Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Emplacement dans l'édifice
réserve des archives du Président (aile ouest)
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Dénominationstableau
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Titres
- Vue de Caen prise derrière l'église Saint-Pierre
Le tableau (Inv. 831) a été acquis par la Région Basse-Normandie le 30 novembre 1987 auprès de l'antiquaire Yves Blondel (Caen) pour un montant de 60 000 francs (9 146 euros). et exposé au Salon des artistes vivants en 1831 sous le n°997 comme appartenant au roi. Le musée des Beaux-Arts de Caen possède une esquisse préparatoire à ce tableau (inv. 243). Un tableau portant ce titre est exposé au Salon des artistes vivants en 1831 sous le n°997 comme appartenant au roi. Le tableau des collections régionales a été présenté lors de l'exposition organisée par le musée des beaux-arts de Caen en 2019. D'après Christophe Marcheteau de Quinçay, il pourrait s'agir du tableau commandé par Louis-Philippe sur la Liste civile (somme attribuée au souverain, depuis Louis XVI, pour les dépenses de sa maison). L'existence de plusieurs copies témoignent de la renommée du tableau en son temps.
L’œuvre s'inscrit dans une conception romantique du paysage qui accorde une place prépondérante à la couleur et aux effets de lumière. Elle porte la marque de "l'esthétique lunaire" (Régis Michel), qui confine à l'étrangeté, du maître de Gudin, Louis Girodet-Trioson. Il en ressort un contraste irréel entre l'ici-bas plongé dans le clair-obscur et le ciel menaçant aux trouées lumineuses. Les rives du Grand-Odon, qui offraient un point de vue si pittoresque avant son comblement en 1862, ont subi dans les décennies qui suivirent la réalisation du tableau des changements radicaux. Si la tour a subsisté, très restaurée, comme l'église Saint-Pierre, le pont et les constructions ont été détruites dès les années 1850. Au-delà des choix picturaux, l’œuvre offre également un témoignage du Caen disparu.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 19e siècle
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Dates
- 1830, porte la date
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Auteur(s)
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Auteur :
Gudin Théodorepeintre signatureGudin Théodore
Fils d'un général d'Empire, Jean Antoine Théodore Gudin (baron) naît à Paris le 15 août 1802. Il délaisse l'école navale pour rejoindre les bonapartistes en exil à New York où il s'engage dans la marine américaine. De retour à Paris en 1822, il s'oriente vers une carrière de peintre comme son frère, Jean-Louis, dont la mort tragique en 1823 le marque durablement jusque dans son art. Après avoir suivi l'enseignement de Girodet-Trioson à l’École des Beaux-Arts de Paris, il expose au Salon la même année. Il est rapidement remarqué par le pouvoir monarchique et s'attire la protection du duc d'Orléans, futur roi, qui le nomme, en 1830, peintre officiel de la Marine et l'élève au rang de baron. Deux après, il effectue un grand voyage à travers l'Italie, la Suisse et la Russie. Louis-Philippe lui commande pas moins de 90 toiles sur l'histoire navale française pour le musée de l'histoire de France de Versailles qui, d'après Maxime du Camp, "l'a tué, condamné aux marines, traînant comme un boulet toutes les gloires navales de la France, il n'a pu suffire à ce travail de galérien, il est mort à la peine". Suite à son mariage en 1844 avec la fille d'un général anglais (Louise Margaret Hay-Gordon), filleule de Louis-Philippe, il partage sa vie entre Paris et l'Angleterre, séjournant volontiers à Londres où il expose à la Royal Academy aux côtés d'Eugène Isabey. Anglophile, il s'écarte rapidement du néo-classicisme pour s'inscrire dans le courant romantique : ami de Lamartine, il admire William Turner et John Constable. Très prolifique, il Jouit d'une reconnaissance officielle - obtenant de nombreuses décorations officielles (Légion d'honneur en 1828, officier en 1841, commandeur en 1855) - qui ne lui survit pas. L'histoire se souvient cependant de la critique acerbe de Baudelaire à son égard au Salon de 1846 où Gudin expose 30 marines : il "compromet de plus en plus sa réputation" car il "rentre pour moi dans la classe des gens qui bouchent leurs plaies avec une chair artificielle, des mauvais chanteurs dont on dit qu'ils sont de grands acteurs, et des peintres poétiques". Il a eu pour élève Léon Morel-Fatio, peintre officiel de la Marine. Il est décédé le 12 avril 1880 à Boulogne-sur-Seine.
