des demeures correspondant aux numéros 54 et 56 est découpée en deux travées, la plus petite étant occupée par un escalier intérieur. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont éclairés par des baies en anse de panier pourvues de garde-corps en ferronnerie, le dernier étage par des baies de taille plus modestes, tantôt uniques, tantôt géminées. Au 2 rue Alexandre Piédagnel, la maison fait un retour sur la rue. La façade se découpe en cinq travées. Les fenêtres donnant sur la rue Alexandre Piédagnel, où se situe l'entrée principale, adoptent au premier et au second étage, la forme de baies en arc segmentaire d'un style beaucoup plus sobre.

  • Murs
    • schiste moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
    • peinture
    • décor stuqué
    • menuiserie
  • Représentations
    • dauphin
    • rinceau
    • fleur
    • torche
    • vase
    • feuille
    • volute
  • Précision représentations

    Les trois façades sur la rue Aristide Briand sont ornées d'une décoration sculptée d'inspiration rococo. Au rez-de-chaussée et au premier étage le parement des chambranles est garni de tiges fleuries, la clé des plates-bandes ornée de motifs sculptés en forme de vase godronné à volutes d'où s'échappent des feuilles de chêne (1er étage), la ferronnerie des garde-corps composée de motifs de rinceaux au centre desquels s'entrelace un dauphin. Au second étage les baies géminées, séparées par une mince colonnette, sont couronnées par un fronton à volutes rentrantes entre lesquelles émerge une torche ; la baie unique est surmontée par un vase. Au 56, rue Aristide Briand le salon et la salle à manger ont conservé leur décor d'origine. A l'ouest, le salon possède un plafond compartimenté, occupé au centre par deux toiles marouflées, incluses dans des médaillons en trompe-l'œil représentant Neptune et Amphitrite. Ces deux figures sont encadrées sur les côtés par quatre cartouches contenant des dauphins. Au nord, le mur est occupé d'autre part par une cheminée en marbre blanc, dont l'âtre est souligné par des moulures et le manteau occupé par un cadre en cuivre doré. La salle à manger à l'est est une pièce de forme rectangulaire dont l'iconographie est consacrée au thème de la chasse. Elle est recouverte comme la pièce précédente par un plafond compartimenté doté d'un compartiment central et de sept compartiments latéraux de forme tantôt carrée, tantôt rectangulaire, ornés de motifs de rinceaux. Ce décor est complété aux angles par des cartouches fleuris. Les murs de la pièce sont par ailleurs lambrissés sur trois côtés. Le mur sud est occupé par un imposant buffet à deux corps en chêne sculpté. La partie basse, de forme arrondie, est pourvue de quatre battants ornées d'un relief sculpté d'inspiration animalière où chaque animal (le chevreau, la perdrix et ses petits, les bécassins, le lièvre) est présenté dans son milieu naturel. La partie supérieure du meuble est pourvue de deux battants dont les panneaux sculptés représentent un faisan suspendu et deux carpes. Du côté nord la cheminée en chêne sculpté possède un âtre encadré par deux colonnes, un manteau recouvert d'un miroir surmonté par une corniche ornée d'un musequin au centre.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Ces trois maisons de style eclectique illustrent le développement pris par le port voyageur depuis la Belle Epoque. Situé à proximité de la rade, le quartier où elles sont construites est alors fréquenté par de nombreux marins, associés à un trafic transatlantique en pleine expansion.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.