La représentation de saint Vincent de Paul (1581-1660) légèrement courbé, les bras croisés sur la poitrine, correspond à une iconographie tardive qui naît vraisemblablement à la suite d'une nouvelle consécration survenue près de 150 ans après sa canonisation en 1737. En effet, en 1885, le pape Léon XIII le proclame Patron universel des œuvres de charité. Celui qui a marqué la Réforme catholique par ses diverses fondations - Compagnies de la Charité (1617) et des Filles de la Charité (1633), Congrégation des Prêtres de la Mission (1825) établie à Paris dans l'ancienne léproserie de Saint-Lazare qui leur a donné le surnom de Lazaristes - reste au 19e siècle l'une des grandes figures populaires de l’Église dont il accompagne le renouveau religieux et l'engagement social. C'est d'ailleurs au cours de ce siècle et du suivant que ses fondations se développent et essaiment à travers le monde grâce à l'action de Frédéric Ozanam (1813-1853) qui fonde en 1833 à Paris un réseau de charité, ou Conférences, qui devient la Société Saint-Vincent-de-Paul.

La figure, isolée sur un fond neutre, renvoie à l'esthétique des icônes. Son iconographie tranche avec les représentations connues de saint Vincent de Paul. Le tableau s'inscrit dans un cadre qui paraît être un remploi. Les circonstances de son arrivée dans l'édifice restent à élucider.