Dossier collectif IA76003895 | Réalisé par
Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
maisons du lotissement Saint-Éloi
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Caux Vallée de Seine
  • Adresse
    • Commune : Le Trait
      Adresse : rue, Denis Papin, rue , Jean Bart, rue, du chemin de fer, rue du Commandant Guilbaud
      Cadastre : 2017 AK

Type

Catégorie socio-professionnelle

Caractéristiques

Rue

Nombre repérées

Maison individuelle

Ouvrier

Maison en rez-de-chaussée couverte d’une croupe avec lucarne centrale ; enduit faux pan de bois

Denis Papin

11 dont 1 reconstruite

Maison double

Ouvrier

2 types différents :

- maison double symétrique à 1 étage sous pente. Demi-croupe, ardoise ; enduit total

- maison double symétrique en rdc surélevé. Toit à 2 pans ; enduit faux pan de bois

Denis Papin, chemin de fer

16 dont 2 reconstruites

Maison quadruple

Ouvrier

3 types différents :

- 8 maisons en rez-de-chaussée avec 1 étage sous pente couverte par une imposante toiture descendant très bas et formant un bloc d’habitations. Enduit faux pan de bois sur la totalité de l’élévation.

- 10 maisons de la même forme mais couverte d’un enduit total.

- 5 maisons sur 1 étage carré revêtue d’un enduit faux pans de bois et couverte d’une toiture combinée à 4 pans.

Denis Papin, James Watt, Henry Bell, Stephenson, Pasteur, chemin de fer

23

Maison individuelle

Contremaître

3 types différents :

- maisons à toiture asymétrique

- maisons à 1 étage carré ; enduit faux pan de bois

- maisons à 1 étage sous pente avec toit à longs pans avec parfois demi-croupe débordante ; enduit faux pan de bois

NB : 1 maison postérieure construite sur 1 étage carré avec parement extérieur en galets et bow-window au rez-de-chaussée.

Jean Bart, Georges Leygues, Amiral Courbet

16

Maison double

Contremaître

1 étage sous pente. Longs pans, tuiles mécaniques. Œil de bœuf au centre de la façade. Enduit total.

Jean Bart

11

Villa "L"

Chef d'équipe

Villas construites sous le bénéfice de la loi Loucheur : 1 étage + 1 niveau sous comble. Demi-croupe débordante, tuiles mécaniques. Enduit faux pan de bois à l’étage.

Commandant Guilbaud, cavée du Val, de Suffren

11

Maison mitoyenne

Ouvrier ou chef d'équipe

3 types différents :

- 3 groupes de maisons mitoyennes à 3 ou 4 logements accolés avec sous-sol, rez-de-chaussée surélevé et étage de comble éclairé par une série de lucarnes à chevalet à faux pan de bois.

- pavillon Jacques Cartier à 12 logements accolés avec entrée de plain pied en rez-de-chaussée, 2 étages carré et 1 niveau de comble éclairé par velux et lucarnes. Enduit faux pan de bois au niveau du 2e étage et de la travée centrale.

- 1 groupe de maisons mitoyennes à 4 logements en rez-de-chaussée ; enduit faux pan de bois.

Pasteur, Amiral Courbet et Pierre Leroux

5

Nouveau tableau

La société immobilière du Trait est créée en 1919 par la société Worms et Cie pour gérer la création et la gestion des nouveaux logements de la cité-jardin. Entre 1917 et 1919, une intense politique d'acquisition foncière est menée par la maison Worms pour acheter les terrains (soit environ 150 hectares) sur lesquels seront construites les maisons de la future cité-jardin. Jusqu’en 1918, il n’y a encore que des baraquements provisoires près des chantiers, c'est le cas du camp breton qui occupait l'emplacement du futur groupe scolaire Gustave Flaubert.

Les travaux du lotissement Saint-Éloi sont lancés dès 1917 selon le plan d'ensemble dressé par Gustave Majou. En 1919, il compte 238 logements.

