Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2005.
- opération ponctuelle, Abbaye aux Dames de Caen
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Caen - Caen-6
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Commune
Caen
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Adresse
place Reine Mathilde
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Emplacement dans l'édifice
chapelle secondaire, transept sud, mur sud
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Dénominationslavabo en niche
Le lavabo en niche a été créé à la suite des travaux de restauration de l'architecture de l'église (1854-1868) dans le dernier quart du 19e siècle par Victor Ruprich-Robert pour permettre à la paroisse Saint-Gilles, transférée dans l'ancienne église abbatiale le 2 février 1865, d'y exercer le culte. Il a été réalisé dans la chapelle secondaire gothique, donnant sur le bras sud du transept, qui a longtemps servi de salle capitulaire à la communauté bénédictine de la Trinité. Sa fonction de vasque, servant aux ablutions du desservant et à la purification des vases sacrés durant la célébration de la messe, indique qu'un autel se trouvait à proximité, qui a disparu. La présence du tabernacle témoigne de la reconversion des lieux en chapelle au cours du 3e quart du 19e siècle. Disposé à une date inconnue sur le chapier, il peut être daté de cette période et pourrait être le seul élément de mobilier subsistant de cet aménagement moderne.
Le lavabo en niche est documenté par quatre dessins, conservés à la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, signés de Victor Ruprich-Robert. L'un représente la piscine restaurée en plan, coupe et élévation (n°025491-55) portant la date du 24 septembre 1856 précédée de la mention "bon pour exécution". Les ouvrages exécutés respectent le projet à l'exception des chapiteaux dont le dessin montre des caulicoles aux terminaisons végétales recourbées qui diffèrent de ceux en place au décor simplifié de feuilles d'eau dépourvues de crosses.
Il est probable que l'exécution de la "restauration" du lavabo en niche ait été confiée à l'atelier des Douin, sculpteurs caennais très sollicités lors de la réhabilitation du décor porté de l'église et du renouvellement du mobilier (bénitiers, fonts baptismaux) sur les plans de l'architecte Victor Ruprich-Robert. Joseph et Raoul Douin ne la mentionne pas cependant dans leur ouvrage sur l'église de la Trinité édité en 1886 dans la revue de La Normandie archéologique.
Le style roman dominant dans l'édifice s'impose encore ici dans un environnement architectural pourtant gothique (ancienne salle capitulaire). Les dessins issus du fonds Ruprich-Robert ne permettent pas à ce stade d'évaluer à quel degré le lavabo en niche a été repris et modifié.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
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Dates
- 1876, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Douin Josephsculpteur (incertitude), attribution par analyse stylistiqueDouin Joseph
Né à Caen le 22 août 1825, Joseph Douin exerce le métier de sculpteur, avec son fils Raoul, dans son atelier situé rue Royale à Caen. Il est notamment l'auteur du baldaquin d'autel de l'église Saint-Patrice de Bayeux (1830) et du maître-autel de l'église Notre-Dame de Caen réalisé avec son fils Raoul Joseph (1855-1930). Son travail a été récompensé par la Société française d'archéologie. Travaillant pour l'administration des Monuments historiques, il a également réalisé plusieurs moulages de décors sculptés d'édifices bas-normands (églises de la Trinité, Saint-Pierre, hôtel d'Escoville à Caen, cathédrale Notre-Dame à Bayeux, église saint-Pierre à Lisieux) conservés à la cité de l'architecture et du patrimoine et dont certains sont exposés dans la galerie des moulages. Il a été membre de la Société des beaux-arts de Caen dont le procès-verbal de la séance du 10 mars 1889 indique que "M. Douin père offre à ses confrères de venir examiner chez lui divers estampages de monuments de Caen, de Bayeux et de Lisieux, qu'il a exécutés pour le Musée du Trocadéro". Lors de la séance du 1er mai de la même année, "plusieurs membres de la Société sont allés visiter dans l'atelier de leur confrère les moulages exécutés par celui-ci pour le Musée de sculpture comparée du Trocadéro. Ces moulages comprennent les pièces suivantes :
Cathédrale de Bayeux. — Une travée de la nef (XIIe siècle), mesurant 5 mètres de hauteur sur 1 mètre 50 de largeur. La base présente les archivoltes des arcs de la nef, ornées d'un côté de têtes grimaçantes, de l'autre d'une moulure contrezigzaguée de palmettes. Dans la partie centrale se détache sur un fond ou tapisserie en imbrication un bas-relief représentant des animaux symboliques. Une belle frise du XIII' siècle surmonte l'ensemble et offre, à sa partie médiane, une tête de femme d'un grand caractère et d'un bel effet décoratif. Une ligne de quatre-feuilles relie très-heureusement cette frise à l'ornementation romane de la nef. Deux bas-reliefs, dont l'un surtout fort remarquable représente un personnage' bardé de fer renversant d'une colonne un monstre enchaîné, symbole de la victoire du christianisme sur l'idolâtrie. Un grand fragment du transept du sud (XIVe siècle), présentant un ensemble de moulures disposées en quatre lobes, avec cinq grandes rosaces à feuillages ajourés.
