Né rue Caponière à Caen le 23 août 1928, PIerre Letellier côtoie dans sa jeunesse l'artiste peintre et sculpteur René Thurin. Lycéen, il suit les cours de Louis-Edouard Garrido qui enseigne également à l'école des Beaux-Arts de Caen où Letellier reçoit un enseignement académique. L'obtention du prix Charles Pacquement, décerné en 1960 par la société des amis du musée d'Art moderne de la ville de Paris, marque le début d'une carrière prometteuse après des débuts difficiles. Primé l'année suivante au Salon des Artistes Bas-Normands, il expose désormais dans les galeries parisiennes, notamment chez Ror Volmar, dans divers salons (des Indépendants, d'Automne, des Peintres Témoins de leur temps, du Dessin et de la Peinture à l'eau et des Terres Latines) et au musée Galliera (Expressionnismes, 1961). Il entame une carrière internationale en exposant à Bruxelles (Galerie isy Brachot, 1966), à New York (Lesnick Gallery, 1966) et à Caracas (Galerie Acquarella, 1962, 1966). Féru de paysages et d'animaux, il publie chez Gründ Animaux d'Afrique (1972) et expose au musée de la Chasse et de la Nature à Paris (La légende Diane). Installé en Suisse en 1974, sur les bords du lac Léman, il poursuit son travail d'illustrateur tout en exposant à travers le monde. De retour en Normandie en 1995, le conseil régional lui rend hommage (Pierre Letellier. Retour en Normandie). L'artiste entreprend sa série des Flâneries (en Manche, en Calvados, caennaises). En 1992, il figure dans l'exposition De Bonnard à Baselitz organisée par la Bibliothèque nationale de France. L'année de sa mort, survenue le 31 décembre 2000 dans sa maison-atelier du moulin de Clopée à Mondeville (détruit dans un incendie où périt la veuve du peintre Maryse Letellier en décembre 2016), la ville de Caen lui consacre une grande rétrospective (salle de l’Échiquier).

Proche de Bernard Buffet, Pierre Letellier revendique progressivement dans un style personnel un art figuratif où le paysage - en particulier la côte normande -, la nature morte et le nu tiennent une place majeure. Il laisse également une œuvre abondante en tant qu'illustrateur : La Loire, Agnès et les garçons de Maurice Genevoix (Robert Léger, 1964), Terre d'or de Jean Giono (Robert Léger, 1967), Aphrodite de Pierre Louÿs (éditions de l'ibis, 1972), Le lion de Joseph Kessel (R. Léger, 1972), Les Amours d'Ovide (Société des Bibliophiles Comtois, 1973), Histoires naturelles de Jules Renard (Cercle des bibliophiles de la Maison de la chasse et de la nature, 1977). Il a réalisé plusieurs cartons pour les tapisseries d'Aubusson et les vitraux d'églises du Calvados.