La décision d'élever un nouveau fort sur la pointe rocheuse de Querqueville est prise le 27 octobre 1783 par le cabinet du maréchal de Ségur, secrétaire d'Etat à la Guerre. Le nouvel établissement, destiné à remplacer un modeste fortin bâti peu avant la guerre de Sept Ans, a une double mission : protéger la passe occidentale de la rade et défendre l'entrée de la ville de Cherbourg côté terre, en cas d'un débarquement ennemi dans l'anse voisine d'Urville. Cette double fonction accordée à l'ouvrage conduit dès 1784 l'officier du Génie Pierre-Jean de Caux à concevoir un édifice divisé en deux parties, avec un fort à la mer et un retranchement terrestre. Influencé par les théories du marquis de Montalembert sur la concentration des feux, le fort maritime doit comprendre un réduit intérieur de forme elliptique avec rez-de-chaussée pour les magasins, premier étage de batteries casematées et terrasse pour le tir à barbette, le tout entouré par un fossé en eau et une enveloppe de 53 casemates abritant des pièces de 48. De son côté, le retranchement terrestre doit contenir un groupe de casernes et un four à rougir les boulets, protégés par une enceinte bastionnée de type Cormontaigne. La découverte, au mois de mars 1788, par l'officier Gilbert Pierre Alexandre de Chavagnac, d'un important écueil au large du fort, qui contraint alors les ingénieurs à implanter la grande digue plus à l'est ainsi qu'à élargir la passe occidentale, remet rapidement en cause la légitimité de l'ouvrage, dont les canons se retrouvent désormais à plus de 1500 mètres du passage des navires. Initiés en 1787, les travaux confiés dans un premier temps aux entrepreneurs Boulabert et Mignot, se poursuivent jusqu'en 1791 avant d'être interrompus officiellement en 1811 lors de la visite de Napoléon sur la rade. Ils aboutissent à la construction d'une nouvelle route reliant le chantier à la ville de Cherbourg, ainsi qu'à l'aménagement sur le front de mer de la grande enveloppe casematée. Bien que ses capacités défensives aient été considérablement réduites suite à l'élargissement de la passe, la construction et l'armement du fort se poursuivent tout au long du XIXe siècle. Du côté du front de mer, le réduit elliptique prévu par de Caux est remplacé sous la monarchie de Juillet par une vaste caserne en forme d'équerre, tandis que côté terre le retranchement est pourvu d'un ouvrage à corne simplifié, bordé par un fossé en eau, suite à une adjudication passée pour 6 ans, le 3 août 1847. Entre 1877 et 1901 un nouveau magasin à poudre, doté de deux niveaux voûtés, est percé dans l'enceinte bastionnée près de la porte principale et deux batteries de gros calibres sont installées sur le front de mer, l'une de 12 pièces à l'extrémité ouest, l'autre de 8 pièces à l'extrémité est.
- inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
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Ministère de la Défense - Service historique de la Marine Cherbourg-OctevilleMinistère de la Défense - Service historique de la Marine Cherbourg-OctevilleCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- (c) Ministère de la Défense - Service historique de la Marine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Cherbourg-Octeville - Equeurdreville-Hainneville
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Commune
Querqueville
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Adresse
pointe de Querqueville
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Cadastre
2010
AB
01
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Dénominationsfort
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Appellationsde Querqueville
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes non étudiéesouvrage fortifié, caserne, poudrière
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Période(s)
- Principale : 3e quart 18e siècle
- Secondaire : 2e moitié 19e siècle
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Dates
- 1787, daté par source
-
Auteur(s)
-
Auteur :
Caux de Blacquetot Pierre-jean deingénieur militaire attribution par sourceCaux de Blacquetot Pierre-jean de
Source :
Site internet WikiManche consulté le 9 octobre 2017, URL : https://www.wikimanche.fr/Pierre-Jean_de_Caux.
-
Auteur :
Simon Auguste-Laurentingénieur militaire attribution par sourceSimon Auguste-Laurent
Admis au service du génie. Lieutenant-colonel ingénieur en chef à Cherbourg.
-
Auteur :
Delambre Alfred Philippe (?)ingénieur militaire attribution par sourceDelambre Alfred Philippe (?)
1887-1891: a commandé en second l’École supérieure de guerre. Source : site internet École supérieure de guerre, consulté le 24 octobre 2017, URL : http://www.ecole-superieure-de-guerre.fr/commandants-en-second.html.
- Personnalité : commanditaire attribution par source
- Personnalité : personnage célèbre attribution par source
-
Personnalité :
Ségur Philippe Henri decommanditaire, personnage célèbre attribution par sourceSégur Philippe Henri de
Source : site internet des Amis et Passionnés du Père Lachaise, consulté le 24 octobre 2017, URL : https://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2053.
-
Auteur :
Boulabert Andréentrepreneur attribution par sourceBoulabert André
Les frères Boulabert - André et Jean - sont avec Pierre (?) Mignot les entrepreneurs des travaux de la rade de Cherbourg qui fédèrent, avec la pratique maçonnique, ce milieu professionnel. L'arsenal de Cherbourg a été construit à l'emplacement des « petits établissements privés des frères Boulabert [...] réquisitionnés (loués puis acquis) pour créer en 1793 le Service des Constructions Navales qui [devint] le premier employeur de la ville ». Le chantier naval Boulabert, composé de deux cales, était précisément situé « dans la partie est de l'avant-port de commerce ». Le gouvernement l'acquiert en l'an VIII pour la somme de 119 300 francs pour en faire l'arsenal de la Marine.
