Dossier d’œuvre objet IM14006168 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Commune Caen
  • Adresse place Reine Mathilde
  • Emplacement dans l'édifice chambre, appartement du Président, 1er étage de l'aile nord-est (Hôtel de Région)

La commode (Inv. 1196), d'époque Louis XV, a été acquise par la Région Basse-Normandie le 25 juin 1991 auprès de Sasso expertise (Le Mans / La Baule) pour un montant de 120 000 francs (18 293 euros). Le certificat d'expertise, établi par Robert Métais (Bayeux), indique que l'authentification de l'estampille, attribuée à Jean-Pierre Latz, reste difficile mais n'en donne pas la raison (est-ce dû à un problème de lisibilité?). Originaire de Cologne, où il naît vers 1691, et naturalisé français en 1739, ce dernier mène une carrière parisienne sur une période restreinte comprise entre la fin des années 1730 à son décès survenu en 1754. Peu de meubles portant sa signature sont aujourd'hui répertoriés. Du fait de sa localisation, l'estampille n'a pu être vérifiée lors de l'étude d'inventaire. D'après l'expertise, les ornements en bronze dorés sont vraisemblablement postérieurs et donc des remplois.

Ce type de commode à trois niveaux de tiroirs, possède une seule face galbée antérieure. Le bâti est entièrement recouvert d'une marqueterie en frisage de bois précieux exotique, ici de palissandre, qui dessine des motifs en chevrons ou losangés. Les bronzes dorés, issus d'un remploi, s'adaptent assez bien au piètement, aux angles et aux tiroirs. Les représentations masculines et féminines en buste situées aux extrémités des poignées tombantes, que prolongent des guirlandes de fleurs, ont le raffinement du style rocaille. De part ses caractéristiques, le meuble s'inscrit dans la production en vogue sous le règne de Louis XV (1715-1774).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle, 3e quart 18e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Latz Jean-Pierre
      Latz Jean-Pierre

      Originaire de Holstein dans l’Électorat de Cologne, où il naît vers 1691, Jean-Pierre Latz arrive à Paris en 1719 et est naturalisé en juillet 1736. Après avoir épousé en premières noces Marguerite Gueneicken, Il se marie en 1739 Marie-Madeleine Seignat, fille d'un maître-maçon, ce qui lui permet de s'implanter dans la société parisienne. La présence des abbesses Marie-Gabrielle de Bourbon-Condé et Anne de Rohan parmi les témoins montre combien ce remariage s'inscrit dans une stratégie matrimoniale que pratiquent d'ailleurs nombre de compatriotes. Il obtient le 24 octobre 1741 un brevet d'ébéniste privilégié du Roi lui permettant d'estampiller ses réalisations (droit de marque) sans même avoir obtenu la maîtrise (Latz n'était pas affilié à la Communauté des menuisiers-ébénistes établie rue de la Mortellerie). Établi rue du Faubourg-Saint-Antoine, son atelier occupe un immeuble sis à l'enseigne du "Saint-Esprit" vis-à-vis l'hôpital des Enfants-Trouvés, propriété du "sieur Frisat", où il réside également. Agrandi, il compte jusqu'à neuf établis d'ébénistes et trois de ciseleurs. Son neveu, le flamand Jean-PIerre Tillmans assure la fonction de chef d'atelier. Contrevenant aux règles corporatives, il avait installé, à l'étage de l'immeuble, un atelier de fabrication de garnitures. Une descente de police menée en 1749 met fin à cette activité clandestine avec la saisie du matériel et des pièces. A son décès, le 4 août 1754, son épouse perpétue l'activité de son atelier jusqu'à sa mort survenue deux plus tard, le 7 décembre 1756. Le brevet d'ébéniste privilégié du roi est repris en 1757 par Pierre Macret (1727-1796), la fille des Latz, Marie-Madeleine, étant mineure.

      Tout au long de sa carrière, Latz collabore avec de nombreux artisans sculpteurs, doreurs, fondeurs, ciseleurs, vernisseurs ou encore horlogers. Il travaille pour une clientèle aisée, des marchands-merciers aux souverains européens, et acquiert une grande renommée dès les années 1740. Peu de meubles portant son estampille sont actuellement répertoriés. Il a réalisé un grand nombre de commodes, de bureaux, de boîtes de pendules et de cartels.

