Dossier collectif IA27004606 | Réalisé par
Pottier Gaëlle (Rédacteur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
calvaires et croix de chemin de Hauville
Auteur
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    croix de chemin, calvaire
  • Aires d'études
    Pays du Roumois, Routot
  • Adresse
    • Commune : Hauville
      Adresse : impasse du Calvaire
      Cadastre :

Implantées dès le Moyen Age comme symbole de la religion catholique, la croix de chemin s'est répandue à partir du 16e siècle.

Ces croix monumentales avaient vocation à signaler l'appartenance d'un lieu à la communauté chrétienne. Érigées en limite de paroisse ou de domaine, elles agrémentent aussi bien l'entrée des bourgs et des hameaux que les routes de campagne. De forme, de taille et en matériaux variés, on les rencontre souvent aux carrefours pour guider le voyageur et le protéger des mauvaises rencontres. Certaines d'entre elles étaient implantées tout près des champs cultivés pour implorer la protection divine contre les fléaux naturels qui affligeaient les récoltes.

Dans sa monographie sur Hauville publiée en 1918, l'abbé Eudeline mentionne les deux croix qui figurent sur le plan de la paroisse de Hauville dressé en 1748 : la croix aux moines (1er carton) et la croix des bruyères (6e carton). Il précise que la croix aux moines avait été élevée au croisement des routes de Brionne à Jumièges et du Val des Leux à Routot, à proximité de la Cour l’abbé, propriété des moines de Jumièges. Le calvaire actuel correspond à une croix de mission qui a été élevée sur le socle de la précédente croix, retrouvé en 1896. Celle-ci a été inaugurée le 2 juillet 1899. Le piédestal a été reconstitué par M. Alfred Hédouin, entrepreneur de maçonnerie à Saint-Ouen-de-Thouberville. La croix en chêne exécutée par M. Isidore Hénout, maître-menuisier à Hauville sous la direction de M. le curé. Le modèle de Christ, dit de Saint-Pierre-de-Rome, en fonte, a été acheté à la maison Denonvilliers à Paris et les clous en fer qui l’attachent à la croix ont été forgés par M. Léon Lefrançois, forgeron à Hauville. L'inscription gravée sur le socle indique que la croix a été restaurée à deux autres reprises au cours du 20e siècle : en 1920 et en 1949. La croix des bruyères, quant à elle, a été réinstallée sur son socle actuel en 1921 (comme l'indique l'inscription).

L'abbé Eudeline évoque par ailleurs les statuettes de la Vierge, appelées « mariettes », que l'on trouve à différents endroits de la commune (enchâssées dans le tronc d'un arbre, sur le pignon des maisons ou à l'encoignure des habitations).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Denonvilliers (1871 - 1896)
      Denonvilliers

      Source : Notice e-Monum.net

      Créée en 1838 par Messieurs Jacquot et Hannotin, à Sermaize-sur-Saulx pour transformer le minerai de fer local en produits marchands, l’entreprise rencontre des difficultés de fonctionnement jusqu’à sa reprise, en 1871, par Claude-Léon Denonvilliers.

      Claude Léon Denonvilliers (1816-1885), futur doyen des fondeurs de Paris, commence sa carrière en 1843 comme marchand de fer après avoir reçu de sa tante, veuve de Nicolas Honoré Godard, une maison de commerce située à Paris, 6 et 8, rue de Lancry.

      En 1859, il s’associe avec les sept frères Saleur (transfuges du Val d’Osne) qui ont pris à bail, une ancienne affinerie devenue fonderie, créée par les ouvriers de l’usine Barbezat (1827-1884) à Osne-le-Val. Elle fonctionne avec un cubilot. Il y apporte des modèles entre 1867 et 1870, qu’il fera produire jusqu’en 1879.

      En 1870, Léon Denonvilliers s’associe avec son fils Maurice (1848-1907) et Victor Célestin Saleur pour créer la société Denonvilliers L. et fils et Saleur jeune ayant pour objet l’exploitation de la fonderie d’Osne-le-Val. Elle est à l’origine spécialisée dans la fonte de fer au sable de pièces monumentales. Plus accessoirement, elle travaille le bronze et le plomb.

      La même année, la société déploie un projet industriel d’envergure en achetant les Hauts-fourneaux et fonderies de Sermaize-sur-Saulx, usine fondée par François Achille Jacquot et Charles Hannotin en 1838.

      En 1871, il associe son fils au capital de la maison de commerce du 8 rue le Lancry à Paris. Celle-ci est fusionnée la même année avec Denonvilliers L. et fils et Saleur jeune. Un catalogue montre les productions d’Osne-le-Val vendues à Paris : de la serrurerie pour l’équipement des villes, balcons, appuis de croisées, candélabres… Certaines planches sont intitulées L. Denonvilliers, successeur d’Auguste Godard.

      En 1872, un acte notarié mentionne que la société Denonvilliers L. et fils et Saleur jeune exploite l’usine de Sermaize sous la dénomination Société des hauts-fourneaux et fonderies de Sermaize-sur-Saulx.

      Saleur jeune se retire en 1877 pour voler de ses propres ailes en louant la fonderie de Monsieur Leclerc à Saint-Dizier, future Société des Fonderies de Saint-Dizier.

      La raison sociale de la société devient L. Denonvilliers et fils.

      Elle participe au grand décor de l’Exposition universelle de 1878 (Paris) en coulant le Bœuf par Caïn et deux des six statues continents : L’Asie par Falguière et L’Amérique du Sud par Aimé Millet. Ces deux dernières figurent aujourd’hui sur le parvis du musée d’Orsay ; le Bœuf est à Nîmes.