Sources :
Collection générale des décrets rendus par l'Assemblée nationale législative, Paris, mai-juin 1792, p. 106, ouvrage numérisé consulté le 20 octobre 2017, URL : https://books.google.fr/books?id=1WZeAAAAcAAJ&pg=PA106&lpg=PA106&dq=Boulabert+fr%C3%A8res+entrepreneur+Cherbourg&source=bl&ots=r_7q8mk42W&sig=B5y3H2L15xGsYrmL0VbCd97meJ8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjVxquDpf_WAhUDI1AKHekXA1UQ6AEIJjAA#v=onepage&q=Boulabert%20fr%C3%A8res%20entrepreneur%20Cherbourg&f=false .
Eric Saunier, Révolution et sociabilité en Normandie au tournant des XVIIIe siècle et XIXe siècles, Publications des universités de Rouen, 1998, p. 202, ouvrage numérisé consulté le 20 octobre 2017, URL : https://books.google.fr/books?id=9gP5DonIwckC&pg=PA202&lpg=PA202&dq=Andr%C3%A9+Boulabert+entrepreneur+Cherbourg&source=bl&ots=N2LV0GBWAc&sig=CN7OdyGbKcOfg2tststfePoNPvc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiai9b6oP_WAhUJYVAKHSQwAjQQ6AEIMzAD#v=onepage&q=Andr%C3%A9%20Boulabert%20entrepreneur%20Cherbourg&f=false.
Paul Lecacheux, Inventaire des archives de la Marine, Sous-série D/2, Paris , Imprimerie nationale, 1965, site des Archives nationales consulté le 20 octobre 2017, URL : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/Marine-D2.pdf.
Fabrice Ripoll, « Cherbourg, ville-arsenal en crise », Norois, n°190, 2004/1, mis en ligne le 03 septembre 2008, consulté le 20 octobre 2017, URL : http://norois.revues.org/77.
Site internet Wikimanche consulté le 20 octobre 2017, URL : https://www.wikimanche.fr/Arsenal_de_Cherbourg.
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Personnalité :
Chavagnac Gilles Pierre Alexandre depersonnage célèbre attribution par sourceChavagnac Gilles Pierre Alexandre de
Source : site internet École navale traditions, consulté le 24 octobre 2017, URL : http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_dechavagnac_gilbert_pierre.htm.
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Auteur :
Mignot Pierre (?)entrepreneur attribution par sourceMignot Pierre (?)
Originaire de Montfarville. Associé à Jean Boulabert dans les travaux du fort de Querqueville. Participe à l'édification des murs du quai du Bassin Saint-Pierre à Caen (1787-an III).
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Auteur :
Bassaget Isaacentrepreneur attribution par sourceBassaget Isaac
Source : site internet Codes et lois.fr consulté le 24 octobre 2017, URL : http://www.codes-et-lois.fr/feeds/wikipedia/_4be0054bcc194b16d99685edd3e281d3. Dejoly (avocat), A l'Assemblée Nationale. Lettre de M. Dejoly, homme de loi et conseil des sieurs Mignot et Bassaget, Entrepreneurs du fort de Querqueville, à Cherbourg, ... en réponse à une Lettre du Ministre de la Guerre contenant des inculpations contre ses Entrepreneurs, 26 octobre 1791, Paris : Imp. de l'Ami de la Constitution, 1791.
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Auteur :
Situé à plus de 2200 mètres du musoir occidental de la digue, le fort est établi sur la pointe rocheuse de Querqueville, à cheval entre l'anse d'Urville et l'anse Sainte-Anne. Le fort à la mer comprend une cour semi-circulaire bordée par une enveloppe casematée, encadrée à l'est et à l'ouest, par deux murs de fortification percés d'ouvertures carrées. Côté terre, le retranchement repose sur un vaste plateau, protégé au nord par un front bastionné et bordé, à l'ouest, par un port de refuge. Une porte d'entrée en forme d'arc triomphal, précédée par un pont dormant dont les piles enjambent un fossé en eau, donne accès au retranchement. Elle communique avec une première cour occupée, au nord, par la caserne principale construite sous la monarchie de Juillet, à l'est et à l'ouest, par plusieurs établissements dont l'un était réservé aux officiers. La caserne principale est un édifice à un seul étage divisé en deux branches, percé en son centre par une porte monumentale de forme cintrée. Coiffée d'un toit en terrasse, elle communique avec la cour en forme d'ellipse de l'enveloppe casematée dont les 53 abris, recouverts par des voûtes en berceau, ont été bouchés depuis la désaffection du fort.
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Murs
- béton
- calcaire pierre de taille
- granite pierre de taille
- schiste moellon
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Toitsardoise, béton en couverture, tuile
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Étages1 étage carré, étage de comble
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Couvrements
- voûte en berceau
- charpente en bois apparente
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Couvertures
- terrasse
- toit à deux pans
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
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État de conservationdésaffecté
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Statut de la propriétépropriété privée, Fort de Querville acquis le 15 mai 2017 pour un montant de 500 000 euros par Boubekeur Khelfaoui, associé gérant de la société civile immobilière FOX située à Paris (tribunal de grande instance d'Evreux, audience d'adjudication présidée par Marie-Noëlle Collart). L’investisseur, un quinquagénaire parisien, est aussi gérant d’une vingtaine d’autres sociétés, dont certaines spécialisées dans le domaine hôtelier, en région parisienne mais aussi en province. Il a l'intention de convertir le fort en complexe hôtelier.
Le fort de Querqueville n'a pas été bétonné à la fin du XIXe siècle en raison du peu d'importance stratégique que les autorités militaires lui accordaient. Il est donc le seul, parmi les constructions érigées à la fin du XVIIIe siècle à avoir conservé, du côté du front de mer, son aspect originel.
- (c) Région Normandie - Inventaire général
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Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).