Dossier d’œuvre architecture IA61001470 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
église paroissiale Saint-Germain et Saint-Protais
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional du Perche
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche
  • Commune Feings
  • Lieu-dit Le Bourg
  • Cadastre 1830 G 187  ; 2019 ZM 60
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    saint Germain, saint Protais
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

La paroisse de Saint-Gervais et Saint-Protais est citée dans le cartulaire du prieuré Saint-Denis de Nogent dès la fin du 11e siècle, époque probable de sa fondation par le seigneur Gervais de Feings. Ce sont les seigneurs de Feings qui nomment à la cure de la paroisse.

Construite au 11e ou au 12e siècle, la nef est précédée d’un portail roman et est éclairée de baies de même style qui ont parfois été obturées. D'après les sources antérieures à son effondrement au 18e siècle et à l'abbé Desvaux, l'édifice comprenait une tour-clocher romane, contrefortée et surmontée d'une flèche en maçonnerie, positionnée à l'angle nord-est de la nef. Dans le prolongement de la nef, le chœur résulte d’une campagne de construction plus récente (17e siècle). S’y trouve un maître-autel en pierre daté 1638. Lors d'une visite à Feings en 1702, l'évêque de Sées constate la ruine de la tour-clocher et ordonne sa réparation. Faute d'accord entre les paroissiens, le curé et les moines chartreux du Val-Dieu se concertent pour savoir s'il faut la restaurer ou la reconstruire. Faute d’intervention rapide, la tour s'effondre en 1716, endommageant une grande partie du chœur. S'ensuit une bataille juridique à l'issue de laquelle un arrêté est pris en 1723 par le parlement de Paris ordonnant aux paroissiens et aux moines de faire les travaux sous peine d'amende. La nouvelle tour-clocher est finalement érigée en 1742 à l'ouest de l'édifice, à l'emplacement d'un ancien chapitrel, et le chœur est restauré à la même époque. Deux cadrans solaires ornent les murs du chœur : le plus ancien, daté 1637 à l'angle nord-est, le plus récent au sud daté 1741 et surmonté d'une devise latine "FORSITAN ULTIMA VITAE" (Et si c'était ta dernière [vie] ?). Implantée à l'arrière du chœur, la sacristie date également du 18e siècle.

A la Révolution, le curé est arrêté et l'église transformée en temple de la Raison. Des travaux d'entretien sont signalés au 19e siècle : réfection de la couverture, du couvrement et du pavage. Les vitraux, datés de 1923, sont l’œuvre de l'atelier Lorin. Certains portent les noms des donateurs : Arthur Meunier, Pierre Goblet, famille Moreuil, Armand Guimond.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle, 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 2e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1637, porte la date
    • 1638, porte la date
    • 1742, daté par source
    • 1741, porte la date

De plan allongé, l'église se situe au carrefour des routes départementales 5 et 281. Elle comprend une nef, précédée à l'ouest d'une tour-clocher de plan carré et prolongée à l'est d'un chœur et d’une sacristie. L'accès principal se fait à l'ouest par une porte en plein cintre de la tour-clocher qui protège le portail roman. En plein cintre et ornée de dents de scie et de chevrons, il est encadrée de colonnettes à chapiteaux sculptés. Des vestiges de baies romanes sont encore visibles dans la nef aujourd'hui éclairée par trois baies en plein cintre au nord et deux baies en plein cintre et une baie en arc brisé à remplage gothique au sud. Percée sous la baie sud-est, une porte permet d’accéder à la nef tandis qu'un œil-de-bœuf au sud-ouest éclaire les fonds baptismaux. Quatre baies éclairent le chœur, deux au nord et deux au sud, tandis qu'une porte actuellement bouchée en permettait l'accès au sud depuis l'extérieur. A l'intérieur, la tour-clocher possède une voûte en arc-de-cloître percée en son centre et sur un côté (accès au niveau supérieur et à la chambre des cloches). La nef et le chœur possèdent une fausse-voûte lambrissée en berceau dont la charpente est partiellement visible (entraits et poinçons des fermes principales). De style classique, le maître-autel est encadré de deux portes donnant sur la sacristie et surmontées des statues des saints patrons.

Les murs sont en pierre de taille calcaire (tour-clocher) ou en moellons de calcaire, de silex et de grès roussard couverts d'un enduit. Les encadrements des baies et les chaînages d'angle sont pour l'essentiel en pierre de taille calcaire et plus rarement en pierre de taille de grès roussard). Les toits à longs pans sont couverts en tuile plate, à l'exception de la tour-clocher couverte d'un toit en pavillon en ardoise.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate, ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Escaliers
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

Construction hétérogène, l'église paroissiale Saint-Gervais et Saint-Protais conserve notamment son portail roman du 11e ou du 12e siècle, ainsi que son chœur du 17e siècle et une tour-clocher de 1742. Ces éléments d'architecture tout comme l'histoire bien documentée de l'effondrement de sa tour romane, en font un édifice de premier ordre à l'échelle communale.

Documents d'archives

  • AD Orne. H 2641. Procédure entre les chartreux unis aux habitants de Feings contre le curé de Feings et son prédécesseur à cause des réparations à faire au chœur, au chancel et à la tour de l’église de Feings – devis de ces réparations (1726).

  • AD Orne. E dépôt 200/39. Délibération des habitants sur la construction de la tour de l’église de Feings (le 8 mai 1735).

  • AD Orne. E dépôt 200/40. Eglise paroissiale et presbytère de Feings.

  • AD Orne. O 603. Eglise de Feings (1864-1933).

  • AD Orne. V 244. Fabrique de Feings (1817-1875).

Bibliographie

  • AUBRY, Jean. Feings et le Val-Dieu – Regards sur le passé… monographie communale. (s.l.) : (s.d.), 1982.

    Archives communales, Feings
  • AUBERT, J. (abbé). Les églises de l'Orne et leurs oeuvres d'art. Lyon : Presses de Lescuyer, 1977.

  • VÀN HÁO, Lê. Feings – Structures et problèmes d’un village français – Essai d’ethnosociologie. Th. doct. : Lettres et Sciences Humaines : Paris 4 : 1961.

Périodiques

  • SIGURET, Philippe. Trésors des églises du canton de Mortagne. Cahiers percherons, 1964, n°23.

Annexes

  • L’histoire de l’église et de la paroisse Saint-Gervais et Saint-Protais
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble
Fait partie de