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Auteur :
La toile est tendue sur un châssis à clefs et pourvue d'un cadre en bois sculpté doré.
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Catégoriespeinture
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Structures
- support, rectangulaire vertical
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Matériaux
- toile, support peinture à l'huile
- bois, structure mouluré, cadre totalement mouluré
- plâtre, moulé, doré
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Mesures
- h : 120,5 centimètre (dimensions sans le cadre)
- la : 93,2 centimètre (dimensions sans le cadre)
- h : 143,5 centimètre (dimensions avec le cadre)
- la : 115,5 centimètre (dimensions avec le cadre)
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Iconographies
- rue, paysage
- rivière identifiée, paysage
- tour fortifiée, paysage
- maison, paysage
- église, paysage
- pont, paysage
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Précision représentations
Affluent de l'Orne, le Grand-Odon passe derrière l'église Saint-Pierre, construite sur pilotis, dont émerge le clocher au travers des nuées. Il dessine une perspective sombre aux éclats de lune, à peine visible derrière la silhouette du chevet, jusqu'au pont Saint-Pierre. Des maisons longent ses rives, de même qu'un vestige des fortifications de la ville de Caen, la tour Leroy (Guillaume-le-Roy) situé sur la rive gauche, non loin du port, qui s'éclairent ici ou là par le jeu du clair-obscur.
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Inscriptions & marques
- signature, sur l'oeuvre
- date, sur l'oeuvre, partiellement illisible
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Précision inscriptions
S. D. b. g. partiellement illisible au niveau de la date (en particulier les deux derniers chiffres): Th. Gudin / [1830]. L'examen sous lumière infrarouge indique que la signature a été reprise à la peinture noire contrairement à la date qui se déchiffre de fait moins bien (surtout les deux derniers chiffres).
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État de conservation
- bon état
- élément de renfort
- déformation
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Précision état de conservation
État en 2014 : le tableau présente une couche picturale globalement en bon état à l'exception du vernis, inégal et oxydé (jaunissement). Les zones les plus sombres paraissent plus mates. Le châssis est maintenu au cadre par des traverses d'angle clouées sur les montants ainsi que par une pièce de bois disposée horizontalement en partie inférieure. Ses traverses sont légèrement déformées. Trois morceaux de liège ont été disposés entre le châssis et le cadre. Est également visible sur le revers, le bordage de papier kraft fixé avec des semences. Sur le revers, le cadre possède quelques fissures et une dorure faux or (bronzine). L'examen sous lumière infrarouge, effectué par la Fabrique de patrimoines en Normandie a permis de mieux lire la date et la signature reprise à la peinture noire.
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Statut de la propriétépropriété de la région
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) La Fabrique de patrimoines en Normandie
- (c) La Fabrique de patrimoines en Normandie
- (c) La Fabrique de patrimoines en Normandie
- (c) La Fabrique de patrimoines en Normandie
Bibliographie
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[Exposition. Caen, Musée de Normandie. 2019-2020]. Caen en images : la ville vue par les artistes du XIXe siècle à la Reconstruction. Caen : Musée de Normandie ; Gand : Editions Snoeck, 2019.
p. 29, 31 fig. 19, 33 notes 55-56, 85, 86, 190. -
SANCHEZ, Pierre, SEYDOUX, Xavier. Les catalogues des salons. Volume II : 1819 [supplément] - 1834. Paris : L'échelle de Jacob, 1999.
p. 234.
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
bâtiment conventuel de l'abbaye de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement hôtel de région
Adresse : place Reine Mathilde
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.