Dossier d’œuvre architecture IA76000018 | Réalisé par
Etienne Claire (Contributeur)
Etienne Claire

Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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Chéron Philippe (Contributeur)
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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  • inventaire topographique, Le Havre agglomération
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
  • label XXe
cité Mayville
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Grand Port Maritime du Havre

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Le Havre agglomération
  • Hydrographies canal de Tancarville la Seine
  • Commune Gonfreville-l'Orcher
  • Lieu-dit cité Mayville
  • Adresse route d' Oudalle , avenue de Broqueville , rue Henri-Paul Schneider
  • Cadastre 2009 DA  ; 2009 DB
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Harfleur
  • Dénominations
    cité ouvrière
  • Appellations
    dite Cité Mayville
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    école, gymnase, magasin de commerce, chapelle, maison, logement d'ouvriers, logement de contremaître

La cité ouvrière Mayville est créée en 1906 par la société Schneider pour loger les salariés et leur famille, employés dans la nouvelle usine d'artillerie de Gonfreville l'Orcher. Eugène II Schneider la baptise de ce nom en hommage à sa fille Marie surnommée May.

Bien que construite en plusieurs tranches, entre 1906 et 1939, cette cité constitue un ensemble cohérent. Elle occupe un vaste terrain situé sur les communes de Gonfreville l’Orcher et d’Harfleur, entre la route nationale du Havre et le canal de Tancarville. Un réseau viaire régulier découpe le lotissement en îlots rectangulaires. L’axe principal, perpendiculaire à la route nationale, relie la cité à l’usine située de l’autre côté du canal au moyen d’un pont. C’est sur cette voie monumentale, baptisée avenue Schneider (aujourd’hui avenue Charles De Gaulle) que sont édifiés les équipements notamment les deux groupes scolaires.

La construction de cette cité est réalisée en plusieurs tranches entre 1906 et 1939, à partir de plans établis par des architectes du Creusot, berceau de l’entreprise Schneider.

La première est tranche est réalisée entre 1906 et 1912. Elle occupe la partie est de la cité. La construction débute avec la mise en place de lotissements de 6 à 19 maisons établies sur des terrains d'au moins 200 m2 desservis par de larges avenues parallèles. Elle totalise à son achèvement 128 maisons jumelées de 256 logements répartis en différents types selon la place occupées par les salariés au sein de l'usine. Ce sont pour la majorité des maisons de types A et B, dédiées aux ouvriers et sont placées en bordure de parcelles. Les maisons d'employés, de types D et E sont implantées en milieu de parcelles.

En 1908, la société Schneider se substitue à la commune pour construire deux groupes scolaires assurant l’instruction primaire et comportant quatre classes pour les garçons et quatre classes pour les filles. Ils sont signés Henri Landevrault, architecte au Creusot. L'école des garçons ouvre en 1909, celle des filles en 1912. Toutes deux sont entièrement prises en charge par l’entreprise.

La deuxième tranche est réalisée de 1912 à 1914 et porte sur un programme de 58 maisons implantées dans la partie ouest de la cité. Elle prolonge ainsi l’urbanisation de l’avenue de Broqueville et porte sur les trois îlots compris entre les rues d’Apremont et de la Boulaye. Toutes les maisons sont de types type C et G et dédiées au personnel encadrant. Chacune est dotée de 4 cheminées en marbre et équipée d’une salle de bain avec baignoire.

Pendant la Grande Guerre, 20 petites maisons en rez-de-chaussée, très rapprochées les unes des autres sont construites le long de la rue Henri-Paul Schneider où elles forment un tissu presque continu.

La dernière phase, réalisée après-guerre concerne la construction d’une quarantaine de maisons comprenant pour la plupart quatre logements de trois pièces. Certaines complètent le tissu urbain déjà engagé au sud, les autres sont édifiées de l’autre côté de l’embranchement du canal menant à Harfleur où elles forment quatre îlots. Ce nouveau quartier relié à la cité par le pont IX construit dans l’axe de l’avenue de Broqueville.

A terme, 900 logements de 2 à 5 pièces sont créés permettant de loger 2 400 habitants. Tous sont dès l’origine dotés de caves, buanderies et jardins et reliés aux réseaux d’eau et de gaz. Étant donné leur qualité constructive, leur confort pour l’époque et leur loyer modique (de l’ordre de 1,50 f à 8 f par mois pour un salaire moyen de 5 f par jour en 1911), les logements de la cité Mayville sont extrêmement prisés et les demandes faîtes auprès du chef du personnel tant par les ouvriers que par les cadres ne peuvent être toutes honorées. L’attraction pour la cité tient également à la présence des deux écoles primaires mais aussi de commerces alimentaires (épicerie, boulangerie, boucherie chevaline, café) implantées le long des avenues Schneider et de Broqueville. Toutes ces boutiques ne disposent pas de devanture mais d’une simple porte donnant accès au magasin. La cité comporte en outre une cantine où les ouvriers viennent se restaurer le midi et une chapelle en bois. Ces équipements sont mis en place après 1918 et complété en 1930, par un petit centre commercial.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1906, daté par travaux historiques
    • 1909, daté par travaux historiques
    • 1912, daté par travaux historiques
    • 1914, daté par travaux historiques
    • 1930, daté par travaux historiques
    • 1939, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Landevrault Henri Marie Joseph
      Landevrault Henri Marie Joseph

