Dossier de présentation du mobilier IM14006137 | Réalisé par
Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
Présentation du mobilier de l'église de l'abbaye de bénédictines de la Trinité dite abbaye aux Dames, église de l'abbaye de bénédictines de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement église paroissiale Saint-Gilles
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Caen - Caen-6
  • Parties constituantes non étudiées
    autel, tabernacle, confessionnal, chemin de croix, croix, tenture d'église, statue, tableau

Présentation du mobilier de l'église abbatiale de la Trinité actuellement église Saint-Gilles :

Les reconversions successives de l'édifice, consécutives à la Révolution (magasin à fourrage (1795-1799), ateliers du dépôt de mendicité (1812-1818), église de l'hôtel-Dieu dès 1821), puis la translation de la paroisse Saint-Gilles dans l'ancienne église abbatiale de la Trinité, ont eu raison de son mobilier ancien, détruit ou éparpillé. Comme l'écrivaient Fernand et Marthe Engerand dans leur ouvrage monumental sur les Trésors d'Art Religieux du Calvados, édité à Caen en 1940, il ne reste dans cet édifice "qu'un mobilier moderne " criant neuf", bien exécuté sans doute, sur les dessins de Ruprich-Robert, par Jacquier et Douin : nos arrières-neveux le pourront, mieux que nous, apprécier..." (p. 29). En effet, le mobilier prestigieux du chœur des moniales bénédictines n'est plus visible in situ : le maître-autel et ses chandeliers aux armoiries marquisales de la dernière abbesse, Marie Jacqueline Aimée le Doulcet de Pontécoulant (1787-1789), et le baldaquin d'autel monumental (1er quart 18e siècle) ont été remontés dans l'église caennaise Sainte-Catherine-des-Arts (actuellement église Notre-Dame-de-la-Gloriette) en 1793 où ils se trouvent encore. Mis à part cet ensemble tardif, auquel il faut ajouter l’œuvre magistrale attribuée à l'atelier d'Eustache Restout qui orne la voûte en cul-de-four de l'abside (Le Triomphe de la Vierge, peinture murale, 1ère moitié du 18e siècle) et la dalle funéraire du curé et confesseur de la communauté bénédictine de la Trinité, Jacques Cassel, datée de 1736 (chapelle est donnant sur le bras sud du transept), rien ne subsiste du mobilier de l'église abbatiale qui soit antérieur au 18e siècle en dehors de la dalle funéraire de la reine Mathilde (fin 11e siècle), dont la présentation actuelle résulte d'un aménagement moderne. La Révolution a dépouillé l'abbatiale de ses pièces d'orfèvrerie comme de ses ornements. Cette catégorie d'objets est actuellement représentée par des pièces récentes, du type chandeliers d'autel en métal doré. L'accès difficile à la sacristie, partagée au moment de l'enquête par la paroisse et les séminaristes, n'a pas permis de les comptabiliser. De même, il n'a pas été repéré de calices ou de ciboires qui servent, semble-t-il, à célébrer les offices dans plusieurs paroisses. Le mobilier actuel est consécutif aux aménagements menés sur les plans de l'architecture Victor Ruprich-Robert (1854-1868) en vue de la translation de l'église Saint-Gilles en 1865. Les fonts baptismaux, les bénitiers et le lavabo en niche, réalisés dans un style néo-médiéval, s'accordent au parti pris radical de l'architecte soucieux de restaurer un état idéal roman tout comme les autres pièces du mobilier (confessionnaux, chemin de croix). D'autres proviennent de l'église Saint-Gilles comme la statue de Saint Loup, initialement placée dans une niche du maître-autel. Il semblerait que ce soit la seule œuvre de cette provenance subsistant dans l'édifice, ce qui ne surprend guère, quand on sait que le mobilier transféré de l'ancienne église Saint-Gilles, à titre provisoire pour permettre l'exercice du culte, était jugé en mauvais état par Victor Ruprich-Robert en 1866. Cette statue est l'un des rares témoins du mobilier religieux caennais du 17e siècle. La chaire à prêcher, dont les éléments de décor s'intègrent dans un bâti sommaire, pourrait résulter d'une commande à atelier de sculpture local, supposé être des Jacquier mentionnés par les Engerand. Devenue l'église de la paroisse Saint-Gilles, l'édifice suscite la création d'œuvres en rapport avec son patronage tout en bénéficiant de la production statuaire sérielle du siècle finissant. Pauvre en mobilier, l'église peut accueillir deux œuvres majeures d'un grand maître flamand, Cornelis Schut, provenant d'une collection romaine prestigieuse grâce à l'achat d'un prélat qui en fait don à la paroisse en 1866 (Le Massacre des Innocents et l'Adoration des Mages, ca. 1620). Elle peut enfin s'ouvrir à la création contemporaine en recevant de nouvelles verrières réalisées d'après les cartons d'un représentant du renouveau de l'art sacré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Maurice Rocher, et plus récemment une tenture brodée d'après les cartons de l'illustratrice Brigitte Comby de Moliens.

