Dossier d’opération IA76006322 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
présentation de l'opération d'inventaire du patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
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  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Vallée de la Basse-Seine

Contexte d’engagement de l’étude :

L’étude du patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine a démarré en 2004 et s’est achevée en 2008. Elle a pris en compte tous les sites industriels ou étroitement liés à l'industrie (habitat, équipements, réseaux…) qui se sont implantés le long du fleuve entre le milieu du XIXe siècle et la fin du XXe siècle.

L’opération s’est inscrite d’emblée dans le cadre de réflexions plus larges menées sur la valorisation des rives du fleuve avec pour objectif d’apporter l’éclairage patrimonial indispensable aux politiques menées par les acteurs institutionnels du territoire dans le domaine de l’aménagement du territoire et du développement culturel et touristique…. Tous les sites recensés sur ce territoire relevant de l'industrie lourde contemporaine, traiter d’un tel sujet avait aussi pour objectif de faire évoluer les perceptions du public pour le sensibiliser à un patrimoine difficile à appréhender et souvent mal perçu pour des raisons environnementales et paysagères.

Intérêt du territoire :

Grâce aux grands travaux d’aménagement du fleuve engagés à partir de 1846 pour permettre aux grands navires de mer de remonter jusqu’à Rouen, la vallée Basse-Seine devient un axe de transport maritime majeur sur lequel vont se fixer les industries modernes. Le fleuve constitue pour elles à la fois un moyen d’approvisionnement en combustibles et en matières premières, une voie d’expédition pour leurs produits finis ou semi-finis et une abondante ressource en eau souvent indispensable pour leur processus de production.

Mais le fleuve n’est pas le seul facteur déterminant du formidable processus d’industrialisation de la vallée de la Basse-Seine à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Outre sa voie d’eau exemplaire, elle bénéficie d’une situation géographique éminemment stratégique qui en fait un trait d’union entre l’Ile-de-France, première région économique d’Europe et la Manche, mer la plus fréquentée du globe.

La vallée de la Basse-Seine bénéficie également de la présence de deux grandes agglomérations, Rouen et Le Havre qui sont à la fois deux importants bassins de main-d’œuvre et deux grands ports maritimes. Situé à 120 km de la mer et à 240 kilomètres de la capitale en suivant le tracé du fleuve, Rouen constitue le plus important port de fond d’estuaire de France, s’imposant comme débouché naturel de la région parisienne. Le Havre, avant-port en eau profonde, implanté sur la façade maritime, bénéficie pour sa part d’une position idéale pour capter le trafic maritime à destination de l’Europe du Nord-Ouest.

Grâce à ces deux grands ports maritimes indépendants administrativement et complémentaires (tant en termes d’activités exercées que de territoire partagé), la vallée de la Basse-Seine présente une situation originale de doublet portuaire relativement équilibré unique en Europe. Avec ces deux pôles principaux auxquels s’ajoutent plusieurs centres intermédiaires (Notre-Dame-de-Gravenchon, Caudebec-en-Caux, Le Trait, Duclair, Elbeuf, Le Vaudreuil…), la vallée de la Basse-Seine rassemble les trois quarts de la population régionale. Les grandes zones d’activité industrielle se concentrent dans la portion maritime du fleuve. Les premières sont créées avant la Première Guerre mondiale à proximité des villes de Rouen et du Havre qui leur offrent infrastructures portuaires, espaces disponibles et main d’œuvre. Elles accueillent des industries lourdes : centrales thermiques, chantiers navals, usines de distillation d’hydrocarbure, de produits chimiques et d’armement. A ces établissements viennent s’ajouter durant la Première Guerre mondiale les grands sites métallurgiques –aciéries, hauts fourneaux, fonderies- et autres industries créées pour les besoins de l’armée. Durant l’entre-deux-guerres les zones industrielles de Rouen et du Havre s’étendent avec l’implantation des grandes raffineries de pétrole à Petit-Couronne et Gonfreville-l’Orcher. L’installation, à la même période, de deux raffineries à Notre-Dame-de-Gravenchon annonce la création d’une troisième zone industrielle, celle de Port-Jérôme. Ce sont sur ces trois secteurs que se concentre l’essentiel aujourd’hui de l’activité industrielle qui fait de la vallée de la Basse-Seine l’un des plus importants complexes industrialo-portuaires en Europe.

Principaux secteurs d’activités :

Les principaux secteurs d’activités représentés sont la production d’énergie (centrales électriques), la construction navale, l’armement (artillerie), la métallurgie (hauts fourneaux, aciéries, fonderies…), la construction aéronautique (hydravions), la chimie (engrais, raffinage, pétrochimie…), l’industrie du papier (journal, cellulose, hygiénique), la construction automobile (organes, carrosserie, montage, l’agro-industrie (céréales, sucre), l’extraction de granulats…

Corpus des œuvres étudiées :

L’étude a pris en compte tous les sites industriels qui se sont implantés sur les rives du fleuves… en lien avec l’utilisation de l’eau comme voie de transport ou comme matière première. Au sein de chaque usine proprement dite, tous les bâtiments dédiés à la production (ateliers, entrepôts, salle des moteurs…) considérés comme parties constituantes de l’usine ont été dans la mesure du possible identifiés et photographiés. Il en est de même pour tous les éléments techniques encore en place, permettant de comprendre le principe de production de l’énergie et le processus de fabrication mis en œuvre, qu’ils soient en état de marche ou non. Par ailleurs les sites industriels détruits ou à l’état de vestiges au moment de l'opération d'inventaire ont été pris en compte dans l'étude s’ils s’avéraient suffisamment documentés sur le plan historique et iconographique. Ont été également étudiés tous les éléments générés par l’industrie qui ne relèvent pas directement de la production, tels que l’habitat, les équipements, les réseaux et ouvrages d’art qui ont été créés pour favoriser le développement industriel de la Basse-Seine…

Identification des sources :

Les recherches documentaires ont été effectuées dans l’ensemble des fonds publics susceptibles de conserver des sources. Aux Archives départementales de la Seine-Maritime et dans une moindre mesure dans celles de l’Eure, les séries du XIXe siècle relatives à l’industrialisation du territoire, ont été consultées : série M (Administration générale et économie – enquêtes préfectorales, statistiques industrielles, établissements dangereux et insalubres…), série P (documents cadastraux : plans, matrices, registres des augmentations et des diminutions), série S (Travaux publics et transports - gestion des cours d’eau, règlements d’eau, mines, carrières…), sous-série 4U (Justices de Paix - actes de société), sous-série 4E (Notariat), série Fi (cartes postales), série W (installations classées - dommages de guerre). Ont été également consultés tous les ouvrages imprimés conservés dans les bibliothèques (administrative, historique et privées), ainsi que les collections de périodiques des XIXe et XXe siècles (presse locale, presse économique, bulletins des Chambres de Commerce...)

Bilan et valorisation de l’étude :

A l’issue de l’étude d’inventaire (consistant en recherches historiques, enquêtes de terrain, campagnes photographiques, analyse du bâti, indexation et mise en ligne des données collectées) près de 200 sites industriels ou liés à l’industrie de secteurs d’activité variés, disparus ou encore en place, ont été étudiés (seule une infime partie n’a pu l’être faute de source).

L'étude a été valorisée par une exposition photographique, des conférences, rencontres et visites sites pour les spécialistes ou le grand public et par une publication en 2008 dans la collection nationales Images du patrimoine d'un ouvrage intitulé "Le paysage industriel de la Basse-Seine".

 

Date(s) d'enquête : 2004 - 2008 ; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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