Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Emplacement dans l'édifice
rez-de-chaussée de l'aile sud du cloître, bibliothèque (salle Mathilde)
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Dénominationstableau
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Titres
- Le déjeuner du casseur de pierres
Le tableau a été exposé au Salon de 1885 sous le numéro 999, qui valut à Fouace une mention honorable. Gravé par Ernest Pierre Deloche, il a été reproduit dans Le Magasin pittoresque le 15 juin 1895 (p. 185, d'après un dessin à la plume réalisé pour illustrer le catalogue du Salon de 1885 (p. 358) qui a disparu des collections du musée Thomas Henry à Cherbourg) pour illustrer l'hommage rendu à l'artiste récemment décédé (au mois de janvier), dans lequel Jean Le Fustec le qualifie de "peintre des simples" et évoque longuement le tableau pour remettre en lumière un aspect injustement oublié de sa production. En effet, Fouace fut également un paysagiste et un peintre de la réalité sociale, celle de sa région natale, le Val de Saire, où les paysans vivaient notamment de la pêche et de l'exploitation des carrières. A cette époque, les habitants étaient autorisés à extraire manuellement la pierre, en l'occurrence ici du grès, des carrières communales. La présence d'un enfant, près de laquelle repose une massette, rappelle que cette activité économique s'appuyait sur une main d’œuvre familiale, femmes et enfants contribuant aux côtés des hommes au concassage du matériau utilisé dans les voies routières et ferroviaires.
Le tableau (Inv. 2161) a été acquis par la Région Basse-Normandie le 5 novembre 1996 pour un montant de 200 000 francs (35 063 euros) auprès de Pierre Leberruyer (Saint-Sauveur-le-Vicomte). En 1895, il appartenait à M. Le Brun (Cherbourg). Il en existe d'autres versions conservées dans des collections particulières : l'une attribuée à l'atelier répertoriée dans la collection de Madame Guillaume Fouace en 1895 (h = 51 ; la = 32 cm), l'autre (h = 61 ; la = 50 cm) présentée à Bordeaux en 1883 ; cette dernière localisée à la galerie de Normandie (Saint-Vaast-la-Hougue) en 1995, pourrait être un modello.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle
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Dates
- 1885
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Auteur(s)
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Auteur :
Fouace Guillaume Romainpeintre signatureFouace Guillaume Romain
Né à Réville (Cotentin) dans une famille paysanne, Guillaume Romain Fouace intégre tardivement le milieu artistique. S'initiant seul au dessin et au modelage, puis auprès des châtelaines locales, il peut, grâce à une bourse obtenue de la ville de Cherbourg, se former dans l'atelier du peintre Adolphe Yvon à Paris, où il se rend en 1867, et au sein d'une école de dessin de la rue de l’École de Médecine devenue plus tard l’École des Arts Décoratifs. Il expose au Salon dès 1870. Influencé par les peintres hollandais du 17e siècle, il produit un grand nombre de natures mortes qui lui valent reconnaissance et succès auprès de la classe bourgeoise sous la Troisième République. Membre de la Société des Artistes Français, il expose dès 1870 au Salon des œuvres parfois acquises par l’État pour le musée du Luxembourg et la Ville de Paris. N'oubliant pas ses origines modestes, cet autodidacte, contemporain de Jean-François Millet, évoque par le biais de la scène de genre, la vie des humbles du Val de Saire, paysans ou pêcheurs. Il meurt à Paris le 8 janvier 1895, alors qu'il s'apprêtait à recevoir la Légion d'honneur. L’École nationale supérieure des Beaux-Arts lui rend peu après un hommage posthume en exposant 233 œuvres de sa main.
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Auteur :
Le tableau de grand format est peint à l'huile sur toile.
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Catégoriespeinture
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Structures
- support, rectangulaire vertical
- non encadré
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Matériaux
- toile, support, en un seul lé
- peinture à l'huile
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Mesures
- h : 225 centimètre (sans le cadre)
- la : 181,5 centimètre (sans le cadre)
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Iconographies
- tailleur, assis, scène, de trois-quarts
- enfant, assis, de profil
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Précision représentations
Dans le sillage de Gustave Courbet (Les casseurs de pierres, 1849, œuvre détruite) et du courant réaliste, Fouace évoque ici la classe sociale laborieuse dans un tout autre état d'esprit. A la dureté du labeur se substitue l'attendrissement d'un père pour sa petite fille, en train de tricoter une chaussette à quatre aiguilles, le temps de la pause méridienne. Cette évocation de l'amour filial relègue au second plan les outils de travail (le lourd pic de l'homme et la massette de l'enfant), au repos, magnifiant cet instant banal en un recueillement quasi religieux. Ce moment de tendresse capté par le peintre donne à ces êtres humbles une véritable dignité.
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Inscriptions & marques
- signature, sur l'oeuvre
- date, sur l'oeuvre
- inscription concernant le titre, sur cartel
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Précision inscriptions
Signature et date en bas à droite : G. Fouace / 1885. Inscription concernant le titre (sur cartel de l'ancien cadre, cloué sous le tableau) : Le déjeuner du casseur de pierres.
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État de conservation
- oeuvre restaurée
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Statut de la propriétépropriété de la région
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Bibliographie
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[Exposition. Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 1895]. Catalogue des œuvres de G. R. Fouace exposées à l’École Nationale des Beaux-Arts. Paris, École nationale des Beaux-Arts, 1895.
n°104 -
[Exposition. Cherbourg, Musée Thomas Henry. 1995]. Guillaume Fouace : 1837-1895. Dir. Jean Fouace, Jean-Luc Dufresne. Saint-Lô : Les cahiers culturels de la Manche, 1995, 271 p.
p. 60, 80, 88-89, 91, 241, 207, 252, 266 -
COFTIER, Pierre. Les carrières à pavés de la vallée de l'Orne. In Les mondes souterrains : histoire de l'exploitation du sous-sol du Calvados. Caen : Conseil Général du Calvados, Archives Départementales du Calvados, 2003. pp. 72-83.
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LECOEUR, Maurice. Autour de Guillaume Fouace : 1837-1895. Cherbourg : Isoète, 2010.
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LE JEUNE, Jean. Guillaume Fouace : Guillaume Fouace : 1837-1895. Coutances : OCEP, 1977.
p. 58, 60, 79 -
LE ROC'H MORGERE, Louis (dir.), LEFEVRE, Eric, LAILLIER, Jean-Yves, et al. Basse-Normandie - Terre d'Artistes : 1840-1940. Caen : Conseil général du Calvados : Direction des Archives départementales, 2002.
p. 88-89 -
SANCHEZ, Pierre. Les catalogues des Salons. Dijon : L'échelle de Jacob, 2008, vol. XIV (1884-1886).
p. 88 -
COFTIER, Pierre. Le déjeuner du casseur de pierres. Cabourg : Editions Cahiers du temps, 2021.
Périodiques
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COFTIER, Pierre. Le casseur de pierres. Histoire et Traditions populaires, septembre 2010, n°111.
p. 32-44 -
LE FUSTEC, Jean. Le déjeuner du casseur de pierres [notice nécrologique de Guillaume-Romain Fouace]. Le Magasin pittoresque, 1895, t. XIII. [gallica].
p. 185-186
Annexes
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LE FUSTEC, Jean. Le déjeuner du casseur de pierres [notice nécrologique de Guillaume-Romain Fouace]. Le Magasin pittoresque, 1895, t. XIII, p. 186.
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
bâtiment conventuel de l'abbaye de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement hôtel de région
Adresse : place Reine Mathilde
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.