Le mobilier non étudié comprend : 1 autel secondaire (pierre, limite 19e siècle 20e siècle, chapelle ouest du bas-côté sud) et son tabernacle (pierre, décor sculpté en relief, porte en bois, limite 19e siècle 20e siècle), 5 confessionnaux (bois, 2e moitié 19e siècle), 1 chemin de croix (néo-gothique, métal peint polychrome, peint faux or, en manière de faux émail, cadre en métal doré, 4e quart 19e siècle), 1 croix (métal doré, limite 19e siècle 20e siècle), 1 tenture de chœur (intitulée "Prières de femmes", broderies au point de la tapisserie de Bayeux d'après les cartons de Brigitte Comby de Moliens avec les conseils iconographiques de Catherine Salaberry, 2000), 5 statues (Vierge à l'Enfant, plâtre moulé polychrome, chapelle de la tour nord-est ; Vierge en majesté avec l'Enfant jésus en Salvator Mundi, plâtre moulé peint monochrome, 4e quart 19e siècle, chœur ; Saint Joseph et l'Enfant Jésus, plâtre moulé monochrome, 4e quart 19e siècle, bas-côté nord ; saint Expédit, plâtre moulé polychrome, 4e quart 19e siècle, chapelle ouest du bas-côté sud ; saint Roch, bras sud du transept), 1 tableau (Vierge à l'Enfant, icône et son cadre en bois et décor en relief en plâtre moulé et doré, 4e quart 19e siècle, chapelle de la tour nord-est), 1 estampe (Sainte Face, lithographie et son cadre en bois peint polychrome et doré, 4e quart 19e siècle, chapelle de la tour nord-est).

  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Comby de Moliens Brigitte
      Comby de Moliens Brigitte

      Artiste peintre, portraitiste et illustratrice, diplômée de l’École nationale des des Beaux-Arts de Paris (1977-1980), elle s'initie aux arts graphiques (dessin, gravure, lithographie). Elle exerce d'abord comme portraitiste (d'êtres humains et d'animaux) en utilisant les techniques traditionnelles de la sanguine et des trois crayons puis celles du pastel sec, de l'huile vénitienne, de l'acrylique et de l'aquarelle. Plus récemment, elle s'ouvre aux outils de création numériques comme Adobe PS. Elle entame une carrière d'illustratrice en 1985 réalisant des travaux pour Bayard presse (1990-2002), des affiches pour le Musée de la Marine à Paris, des illustrations de livres pour enfants (Le Petit marin et les papillons d'or, 1985 ; Le Sourire de Stéphanie, 2017), les cartons pour la tenture des "Prières de femmes" qui orne le chœur de l'ancienne église abbatiale de la Trinité de Caen (2000).

      Brigitte Comby de Moliens est actuellement établi à Teulat (Tarn).

      Sources consultées le 28 juin 2020 :

      -site internet de la BNF, https://data.bnf.fr/fr/12091925/brigitte_comby/

      -site internet LinkedIn, https://fr.linkedin.com/in/brigittecomby

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      dessinateur

Documents d'archives

  • Médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont. 2003/019/0072. Archives de l'inspection des Monuments historiques, église de la Trinité : prêt objets mobiliers, identification d'un tableau en vue d'une exposition, restauration générale, restauration des objets mobiliers, restauration des vitraux, 1960-2003.

    Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Paris : 2003/019/0072
  • DRAC Basse-Normandie. Documentation relative au mobilier de l'église Saint-Gilles (ancienne église abbatiale de la Trinité), 1993.

    Conservation Régionale des Monuments Historiques, Caen : carton 2734
  • A Evêché Bayeux et Lisieux. Paroisse Saint-Gilles : église Saint-Gilles : exercice du culte, état de conservation, travaux, démolitions, transfert de mobilier dans l'ancienne église de la Trinité ; cimetière Saint-Gilles ; ancienne église de la Trinité : partage de l'édifice entre la paroisse et l'Hôtel-Dieu, exercice du culte, statuts des Dames hospitalières de l'hôtel-Dieu de Caen, devis d’Émile Guy architecte, correspondance relative au mobilier et au relief du tympan du portail central, 1802-1884.

    Archives diocésaines, Bayeux : non coté

Bibliographie

  • BERGEN, Bernd-Wilfried. Le tympan central de l'église de Caen. In CONGRES DES SOCIÉTÉS HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES (XXVI ; 1991 ; Caen). L'art en Normandie. Caen : Conseil général du Calvados ; Archives départementales, 1992.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 730 005
    p. 157.
  • ENGERAND, Fernand et Marthe. Les Trésors d'art religieux du Calvados. Tome 1 : Caen et l'arrondissement de Caen. Caen : Marigny et Joly, 1940.

    Bibliothèque universitaire - Droits-Lettres - Fonds Normand, Caen : N RB I a 8516 . BUDL. DLFDN
    p. 21-24.
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
(c) Région Normandie - Inventaire général
Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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