Le lutrin ou lectrin (Inv. 2503), dont l'usage était à la fois domestique et religieux, apparaît à l'époque médiévale. L'objet a été acquis par la Région Basse-Normandie auprès de M. et Mme C. Vilars (Vire) le 16 mai 2002 pour un montant de 5 945 euros.

Ce lutrin se compose d'un pupitre tournant à deux plans inclinés, à ouvertures latérales pour recevoir les rouleaux de parchemin, qui est établi sur un support en bois tourné. Ce type d'élévation, très simple, se rencontre couramment dans les lutrins monopodes du bas Moyen Âge et plus rarement ultérieurement. L'axe central reste dépourvu de décor, qui se développera considérablement à l'époque classique sur cette partie comme sur le pupitre. Le piètement adopte une forme en croix inscrite dans une base de section carrée. Là encore, il se démarque des piètements de lutrins d'époque classique souvent tripodes. Sous le petit plateau médian, quatre arcs légèrement cintrés s'adossent à l'axe central. Reposant sur les angles de la base, ils viennent renforcer le support.

Se pose la question de l'homogénéité des différents éléments qui composent ce lutrin qui a pu être consolidé au cours du temps. La datation d'un tel objet demeurant difficile, surtout en l'absence de décor, on ne peut qu'émettre des hypothèses. De par sa structure, ce pupitre pourrait être daté entre la fin du bas Moyen Age et le 17e siècle, les 16e et 17e siècles pouvant être privilégiés. Il ne reposait peut-être initialement que sur un piètement en croix qui a été renforcé à l'époque moderne. La lourdeur de la base carrée et des arcs pourrait être l'indice d'un ajout du 19e siècle, plus particulièrement de l'époque Louis-Philippe, ce qu'une analyse scientifique par spectroscopie permettrait de confirmer.