Dossier d’œuvre architecture IA76002267 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
savonnerie de la Société Normande des Corps Gras, puis Nouvelles Savonneries Françaises
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Basse-Seine
  • Hydrographies la Seine
  • Commune Yainville
  • Lieu-dit C D 982
  • Dénominations
    savonnerie
  • Appellations
    savonnerie de la Société Normande des Corps Gras, Nouvelles Savonneries Françaises
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau, aire des matières premières, atelier de fabrication

En 1930, la société marseillaise Fournier-Ferrier et la Compagnie des Produits Electrolytiques, filiale de la Société Havraise d'Energie Electrique, fondent la Société Normande de Corps Gras pour créer sur le territoire normand une savonnerie qui puisse subvenir aux besoins régionaux. L'usine est édifiée en 1933 sur la commune de Yainville, le long du fleuve, au voisinage de la centrale thermique de la SHEE qui lui fournit l'énergie électrique et la vapeur nécessaires à son fonctionnement et à proximité de la Compagnie des Produits Electrolytiques et de la Compagnie Internationale des eaux et de l'ozone, créées en 1927, qui lui procurent l'hydrogène, la soude, l'eau de javel, le chlorure de chaux et les cartonnages dont elle a besoin. La savonnerie est mise en service à la fin de l'année 1934 et produit du savon selon la méthode dite Marseillaise. Elle comprend deux unités de fabrication : une savonnerie proprement dite et une huilerie (détruite en 1996). Le site s'appuie sur le flanc de la falaise qui surplombe la Seine sur trente mètres de hauteur. L'organisation et le processus de fabrication de la savonnerie tirent le meilleur parti de la déclivité du terrain. Les matières premières (glycérines et graisses) arrivent au pied de l'usine par le fleuve ou la voie ferrée et sont acheminées par pompage voire en fût jusqu'aux réservoirs de stockage installés en haut de la falaise. Sur ce terre-plein supérieur se trouvent également l'entrée principale de l'usine, les bureaux et les ateliers de neutralisation, de désodorisation et de déglycérination, premières opérations du processus de fabrication. Les huiles descendent ensuite par gravité dans l'atelier de saponification où est réalisée la fabrication du savon par cuisson dans huit chaudrons de 100 m3. Après purification, le savon liquide s'écoule dans l'atelier de refroidissement où il est moulé en plaques. Celles-ci sont envoyées dans l'atelier de conditionnement, situé en bord de Seine, près des magasins d'expédition. La fabrication du savon demande, avec les lavages et les repos nécessaires. Dans les années 1950, la savonnerie fabrique annuellement 15 000 t de savon, 5 000 t de glycérine et 5 000 t de produits industriels. Elle emploie alors un peu plus de 300 personnes et maintiendra cet effectif jusqu'à la fin des années 1970. Si les ouvriers ont été initialement recrutés sur place, le personnel d'encadrement est originaire de Marseille. Entre 1947 et 1949, des installations modernes sont mises en service pour la fabrication de poudre à laver Catox de l'ordre de 700 tonnes par mois. L'arrêt de la production de Catox en 1955 sera compensé par la fabrication de savon translucide commercialisé sous le nom Chat Ambré. En 1959, l'usine est rachetée par Les Nouvelles Savonneries Françaises, groupe Unipol. En 1967, les Nouvelles savonnerie française rachètent les sociétés Gilot et Alésia qui produisent du savon de toilette : un nouvel atelier de savonnettes commercialisées sous le nom Gilésia est alors édifié à Yainville.En 1999, l'usine rejoint les Savonneries Bernard. Avec un effectif de près de 60 personnes l'usine produit une large gamme de savons, détergents et lessives conditionnés sous forme solide ou liquide. L'usine a définitivement fermé en juin 2008. Elle est entièrement détruite en 2014.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1933, daté par travaux historiques

L'usine est détruite.

  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Bibliographie

  • LEBLANC, Roger. Le savon - de la préhistoire au XXIe siècle. Montreuil-l'Argillé, Ed. Pierran, 2001, 396 p.

  • REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.

    p. 126, 127

Périodiques

  • La Société Normande de Corps Gras. L'une des plus grandes savonnerie de France... In : La Revue de Rouen, n°28, 1950, p. 25-32.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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