Dossier d’œuvre architecture IA76000543 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
aciéries de Grand-Couronne
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Bibliothèque municipale de Rouen

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Basse-Seine
  • Hydrographies la Seine
  • Commune Grand-Couronne
  • Adresse Maritime
  • Cadastre 1982 AB
  • Dénominations
    aciérie
  • Appellations
    aciéries de Grand-Couronne s.a.

Pour pallier la perte des régions sidérurgiques de l’Est et du Nord durant la Grande-Guerre, les industriels français décident de redéployer leur activité dans la vallée de la Basse-Seine. Un groupement de sidérurgistes, associant la société des Forges et Aciéries de Firminy, les Aciéries de Saint-Étienne et des industriels parisiens dont le constructeur automobile Louis Renault, décide d'installer à Grand-Couronne une immense aciérie et fondent le 15 novembre 1916 la société anonyme des Aciéries de Grand-Couronne dotée d’un capital de 6 MF.

L’usine est implantée en bord de Seine pour recevoir par le fleuve le minerai de fer et le charbon dont elle a besoin. Elle occupe un terrain de 32 ha qui consistait en terres et chemins communaux rachetés 41 880 F en avril 1918.

L’usine est équipée de la technologie la plus en pointe pour fabriquer des aciers spéciaux dont : une aciérie Martin équipée de deux fours basculant de 15 T, une aciérie Creuset dotée de deux fours de 36 creusets, deux laminoirs, des marteaux pilons, un atelier de ressuage comprenant 7 fours de forge et deux fours à traitement thermique. Toutes ces installations sont alimentées en énergie par une centrale thermique équipée de 5 chaudières Babcock & Wilcox et de deux groupes turbo-alternateurs de 2000 kws. Les premières tonnes d’acier sorte de l’usine en juillet 1918. Elle produit toute une gamme d’aciers spéciaux : des aciers mangano-silicieux pour ressort, des aciers au carbone, des aciers à 20% de nickel pour cémentation, des aciers au chrome-nickel…

Mais l’activité ne peut démarrer à plein régime faute de main d’œuvre disponible. Pour faciliter le recrutement d’ouvriers étrangers (Espagne) ou venant d’autres régions françaises (Bretagne notamment), une cité provisoire est aménagée à proximité de l’usine. Les Aciéries de Grand-Couronne emploient près de 1200 personnes en 1919. Mais l’usine est frappée de plein fouet par la crise, les matières premières n’arrivent plus, les commandes baissent, l’activité s’effondre et le personnel est progressivement licencié. En septembre 1921, la grande aciérie est arrêtée.

L’économie redémarre en 1922 et l’usine est remise en route avec 200 ouvriers. Mais la relance de l’industrie sidérurgique dans les anciennes régions occupées jouant désormais comme concurrentes entrave son fonctionnement, d’autant que les couts de production des aciéries de Grand-Couronne sont très élevés : l’amortissement de son colossal outillage et l’obligation d’importer la totalité de ses matières premières entrainent un surcout de production qui rend l’usine peu rentable. L’usine ferme définitivement en 1926.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1921, daté par source, daté par travaux historiques

L'usine est détruite.

  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • AD Seine-maritime. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 512. Établissements industriels dangereux et insalubres.

    arrêté préfectoral autorisant l'activité des aciéries, 1921.
  • AD Seine-maritime. Série U. Sous-série 6 U : 6 U 299. Registre du commerce.

    Enregistrement de la société anonyme des Aciéries de Grand-Couronne, 1918.

Bibliographie

  • SEMENT, Pierre. L’influence de la Guerre sur le commerce et l’industrie de la région rouennaise. Thèse de droit, Rouen, 1921.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : BHR 285
  • BOULANGER Thérèse, GILLARD Gérard, LEFBVRE René. Grand-Couronne, 1914-1939 : quand le village devient ville. Condé-sur-Noireau, ed Société d'histoire de Grand-Couronne, 2013, 462 p.

    p. 57-61

Périodiques

  • DANTAN, Alain. Le développement de l'industrie dans les cantons de Sotteville et de Grand-Couronne 1914-1939. In: Études Normandes, 23e année, n°280, 1974. pp. 1-23.

  • URRY, Alfred. Le port de Rouen. In: Annales de Géographie, t. 28, n°152, 1919. pp. 99-120.

    p. 117
Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 1996, 2005
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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