Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Emplacement dans l'édifice
chambre, appartement des invités, 1er étage de l'aile nord-est (Hôtel de Région)
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Dénominationstableau
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Titres
- Paysage soleil couchant sur la mer
Le tableau (Inv. 2239) a été acquis par la Région Basse-Normandie lors de la vente du 6 décembre 1998 organisée par Mes Tancrède et Lô Dumont commissaires priseurs associés (Caen) pour un montant de 44 342 francs (6 759 euros).
Charles François dit Karl Daubigny (1846-1886) est longtemps resté dans l'ombre de son père, Charles François (1817-1878), qui l'a formé. Sur son bateau atelier, le père emmène ses amis peintres - Corot, Daumier, Steinheil - et sculpteurs - Geoffroy-Dechaume, que cotoît par la même occasion son jeune fils. Ainsi, karl se confronte très tôt au plein air, naviguant sur l'OIse et la Seine, arpentant le littoral de la Manche à la Mer du Nord. Il connaît un succès précoce, dès 1863, au Salon des artistes français mais, malgré son talent, la critique lui reproche son manque de personnalité, ce qui l'incite quelques années plus tard, en 1767, à se démarquer de l'influence paternelle en traitant des sujets rustiques et des scènes maritimes où la figure prend une importance croissante. Malgré ces efforts, ce lien filial et artistique favorisera longtemps une confusion des œuvres du père et du fils que des travaux de recherche et d'analyse ont permis de réparer.
A l'instar de Boudin, Courbet ou Jongkind, Karl Daubigny réalise de nombreux paysages de la côte normande que son père lui révèle au cours de ses pérégrinations. Ce dernier s'intéresse en particulier à Villerville (Calvados) et à sa plage découverts en 1854 : « Je vois la mer, et c’est si beau que je n’ai pas envie de courir ailleurs […] j’ai vu des couchers de soleil sur la mer qui rendent les Claude Lorrain bien ternes ; et puis des pêcheuses de moules, des pêcheurs de crevettes […]. Il faudrait de grandes toiles pour faire tout cela. » (Lettre à Geoffroy-Dechaume du 23 juin 1854). A son tour, Karl se passionne pour ce village de pêcheurs, situé à mi-chemin entre Trouville et Honfleur, qui domine la mer du haut de la falaise. Il peint inlassablement son rivage, avec ou, comme ici, sans figures, en jouant sur les contrastes de lumière et de couleurs. A l'instar de son père, il célèbre le coucher de soleil par une ultime fulgurance à l'horizon. L'ombre gagne, recouvre les écueils mis à nu, l'étendue maritime imperceptible. Le ciel se charge d'encre. Cette évocation, puissante et vigoureuse, montre à la fois une grande maîtrise technique et un talent de coloriste qui se déploient sur une toile de près d'un 1,50 mètres de long. Elle relève d'une manière plus personnelle que Karl Daubigny développe nettement à partir de 1875, où prédomine ce chromatisme sombre aux accents presque mélancoliques.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 19e siècle
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Auteur(s)
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Auteur :
Daubigny Charles Pierre , dit(e) Karlpeintre signatureDaubigny Charles Pierre
Charles Pierre dit Karl Daubigny est né le 9 juin 1846 à Paris. Formé par son père, dont il suit les cours de dessin à l'académie Suisse, il l'accompagne fréquemment dans ses excursions avec Corot, Daumier et Steinheil. Il expose au Salon des artistes français dès 1863 et reçoit sa première récompense deux ans après. S'inscrivant dans le sillage de son père, il traite des thèmes identiques avant de s'en détacher en 1867 au profit de scènes rustiques et de marines. Après un séjour en Bretagne, où il peint les rochers à marée basse, il expose au Salon de 1868 Les vanneuses à Kérity (Musée des beaux-arts de Brest) récompensées par une médaille. D'autres contrées l'inspirent comme la Normandie (en particulier la Manche), la mer du Nord, les bords de l'Oise et la forêt de Fontainebleau, la Hollande où il accompagne à nouveau son père et qui lui permettent d'affirmer ses talents de paysagiste. Sa notoriété grandit et la presse se fait dithyrambique. Décédé prématurément d'une phtisie pulmonaire le 23 mai 1886 à Auvers-sur-Oise, il est enterré comme son père au cimetière du Père Lachaise.