Selon le principe de la cité-jardin, chaque maison dispose d'un jardin potager individuel. Les éléments de confort et de modernité sont également très précoces. Dès 1925, les logements sont pratiquement tous raccordés au réseau d'électricité. Les travaux sont menés par la société normande de distribution d’eau, de gaz et d’électricité est créée dans ce but en 1921. En 1927, toutes disposent du chauffage central, installé par une entreprise de Caudebec-en-Caux. Chaque maison est équipée d'une citerne avec pompe pour recueillir l'eau de pluie et une borne-fontaine est installée dans chaque quartier. Enfin, l'eau courante, d'abord réservée aux villas, est raccordée à l'ensemble des logements dans les années 1950.

La société de secours mutuels "La Fraternelle", à vocation sociale, est créée en 1924. La loi Loucheur du 13 juillet 1928 concrétise l'engagement de l’État en faveur du logement social, avec un programme de construction de 260 000 logements H.B.M sur 5 ans à l'échelle nationale. A partir des années 1930, la Fraternelle intervient en complément de la caisse des dépôts chargée de financer le logement social en octroyant des prêts immobiliers aux employés du Chantier. Les maisons répondant à des plans "types" sont ainsi éligibles à des crédits de l’État à taux réduit, ce qui permet à environ 49 familles traitonnes de devenir propriétaires. Les villas (essentiellement les maisons de chef d'équipe) qui ont bénéficié de la loi Loucheur sont précédées du préfixe « L » dans leur dénomination technique. Le 22 juin 1930, André Marie, député de la Seine-Inférieure remet officiellement les clés aux 3 premiers propriétaires des maisons construites sous la loi Loucheur rue du Commandant Guilbaud.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Majou Gustave
      Majou Gustave

      Formé à l’École des beaux-arts de Paris, entre 1881 et 1886, Gustave Majou est l’architecte attitré de la Fondation Rothschild de 1905 à 1914. Auteur de nombreuses constructions particulières, notamment de villas, il est n’en est pas moins considéré comme l’un des protagonistes de l’architecture du logement social du début du XXe siècle et reconnu au niveau national pour sa conception d’ensemble de la cité-jardin du Trait.

      CV G. Majou Extrait de : Égypte-France : Exposition française au Caire, Paris, Impr. Desfossés-Néogravure, 1929.

      Gustave Majou Architecte diplômé par le gouvernement, 41 rue Laffitte, Paris

      Travaux principaux :

      Fondation Rothschild.

      1905. Concours international (5e prix)

      1905. Construction du groupe d’habitations ouvrières, rue de Prague.

      M. V. Blanchet – 1908. Château à Rives (Isère).

      Expositions à l’étranger.

      Office départemental des Habitations à bon marché de l’Eure.

      1922. Cité-jardin Capitaine-Breton, à Louviers (Eure).

      M. H. Petin – 1912. Hôtel particulier, rue de Franqueville, à Paris.

      M. Giron – Château de la Valencière, près Saint-Etienne.

      MM. Worms & Co, armateurs, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime.

      Construction de l’usine : Atelier de la grosse chaudronnerie ; Atelier des coques, centrale électrique ; Atelier des forges, menuiserie ; Scierie, Cales de construction et de lancement ; 2 kilomètres de voie normale de raccordement au Chemin de fer de l’Etat.

      Création d’un village ouvrier,comprenant : villas de directeurs, ingénieurs et contremaîtres, maisons ouvrières collectives et cités-jardins, maison à boutiques, Place du marché, théâtre, cinéma, hôpital, dispensaire, hôtellerie de voyageurs, gendarmerie, postes et télégraphes.

      Établissements Carnaud & Forges de Basse-Indre.1915-16-17, à Basse-Indre : Fonderie fonte, Fonderie acier ; Centrale électrique, Laboratoire d’essais métallurgiques, Groupe de maisons ouvrières.