Église Saint-Pierre de Lisieux. — Un groupe de trois chapiteaux (fin du XIIe siècle), d'une grande richesse de décoration et d'une exécution supérieure. Le chapiteau d'un des piliers de la nef. Il mesure 1 mètre 50 de côté et 1 mètre 35 de hauteur, en comprenant le tailloir. Église Saint-Sauveur de Caen. — Crochet et frise d'une fenêtre (XVe siècle). Frise à mascarons de l'abside (Renaissance).
Église Saint-Pierre de Caen. — Panneau au-dessus de la porte de la sacristie (Renaissance). Trois têtes en. encorbellement dans l'escalier du portail de la place du Marché-au-Bois. Chapiteaux et culs-de-lampe. Un grand fragment de 3 mètres carrés, composé de l'arc à moulures de la fenêtre centrale de l'abside; du tympan richement décoré de rinceaux, de médaillons, d'enfants portant les attributs de la Passion, et couronné par une corniche sculptée ; enfin, au-dessus, d'une grande pièce surmontée d'une autre corniche sculptée.
Hôtel d'Escoville ou de la Bourse, à Caen. — Deux consoles au-dessus de la porte d'entrée. Un chapiteau.
De sincères félicitations sont adressées à M. Douin, qui annonce à la compagnie qu'il vient d'être chargé d'une nouvelle série de travaux du même genre."
Joseph Douin est décédé à Caen le 26 octobre 1901.
Sources consultées les 19 et 24 mars 2021 :
-Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen, 7e vol., Caen : impr. F. Le Blanc-Hardel, 1883, p. VII, 19, 22-24, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54424625/texteBrut
-Cité de l'architecture et du patrimoine, https://www.citedelarchitecture.fr/fr/collections/auteur/4486
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Auteur :
Douin Raoul Josephsculpteur (incertitude), attribution par analyse stylistiqueDouin Raoul Joseph
Né à Caen en 1855, de Joseph Douin (1825-1901) sculpteur, Raoul Douin exerce le même métier que son père dans l'atelier familial situé rue Royale à Caen. Comme son père, il est membre de la Société des beaux-arts de Caen (il figure dans la liste des membres au 1er mars 1883) dont le procès-verbal de la séance du 11 mai 1883 indique qu'il "soumet à la compagnie les esquisses qu'il a composées pour la cavalcade projetée et qui représentera Caen à travers les âges. L'assemblée félicite M. Raoul Douin de ce travail, non moins remarquable au point de vue de l'exécution artistique qu'à celui de l'exactitude historique, et charge le Conseil d'administration d'examiner quelle souscription la Société devra voter en faveur de la cavalcade ; quel lot elle pourrait mettre à la disposition de la loterie de bienfaisance ; enfin, quel encouragement elle pourrait accorder à l'auteur du projet s'il publiait, comme il en manifeste l'intention, un album représentant le cortège et les divers groupes de la cavalcade". Il succède au poste de professeur à l’École municipale des beaux-arts à Joseph Filmont, céramiste dont il a été l'élève et dont le frère a ouvert une entreprise de sculpture funéraire à Caen.
Raoul Douin est décédé à Caen en 1930. Il est le père de Robert Douin né le 4 juillet 1891 de son union avec Maria Anna Maier. Cet artiste sculpteur, professeur et directeur de l’école des Beaux Arts nommé en 1930, a été un résistant de la première heure, arrêté par la Gestapo le 17 mars 1944 sur un chantier à proximité du stade Hélitas à Caen et sommairement fusillé le jour du débarquement allié le 6 juin 1944 dans une cour de la prison de Caen avec plus de 60 autres résistants.
Une association des amis de Raoul et Robert Douin, sculpteurs, anciens professeurs de l’école municipale des beaux-arts de Caen a été créée le 3 février 1951.
Une plaque commémorative aux noms de Raoul et Robert Douin a été inaugurée à l'entrée du cimetière Saint-Nicolas de Caen le 9 juillet 1960. Un square du quartier Saint-Gabriel porte leurs noms.