"Fils [aîné] du grand Charles [François] Daubigny [1817-1878], karl Daubigny (1846-1886) s'inscrit dans la lignée de cette famille d'artistes, avec une manière très proche de celle de son père dont il fut l'élève et le continuateur. Ils se sont, l'un comme l'autre, passionnés pour le motif au point de l'absorber dans leur paysage et d'en saisir la richesse de la texture presque expressionniste. La touche vive, brutale à force de vérité, leur permet d'anticiper les meilleures inventions de la période dite impressionniste. Par contre, ils se tiennent à un chromatisme sombre, à base de fond brun, dont les effets dans le clair obscur s'éloignent des clartés impressionnistes. En tant que continuateur de l'art de son père, Karl développe une manière à la fois virtuose et profonde, qui reste d'une très grande sincérité et prendra, après la mort de son père, un tour carrément original plein de violence mélancolique. La qualité de l’œuvre de Karl Daubigny le fait souvent confondre avec celle de son père. Les historiens prennent conscience de cette réalité en associant de plus en plus le père et le fils dans les expositions thématiques Les esquisses et les paysages réalisés en Normandie, souvent sombres et fulgurants, sont encore présentés à un prix étonnamment bas puisque le marché ne s'est pas encore organisé autour de ce nom, et que les tableaux n'ont pas le caractère séduisant de la clarté impressionniste qui domine encore le goût du public." (Alain Tapié, 15 mars 1999).
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Auteur :
La toile est tendue sur un châssis à clés et à traverses, une horizontale et deux verticales.
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Catégoriespeinture
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Structures
- support, rectangulaire horizontal
- non encadré
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Matériaux
- toile, support peinture à l'huile
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Mesures
- h : 78,6 centimètre
- la : 146 centimètre
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Iconographies
- plage, paysage
- marée basse, paysage
- rocher, paysage
- ciel, paysage
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Précision représentations
Le paysage représente la plage de Villerville (Calvados). Ses rochers sombres éclairés par quelques flaques, le ciel immense et contrasté, dont le flot de nuage semble s'abattre sur l'océan, constituent l'unique sujet du tableau.
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Inscriptions & marques
- signature, peint, sur l'oeuvre
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Précision inscriptions
Signature en bas à gauche : K. Daubigny.
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État de conservation
- bon état
- oeuvre restaurée
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Précision état de conservation
Le tableau a été restauré par Christine d'Anterroches et Frédérique Orvas (Normandie Patrimoine) en 2002-2003.
État en 2014 : présence de craquelures.
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Statut de la propriétépropriété de la région
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Documents d'archives
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La Fabrique de patrimoines. P 9810.120. Devis de restauration du tableau Paysage soleil couchant sur la mer de Karl Daubigny. Christine d'Anterroches et Frédérique Orvas, 3 février 2000.
Bibliographie
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[Exposition. Auvers-sur-Oise, Musée Daubigny. 2000]. Daubigny. Dir. Christian Lassalle et Christiane Leroy. Auvers-sur-Oise : Musée Daubigny, 2000.
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[Exposition. Honfleur, Musée Boudin. 2020]. Les couleurs de la mer : Charles-François (1817-1878) et Karl (1846-1886) Daubigny en Normandie. Dir. Viktoria von der Brüggen, Benjamin Findinier. Trouville-sur-Mer : Illustria Librairie des musées, 2020.
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DÉTRIMONT, Paul, GARNIER, Henri et al. Catalogue des tableaux, études et esquisses, meubles, chevalets, tapisseries, lithographies, gravures, eaux-fortes laissés dans son atelier par feu Karl Daubigny précédé d'une notice par Henri Garnier... [s.n.] : [s.n.], 1886.
Lien web
- Visite vituelle : Les couleurs de la mer extrait du site Normandie impressionniste consulté le 23 janvier 2021
- Normandie Impressionniste 2020, exposition Les couleurs de la mer, extrait du site internet de la ville de Honfleur consulté le 21 janvier 2020
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
bâtiment conventuel de l'abbaye de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement hôtel de région
Adresse : place Reine Mathilde
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.