Dossier d’œuvre architecture IA76003071 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
  • inventaire topographique, Le Havre agglomération
usine de dioxyde de titane Thann et Mulhouse, puis Millenium Chemicals
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Millenium Chemicals

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Le Havre agglomération
  • Hydrographies la Seine canal de Tancarville
  • Commune Le Havre
  • Lieu-dit Le Port du Havre
  • Adresse route du Pont VII
  • Cadastre 1983 NT  ; NT 21-24
  • Dénominations
    usine de produits chimiques
  • Précision dénomination
    usine de dioxyde de titane
  • Appellations
    Thann et Mulhouse, Millenium Chemicals
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, quai, voie ferrée, voie navigable

L'usine Millénium Chemicals du Havre est la plus importante unité de production française d'oxyde de Titane, un pigment produit à partir d'acide sulfurique et d'ilménite (minerai titanifère importé par minéralier d'Australie, d'Afrique du Sud et d'Espagne) et abondamment employé dans l'industrie. L'origine de cette usine remonte aux années 1950 : la progression spectaculaire que connaît alors l'utilisation de dioxyde de Titane entraîne la saturation de l'usine de Thann (Alsace), seul établissement en France spécialisé dans la fabrication de ce pigment. Redoutant l'arrivée d'un concurrent étranger sur le marché français, la société Thann et Mulhouse décide la création d'une seconde unité de production. Après avoir envisagé une implantation à Marseille et La Rochelle son choix s'arrête sur Le Havre. L'atout du Havre, outre ses accès maritimes, tient à la présence de la baie de Seine qui offre grâce à ses grandes marées les conditions idéales pour rejeter en mer les effluents émis par la future usine. En décembre 1955, une concession de 20 ha au cœur de la zone industrielle ouest est attribuée par le port du Havre à la société alsacienne, associée pour l'occasion aux groupes Saint-Gobain et Péchiney. Après deux ans de travaux, le site est mis en service en décembre 1957.

Contrairement aux ateliers dispersés de Thann, l'usine du Havre rassemble dans un même bâtiment long de près de 300 m, les différentes étapes de la fabrication. Avec ce nouvel établissement destiné à produire 15 000 t/an de pigment, la capacité de production du groupe passe de 8 000 à 27 000 t/an. Malgré les problèmes d'approvisionnement en ilménite et l'installation à Calais de l'usine concurrente Tioxyde en 1967, l'usine du Havre fait l'objet, durant les années 1960-70, d'importantes extensions. Les nouvelles unités, mises en service entre 1962 et 1978, portent la capacité du site à plus de 60 000 t/an. L'augmentation des rejets polluants dans l'estuaire de Seine, induite par l'accroissement de l'activité, soulève de graves problèmes environnementaux dénoncés par les marins pêcheurs. Au terme d'un long conflit, l'usine est autorisée à continuer son activité à condition d'aménager des systèmes anti-pollution visant à réduire les rejets de sulfate de fer et d'acide sulfurique en mer. Dans ce double contexte de crises écologique et économique, les nouvelles unités mises en sommeil sont loin d'être rentabilisées. En 1987, la réglementation européenne sur la réduction des émissions acides amène l'usine à stocker à terre ses rejets d'acide sulfurique préalablement neutralisés. L'année suivante, la société Saint-Gobain Thann et Mulhouse fait l'acquisition de 170 ha d'herbages sur les plaines alluviales au cœur d'une zone qui sera classée réserve naturelle en 1996. Un atelier de neutralisation calcique y est construit en 1993. Au début des années 1990, la relance de l'activité s'accompagne de nouvelles extensions : la production atteint 145 000 t/an. En 1998, le groupe américain Millénium Chemicals, second producteur mondial de dioxyde de titane rachète au groupe Rhône-Poulenc, devenu principal actionnaire, l'établissement du Havre. Avec une production qui se stabilise autour de 110 000 t/an de dioxyde de titane, l'usine du Havre couvre 3,9% de la consommation mondiale qui est de l'ordre de 2 800 000 t par an. Elle dispose pour cela d'un effectif fluctuant entre 250 et 620 personnes. La surproduction mondiale d'oxyde de titane, avec l'entrée dans le marché des pays de l'Est et de la Chine entraine la fermeture de l'usine du Havre en 2008 et son démantèlement à partir de 2013.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1957, daté par travaux historiques
    • 1993, daté par travaux historiques

L'usine est détruite.

  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.

    p. 124-125.

Périodiques

  • L'entreprise normande et du nord-ouest. Spécial Chimie Pétrochimie. n° 203, novembre 1972, 90 p.

    p. 15

Annexes

  • Historique. Publication interne Port Autonome du Havre.
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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