Sources consultées les 19 et 24 mars 2021 :
-Bulletin de la Société des beaux-arts de Caen, vol. 7, Caen : impr. F. Le Blanc-Hardel, 1883, p. VII, 139, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54424625/texteBrut
-Cité de l'architecture et du patrimoine, https://www.citedelarchitecture.fr/fr/collections/auteur/4486
-site internet des Archives départementales du Calvados, Notice sur Robert Douin, https://archives.calvados.fr/editorial/page/87ec67aa-08d2-4246-ab1a-64e190e122b3
-site du Journal Officiel, p. 1512, https://www.journal-officiel.gouv.fr/document/verification/associations_b_archive/195100370042
-Fabrice MARC. La saga de la poterie Joseph Filmont céramiste à Caen et à Bavent, 5 juillet 2020, p. 20, https://ceramique-traditionnelle-en-normandie.fr/sites/default/files/2020-11/S1F0_saga%20filmont_PA.pdf
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Auteur :
Ruprich-Robert Victor Marie-Charlesdessinateur attribution par sourceRuprich-Robert Victor Marie-Charles
Victor Marie-Charles Ruprich-Robert naît à Paris le 18 février 1820. Il débute son initiation à l'architecture en 1836 sous la direction de Simon-Claude Constant-Dufeux avant d'intégrer la section "architecture" de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1838. En 1843, il devient le suppléant d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc à l’École nationale et spéciale de dessin pour le cours d'histoire et de composition de l'ornement. En 1847, il adresse une demande au ministre de l'Intérieur pour prendre en charge la restauration des monuments historiques des Landes, du Gers, des Hautes et des Basses-Pyrénées. Dès 1848, il entame une carrière d'architecte diocésain à Bayeux et Séez, puis à Nevers (1857), à Albi et Reims (1877). Il fait partie de plusieurs comités et commissions : auditeur de la Commission des arts et édifices religieux (1849), rapporteur auprès du Comité des édifices paroissiaux (1853), rapporteur près le comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1855). A compter de 1859, il est professeur d'ornement à l’École nationale et spéciale de dessin, poste précédemment occupé par Viollet-le-Duc. Théoricien de l'architecture, il publie de nombreux ouvrages et est un collaborateur régulier de la Revue générale de l'architecture et des travaux publics de 1849 à 1886. Dessinateur du mobilier de la Couronne (1859-1870), il participe au remeublement de la galerie François Ier et du vestibule de la chapelle du château de Fontainebleau (1860). Il conçoit le trône impérial exposé à l'Exposition universelle de 1867. En 1870, il prend la direction de l'atelier de Constant-Dufeux. Membre de la commission des monuments historiques dès 1873, il est nommé inspecteur général en 1873. Membre de nombreuses associations, sociétés et académies, il est directeur de la Société des antiquaires de Normandie en 1881 et est habilité à diriger les fouilles dans les arènes de Lutèce en 1883.
L'église de la Trinité de Caen constitue son premier chantier de restauration (1854-1868), qu'il mène parallèlement à la construction de la chapelle de l'Immaculée Conception du petit séminaire de Séez. Récompensé à l'Exposition universelle de 1855 (médaille de 2e classe), il enchaîne les projets de construction d'églises (Saint-Jean-Baptiste de Flers, 1858-1864; Athis, 1859) et de restauration d'édifices civils et religieux (église d'Autheuil, 1863-1881; château de Falaise, 1864-1870; lycée Henri IV, 1866-1873 ; église de l'abbaye Saint-Étienne de Caen, 1867-1883 ; maître-autel du Val-de-Grâce, 1868-1870 ; tour du château d'Oudon, 1870-1886 ; salle des États du château d'Amboise, 1873-1879 ; église Saint-Martin d'Argentan, 1874 ; église d'Ouistreham, 1876-1878 ; abbaye-aux-Bois de Paris, 1877).
Source consultée en 2019 :
-site internet de l'INHA, Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, Philippe Sénéchal et Claire Barbillon (dir.), https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/ruprich-robert-victor.html
-site internet de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont, base AUTOR, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/autor_fr
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Auteur :
Le lavabo est établi dans la paroi sud de la chapelle gothique, sous la baie nord-est. Il comprend deux petites vasques précédées d'un degré peu profond pour y déposer les vases sacrés. Un arc trilobé reposant sur des colonnettes en marque l'ouverture.
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Catégoriestaille de pierre
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Structures
- à niche
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Matériaux
- calcaire
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Mesures
- h : 91,5 centimètre
- la : 90 centimètre
- pr : 45 centimètre
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Iconographies
- trilobe
- chapiteau, sur colonne
- feuille d'eau, ornementation
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Précision représentations
L'arc est en forme de réseau d'intrados trilobé reposant sur des chapiteau à décor de feuilles d'eau.
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État de conservation
- traces de peinture
- oeuvre restaurée
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Précision état de conservation
État en 2013 : restes de polychromie sur les colonnes et à l'intérieur de la niche. Effritement de l'enduit au niveau de la corniche. Épaufrures localisées sur les chapiteaux, les bases des colonnettes et le rebord de la niche.
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Statut de la propriétépropriété de la commune
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Documents figurés
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Plans d'édifices du Calvados : ancienne abbaye aux Dames à Caen, église de la Trinité, collection Ruprich-Robert, tirage et dessins au crayon, lavis, à l'encre sur papier, sur calque, par Victor et Gabriel Ruprich-Robert, architectes, 1856-1911 (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont ; 0082/014/2056).
n°025491(54) : Détails de la piscine du transept restaurée, 1876. -
A SUPPRIMER Plans d'édifices du Calvados : ancienne abbaye aux Dames à Caen, église de la Trinité, tirage et dessins au crayon, lavis, à l'encre sur papier, sur calque, par Victor et Gabriel Ruprich-Robert, architectes, 1856-1911 (Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont ; 0082/014/2056).
n°025491(55) : Piscine de la chapelle du transept, restaurée (au dixième de l'exécution), 24 septembre 1876.
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.
église de l'abbaye de bénédictines de la Trinité dite abbaye aux Dames, actuellement église paroissiale Saint-Gilles
Adresse : place Reine Mathilde
Chercheuse à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.