La commode (Inv. 1197), vendue comme estampillée Bon Durand, a été acquise par la Région Basse-Normandie le 25 juin 1991 auprès de Sasso expertise (Le Mans / La Baule) pour un montant de 100 000 francs (15 244 euros). Le certificat d'authenticité ne précise pas la localisation de l'estampille et du poinçon de jurande qui n'a pu être définie lors de l'étude d'inventaire. Bon Durand, dit Bondurand, est un ébéniste parisien établi rue de Charenton depuis l'obtention de sa maîtrise, le 18 février 1761, à la Révolution. Il vend essentiellement sa production aux marchands-ébénistes, tels Pierre Migeon et Denis Genty, et aux tapissiers tels Presle et Bonnemain. Il privilégie l'acajou et les placages en bois de rose ou de violette ornés de marqueteries florales.

Ce type de commode à trois niveaux de tiroirs, possède une face antérieure galbée. Le bâti est entièrement recouvert d'une marqueterie en frisage de bois précieux exotique, ici en bois de violette et de rose, qui dessine des motifs en chevron ou losangés aux nuances chaudes et vibrantes. D'esthétique rocaille, les garnitures en bronze doré soulignent piètement et tiroirs sans exubérance. De par ses caractéristiques, le meuble pourrait dater de la fin du règne de Louis XV (1715-1774) ou du début du règne suivant.