      chef du service de l'Architecture des Etablissements Schneider du Creusot (Journal officiel, année 43, n° 71, 1911/03/13. année 46, n° 220, 1914/08/13).Obtient une médaille d'argent pour des habitations ouvrières en 1900 (Courrier de Saône et Loire, 1900/08/26). François Landrevault, ajusteur chez Schneider au Creusot en 1902 (JO 1902/O8/19), meurt rentier en 1931 (Courrier de la Saône et Loire 1931/08/25).

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      architecte attribution par source
    • Personnalité :
      Schneider Eugène II
      Schneider Eugène II

      Charles Prosper Eugène Schneider, industriel, homme politique et maître de forges, successeur à la tête des établissements Schneider du Creusot d'Eugène I (1805-1875) son grand père et d'Henri son père (184o-1898). Il cherche à améliorer les institutions de prévoyance et d'assistance, crée des écoles d'ingénieurs et contremaîtres au Creusot, facilite l'accession à la propriété de maisons avec jardin pour les ouvriers, élargit le système de retraites. Pour l'usine Schneider d'Harfleur, il crée à Gonfreville l'Orcher une cité ouvrière dont la plan et les maisons sont dessinés par les ingénieursdu Creusot, qu"il baptise Mayville, du nom de sa fille Marie, surnommée May (1902-1999).

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      propriétaire, commanditaire attribution par source

Toutes les maisons de la cité Mayville se déclinent en 16 modèles différents. Elles sont destinées, en fonction de leur type, aux ouvriers, contremaîtres ou ingénieurs de l’usine. De façon générale, les maisons ouvrières (de type A, B, C et G) sont alignées sur la rue alors que celles destinées aux catégories supérieures (de type D, E, T) sont implantées en milieu de parcelles, en retrait par rapport à la rue. Ces dernières présentent des caractéristiques architecturales intéressantes : colombages apparents, frontons-pignons en façade, bow-windows. Ces logiques d’implantation et ces formes architecturales récurrentes dans les cités Schneider, attestent d'une politique urbanistique cohérente de la société qui traduit dans l’espace social la hiérarchie existant au sein de l’entreprise.

  • Murs
    • brique enduit
    • bois
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan orthogonal
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AM Harfleur. Registres de délibérations du Conseil Municipal de la ville de Harfleur (19ème-20ème siècle). Lettre de MM Schneider qui a adopté les propositions de la Compagnie des eaux de la banlieue du Havre pour l'alimentation en eau potable des nouveaux ateliers de Harfleur, 20 février 1906.

    Archives municipales, Harfleur
    Sur l'alimentation en eau de la cité ouvrière projetée.
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider.187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'Artillerie du Havre. 1937 : Inventaire des installations militaires : Cité Mayville, logements.

    Archives nationales, Paris
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'ArtIllerie du Havre. 1937 : Inventaire du matériel militaire. Cité Mayville : Bâtiments publics et commerciaux.

    Archives nationales, Paris
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'Artillerie du Havre. 1937 : Inventaire du Matériel militaire ; Cité Mayville : pavillons construits sur la rive gauche de la Lézarde.

    Archives nationales, Paris

Bibliographie

  • REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.

    p. 230, 231

Périodiques

  • Bénédiction de la chapelle de Mayville, chapelle provisoire. In Bulletin religieux de l'Archidiocèse de Rouen, 6 mars 1920, p. 234

Documents figurés

  • AN 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 555/2. Plan de la cité ouvrière de Mayville, 1/2000, 1936.

    Archives nationales, Paris

Annexes

  • AM Harfleur. Registres de délibérations du Conseil Municipal de la ville de Harfleur (19ème-20ème siècle). Lettre de M Schneider qui a adopté les propositions de la Compagnie des eaux de la banlieue du Havre pour l'alimentation en eau potable des nouveaux ateliers de Harfleur, 20 février 1906.
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider.187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'Artillerie du Havre. 1937 : Inventaire des installations militaires : Cité Mayville, logements.
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'ArtIllerie du Havre. 1937 : Inventaire du matériel militaire. Cité Mayville : Bâtiments publics et commerciaux.
  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 553. Nationalisation des Ateliers d'Artillerie du Havre. 1937 : Inventaire du Matériel militaire ; Cité Mayville : pavillons construits sur la rive gauche de la Lézarde.
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 1994, 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Etienne Claire
Etienne Claire

Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991. Ingénieur d'études (DRAC Haute-Normandie jusqu'à la loi de décentralisation), puis ingénieur et ingénieur principal, Région Normandie.

Spécialités : vitrail (correspondant du centre Chastel pour la Haute-Normandie), patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique dans le cadre du PCR mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoines commémoratifs.

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