      Après la mort de son père en 1885, Maurice assume seul la direction de l’entreprise dont l’activité porte à la fois sur les fontes industrielles (constructions métalliques pour le bâtiment ou pièces mécaniques) et sur la fonte d’art. Le catalogue proposé par l’établissement couvre un domaine très large.

      D’autres commandes publiques, en fonte ou en bronze, renforceront la renommée de Denonvilliers au-delà du territoire national. Il obtiendra une médaille d’or à l’exposition vaticane de 1888. Trois monuments religieux ornent toujours les jardins du Vatican (une médaille d’or lui fut décernée par le Vatican pour la réalisation en 1888 de la statue en bronze du Pape Léon XIII, père de l’encyclique « De rerum novarum »). Les diocèses de Châlons-sur-Marne et Reims commanderont trois œuvres en bronze, coulées par Denonvilliers : Bienheureux Urbain II, par Roubaud jeune et Perthes, Saint Austremoine par Momur et Saint Alpin et Attila par Boutellier. Il convient également de citer, à Washington, le Monument du Général Lafayette, par Falguière et Mercié, bronze coulé en 1889. Pour l’édition en série, Maurice Denonvilliers poursuit l’enrichissement du fonds religieux et profane avec des modèles acquis auprès de sculpteurs ou de maisons spécialisées comme Poiret ou Vermare. Des contrats d’édition s’étalant de 1889 à 1895 sont mentionnés dans un inventaire de plus de 500 modèles, probablement réalisé en 1896.

      Avant 1890, le siège de la société est transféré 174, rue Lafayette à Paris.

      En 1891, Maurice Denonvilliers et sa sœur Louise, Julie Breton, actionnaires majoritaires, augmentent le capital de l’entreprise qui devient une société anonyme au capital de 3 millions de francs avec la raison sociale Fonderie d’art et de bâtiment et pour objet « la fabrication, l’achat et la vente de fontes moulées en tous genres » y compris des églises, chapelles, clochers, marchés, kiosques à musique et usines…

      Son engagement dans le catholicisme social lui ouvre de nombreux débouchés dans le clergé. Ses dépôts dans les principales villes de France et de l’étranger assurent la diffusion de ses productions.

      En 1896, l’entreprise périclite et est reprise par le Comptoir général des fontes de bâtiment et de fumisterie, créé en 1889 quai de Jemmapes à Paris et propriété de Capitain-Gény et Salin, maîtres de forges en Haute-Marne et Meuse. Ils conservent Maurice Denonvilliers à la direction de l’usine, comme directeur artistique. Celle-ci fermera définitivement ses portes en 1897. Capitain et Salin se partageant le fonds de modèles dont ils poursuivront l’édition. (La fonderie Ferry-Capitain possède encore un fonds Denonvilliers composé d’environ 400 modèles, essentiellement religieux.)

      La fabrication artistique est transférée à l’usine du Rongeant, près de Joinville, rachetée par Capitain-Gény à cet effet et à Écurey, fonderie meusienne appartenant à Salin.

      La liste des principaux travaux exécutés par Denonvilliers figure, partiellement ou intégralement, dans les catalogues de Capitain-Gény et Salin.

      Maurice Denonvilliers reste directeur artistique du Comptoir des fontes jusqu’en 1901, date à laquelle il part diriger la fonderie Thiébaut rachetée par Louis Gasne à Victor Thiébaut.

      En 1906, il crée sa propre maison d’édition de statues religieuses à Paris. Celle-ci est toujours dirigée par ses descendants (sa fille Marie, Cécile, Berthe avait épousé Jean Jérôme Prouvost) à Tourcoing, sous la raison sociale Établissements Prouvost (les Etablissements PROUVOST sont fabricants et négociants d’articles religieux catholiques. Depuis toujours, cette société est gérée en famille, elle est toujours en activité).

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    • Auteur :
      Hédouin Alfred
      Hédouin Alfred

      Maçon à Saint-Ouen-de-Thouberville (Eure) à la fin du 19e siècle.

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      entrepreneur de maçonnerie attribution par source
    • Auteur :
      Hénout Isidore
      Hénout Isidore

      Menuisier à Hauville (Eure) à la fin du 19e siècle.

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La croix des Bruyères est installée sur un socle en brique portant l'inscription : "Croix / des / Bruyères / restaurée / en 1921".

La croix aux moines mesure près de 6 mètres, s'élève sur un socle en pierre de taille à 6 pans et porte l'inscription : "2 JUILLET 1899 / RESTAURE / EN 1920 / EN 1949".

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 3

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série Fi ; Sous-Série 12 Fi : 12 Fi 62. Paroisse, baronnie et haute-justice d'Hauville appartenant à l'abbaye de Jumièges. Plan parcellaire dressé par Augustin Poullain, arpenteur des forêts du roi, 1748.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 12 Fi 62
  • AD Eure. 3PL/968/5. Cadastre napoléonien, Hauville, section C de l'église, 1ère feuille, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/968/5

Bibliographie

  • EUDELINE, Paul (Abbé). Monographie paroissiale. Hauville, notes pouvant servir à l'histoire de cette commune recueillies par l'abbé Paul Eudeline pendant son ministère dans cette paroisse, de 1895 à 1906. A. Lestringant, Imprimerie de l'Eure, Évreux, 1918.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
(c) Région Normandie - Inventaire général
Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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