Sans avoir jamais totalement effacé la trace de son passé médiéval, Bricquebec présente surtout aujourd'hui le souvenir des périodes de prospérité ayant marqué son histoire plus récente. Le XVIe siècle, notamment, a laissé sur tout le territoire de la commune un substrat architectural particulièrement dense et significatif. La fin du XVIIIe siècle et l'ensemble du XIXe siècle - ce dernier voyant la création de l'abbaye de la Trappe - correspondent aussi à une époque de très net renouveau architectural et urbain.
L’Inventaire en Basse-Normandie s’est ouvert à l’étude des centres urbains, s’appuyant sur de nouveaux outils méthodologiques et sur les expériences menées dans d’autres régions. L’étude de Bricquebec, même s’il ne s’agit pas d’une commune très peuplée, témoigne d’une approche d’ensemble de structuration et d’évolution du bâti.
Place des Buttes et place Sainte-Anne depuis le châteauLiée à la fondation de la seigneurie de Bricquebec au 10e siècle, la ville conserve dans sa physionomie une forte empreinte médiévale. Autour du donjon et de l’enceinte castrale – la plus importante du département de la Manche – construits par la famille Bertran, la ville se développe et prospère jusqu’à la guerre de Cent Ans.
L’actuelle rue de la République reprend le tracé de la rue médiévale.
La place Sainte-Anne et la place des Buttes témoignent de la fondation de foires annuelles aux 13e et 14e siècles.
S’il ne subsiste aucun exemple d’habitat antérieur au 15e siècle, on découvre au détour des rues que la période comprise entre 1450 et 1640 a été faste pour l’architecture civile : construction du château des Galleries et de nombreuses maisons.
A la fin du 18e siècle, la famille de Matignon, qui détient alors la baronnie, envisage un projet de développement urbain interrompu par la Révolution et repris après les grands travaux de réalignement en 1840.
Au 19e siècle, des rues sont percées à l’emplacement des anciennes douves du château mais les grands chantiers sont surtout religieux, avec la fondationÉglise Notre-Dame construite par l’architecte Pillioud à la fin du xixe siècle. de L'abbaye de la Trappe.l’abbaye de la Trappe et la construction d’une nouvelle église paroissiale néo-gothique.
Le développement de Bricquebec au 20e siècle n’a pas occulté son riche passé, dont on peut retrouver les éléments majeurs dans l’Itinéraire du Patrimoine qui lui a été consacré.
Chercheur contractuel auprès du service régional de l'Inventaire Basse-Normandie ente 1994 et 1998. Animateur du pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin (Manche).