      1916. Usine de Billancourt.

      1917. Bureaux, rue de Surène, à Paris.

      1922. Groupe de maisons ouvrières, aux Mines de La Brutz (Loire-Inférieure).

      1926. Usine et bureaux, à Nantes.

      Expositions internationales :

      1908. Londres, classe 66 : Diplôme d’honneur.

      1910. Bruxelles, classe 66 : Grand Prix.

      1913. Gand, classes 66 A et B : Grand Prix.

      1914. Lyon, classe 262 : Grand Prix.

      1914. Lyon, section économie sociale (Membre du jury).

      1921. Société centrale des architectes français (Grande médaille d’architecture privée).

      1923. Strasbourg, classe 34 : Grand Prix.

      1923. Strasbourg, classe 44 : Grand Prix.

      1927. Madrid, classe 105, groupe A (Membre du jury, hors concours), Secrétaire-rapporteur de la classe 105, groupe A.

      1928. Athènes, classe 106, groupe 3, Vice-président, rapporteur de la classe 106, groupe 3.

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      architecte attribution par source

Les maisons de la cité Saint-Éloi, conçues d'après les plans de l'architecte parisien Gustave Majou, présentent pour la plupart un caractère régionaliste avec l'emploi massif du faux pan de bois, soit moulé en relief en imitation des colombages normands, soit simplement peint en trompe-l’œil. Les toitures variées se référent également pour certaines aux formes de toitures locales, notamment la croupe ou demi-croupe débordante également appelée "queue de geai". Le matériau de toiture le plus fréquemment utilisé est la tuile mécanique de Beauvais, facilement acheminée par le chemin de fer.

Malgré ce caractère récurrent, la composition de la cité-jardin et la diversité des typologies de maisons donnent une impression de grande variété.

Dans la thèse qu'il publie en 1924 sur la cité-jardin du Trait, Henri Nitot recense 9 types différents de maisons construites dans la première tranche de construction (1920-1924) :

- 15 villas d’ingénieurs et de chefs de service

- 6 chalets à 1 logement destinés aux contremaîtres

- 10 chalets à 2 logements pour contremaîtres

- 1 maison collective à 12 logements

- 3 groupes de logements accolés pour les chefs d’équipe et dessinateurs comprenant 14 logements

- 24 maisons quadruples pour les chefs d’équipe et ouvriers

- 2 maisons à 3 logements accolés

- 62 maisons à 2 logements

- 10 maisons à 1 logement

Pour une rapidité de mise en œuvre, ces premières maisons ont été construites selon le procédé ultra-moderne de la pré-fabrication avec une ossature en béton (pan de ciment armé selon le système breveté Maurice Fildier) sur laquelle sont disposés des parpaings de béton ou de mâchefer, résidu provenant de la combustion de la houille (fourni par la toute proche centrale électrique de Yainville). Par ailleurs, l'entreprise Worms a minimisé le coût de revient des constructions grâce à :

- l’exploitation des carrières locales ;

- la fabrication sur place (à la presse) d’agglomérés à base de sable, chaux hydraulique et ciment laitier ;

- la fourniture en série des pièces de charpente et de menuiserie assurée par le Chantier de constructions navales.

Enfin, l’idéal de la cité-jardin étant la maison individuelle entourée d’un jardin, chaque maison était dotée d'un jardin individuel d'abord entouré d'une clôture végétale puis d'une clôture en ciment. Le plan type de ces maisons, appelé "plan américain", comprenait 4 pièces aérées par de larges fenêtres : une salle commune (comprenant cuisine et salle à manger), la chambre des parents, le dortoir des filles et le dortoir des garçons. A cela s'ajoutait des dépendances : cave, buanderie, bûcher.

  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Murs
    • béton parpaing de béton faux pan de bois
    • enduit
    • fonte
  • Décompte des œuvres
    • repérées 93
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017, 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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