      Sources :

      -KJELLBERG, Pierre. Le mobilier français du XVIIIe siècle. Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers. [Paris] : Les Éditions de l'Amateur, 2002.

      -SALVERTE, François de. Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques. Les Éditions d'Art et d'Histoire, 1934. [éd. 1923, p. 184-185, Gallica]

      -THILLAY, Alain. Les artisans étrangers au faubourg Saint-Antoine (1650-1793). In Les étrangers dans la ville : minorités et espaces urbains du bas Moyen Age à l'époque moderne. Jacques Bottin et Donatella Calabi (dir.). Paris : Fondation Maison des sciences de l'homme, 1999, p. 264. (https://books.google.fr-THILLAY, Alain. Le faubourg Saint-Antoine et ses "faux-ouvriers" : la liberté du travail à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. Seyssel : Champ Vallon, 2002. (Époques). (https://books.google.fr)

      -sites internet consultés le 29 octobre 2020 :

      France Archives, A la demande de Marie-Madeleine SEIGNAT sa veuve, inventaire de Jean-Pierre LATZ, maître ébéniste privilégié du roi..., Minutes et répertoires du notaire François LE JAY, 9 août 1746 - décembre 1755 (étude XXVIII), https://francearchives.fr/facomponent/e5c2bc85122a39a0c954ddc600402c6b8d4e9b0a

      Ministère de la Culture, POP, Notice Cartel d'applique et sa console, PM76003269, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM76003269

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      ébéniste (incertitude), signature

Le bâti de la commode est en sapin recouvert d'une marqueterie en frisage de palissandre assemblé en chevrons sur la face antérieure et sur les faces latérales. De plan rectangulaire et d'élévation droite, le meuble possède des montants antérieurs arrondis, une face antérieure d'élévation galbée, trois niveaux de tiroirs superposés - le niveau supérieur se subdivisant en deux tiroirs juxtaposés - séparés par des traverses. Il repose sur quatre pieds courts et comporte un plateau en marbre Sainte-Anne (gris veiné blanc). Les garnitures de la traverse inférieure et des tiroirs, y compris les poignées ouvertes tombantes, sont en bronze doré. Sur les cinq serrures que compte la commode, une est factice (serrure centrale du tiroir supérieur).

  • Catégories
    ébénisterie, marqueterie
  • Structures
    • plan, rectangulaire
    • élévation, droit
    • tiroir, 4, superposé, juxtaposé
    • plateau, chantourné
    • pied, 4, galbé, droit
    • plan, rectangulaire, galbé
  • Matériaux
    • sapin, structure, intérieur
    • palissandre, extérieur
    • bronze, garniture fondu, ciselé, doré
  • Mesures
    • h : 83 centimètre
    • la : 126 centimètre
    • pr : 60,1 centimètre
  • Iconographies
    • femme, en buste, sur tiroir, ornementation
    • homme, en buste, sur tiroir, ornementation
    • volute, sur traverse, sur pied, ornementation
    • guirlande, ornementation, sur tiroir
    • feuille, sur pied, sur traverse, ornementation
  • Précision représentations

    La marqueterie en frisage en chevrons rehaussent les garnitures en bronze qui se déploient sur les tiroirs, les pieds antérieurs et la traverse inférieure dans un répertoire ornemental rocaille. Des représentations masculines et féminines en buste cantonnent les poignées tombantes qui se prolongent pas des guirlandes de fleurs.

  • Inscriptions & marques
    • estampille, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Estampille sur la traverse postérieure, sous le plateau en marbre : I. P. Latz.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    Le plateau en marbre, altéré au moment de l'expertise, a été restauré. Des restaurations ont été menées dans le placage et les renforts intérieurs, les planches du fond.

  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Bibliographie

  • KJELLBERG, Pierre. Le mobilier français au XVIIIe siècle. Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers. [Paris] : Les Éditions de l'Amateur, 2002.

  • SALVERTE, François de. Les ébénistes du XVIIIe siècle : leurs œuvres et leurs marques. Paris : Bruxelles : Les Éditions d'Art et d'Histoire : G. Van Oest et Cie éditeurs, 1934. (éd. 1923, Gallica).

Annexes

  • Information concernant le vendeur Sasso expertise
  • Information concernant l'expert Robert Métais
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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