- 12 décembre 1867 : arrêté préfectoral autorisant le maire du Landin, au nom de cette commune, à accepter la donation faite par Mme la comtesse de Chaumont-Quitry d’une propriété à usage de maison d’école située près de l’église aux charges, clauses et conditions attachées.

- 19 septembre 1868 : nouvelle demande de secours adressée au Ministre de l’Instruction Publique au sujet de la commune du Landin : « Elle possède, grâce à la munificence d’une bienfaitrice généreuse : une église, un presbytère et une maison d’école ; mais ces bienfaits mêmes sont devenus aujourd’hui une charge bien lourde et dont l’entretien ne peut-être fait par la commune ; ses ressources ordinaires suffisant à peine à faire face aux plus petites dépenses, avant même que la commune fût dotée des immeubles ci-dessus. »

- 10 janvier 1869 : devis estimatif des travaux à exécuter à l’école du Landin dressé par M. Martin Lefebvre, maître-maçon et entrepreneur à Hauville.

- 7 août 1869 : demande de secours adressé par M. le baron de Guénifey, maire du Landin, au Ministre de l’Instruction Publique pour la réparation de la maison d’école.

- 27 novembre 1881 : délibération du conseil municipal refusant de s’engager à faire exécuter des travaux d’amélioration de l’école mixte de sa commune pour les raisons suivantes : « La commune du Landin possède une école qui lui a été donnée par une ancienne propriétaire de cette commune, par acte du 9 novembre 1866, à la condition expresse que cette école serait desservie par un membre d’une congrégation religieuse du culte catholique. Cette donation a été acceptée par le conseil et l’administration communale du Landin avec les clauses et conditions stipulées dans la dite donation. Cette donation a été acceptée par l’autorité supérieure. L’administration de la commune du Landin est donc liée, par les actes qu’elle a souscrits et dans cette circonstance, elle est plutôt usufruitière que propriétaire. Déjà le gouvernement, d’accord avec les corps délibérants, a laïcisé les programmes de l’enseignement primaire, et il est dans les vues actuelles de procéder dans un délai rapproché, à la laïcisation complète du personnel enseignant. Dans ces conditions, la commune du Landin se trouverait avoir fait des dépenses réellement considérables pour un édifice scolaire qui pourrait lui être enlevé par les héritiers actuels de la donatrice et se trouver ainsi obligée de procéder à l’édification de nouveaux bâtiments scolaires pour établissement d’une école publique communale. »

- 21 février 1896 : les héritiers de Mme veuve Vincent de Paule, comtesse de Chaumont Quitry décident d’intenter une action contre la commune du Landin pour révoquer la donation qu’elle avait fait à la commune le 9 novembre 1866 des locaux affectés à l’école des filles. Revendiquent la propriété de l’école communale et de ses dépendances. Conséquence de la laïcisation récemment ordonnée au Landin (contre son gré) et mise à exécution de la menace présentée par M. le baron de Guéniffey, maire du Landin, au sujet du remplacement de la sœur Ollivier.

- 16 mars 1896 : délibération du conseil municipal (sous la houlette du Baron de Guénifey, maire du Landin) restituant à la famille de Chaumont-Quitry la propriété de l’école communale : « Le conseil considérant que la donation de Mme la comtesse de Chaumont Quitry a été faite à la commune du Landin, d’une école et dépendances sous la condition que le service de l’instruction primaire serait donné par un membre de l’enseignement congréganiste et que l’école ayant été laïcisée la famille de Quitry est en droit de rentrer dans la propriété de l’immeuble consacré à l’enseignement public. Le conseil étant à ne pas plaider contre une famille qui a fait tant de bien à la commune, décide de remettre aux héritiers de Madame le Comtesse de Chaumont-Quitry, la propriété due à sa généreuse munificence. Ensuite, quant au choix d’un local provisoire pour y donner aux enfants l’enseignement primaire pendant le temps nécessaire à la construction d’une école neuve, le conseil déclare qu’après informations et recherches, il n’a trouvé aucun local pouvant être approprié à cet objet… »

- 24 avril 1896 : rapport de l’inspecteur d’académie au préfet du département de l’Eure lui indiquant que « la laïcisation de l’école du Landin avait reçu auprès des familles le plus favorable accueil ». « L’école reçoit en effet dix élèves de plus qu’elle n’en comptait au moment du départ de l’institutrice congréganiste, âgée et incapable qui la dirigeait. » Zèle et aptitude de l’institutrice laïque. « Deux membres du conseil municipal ont signalé à M. l’inspecteur de Pont-Audemer deux maisons appartenant à M. le maire où l’école pourrait être aisément installée, du moins à titre provisoire. Mais des renseignements recueillis, il en résulte que M. de Guénifey qui est vivement hostile au maintien de l’école laïque a déclaré ne pas vouloir consentir à louer l’une ou l’autre de ces maisons pour la tenue de l’école… »

- 21 août 1896 : délibération du conseil municipal sollicitant auprès de l’administration la déclaration d’utilité publique l’expropriation au profit de la commune du Landin de l’ancienne école congréganiste : « considérant que l’immeuble qui a servi jusqu’à ce jour à l’établissement de l’école publique congréganiste est située dans la partie la plus centrale de la commune ; que l’accès en est facile, qu’il est éloigné de tout établissement ou lieu bruyant… »

- 25 novembre 1896 : PV d’estimation dressé par René Martin, architecte à Rouen, de l’immeuble que la commune du Landin se propose d’acquérir pour y aménager l’école et la mairie : immeuble situé sur le chemin n° 53 de la mare Ferrand à la Foulerie (n° 95, section A du plan cadastral) appartenant aux héritiers de Chaumont-Quitry. « L’immeuble dont il s’agit se compose d’une masure divisée en jardin et cour, plantée d’arbres et sur lesquels sont édifiés une maison d’habitation et un bâtiment à usage de buanderie ». Devis estimatif du projet d’aménagement et d’appropriation de l’école mixte pour un montant de 5 950 francs.

- 10 avril 1897 : avis favorable de l’inspecteur d’académie sur le projet d’acquisition et d’appropriation par la commune de l’ancienne école congréganiste. Nécessité d’agrandir le préau actuel + quelques aménagements de la salle de classe.

- 2 février 1899 : décision finale transmise par le Ministre de l’Intérieur et des cultes au Préfet de l’Eure : le conseil d’État rejette le projet de décret tendant à autoriser la commune du Landin à exproprier un immeuble pour l’installation d’une école mixte avec salle de mairie aux motifs suivants : « Considérant que pour demander l’expropriation de l’immeuble dont il s’agit, le conseil municipal se fonde sur ce qu’il n’existerait pas, dans la commune, d’autre local pouvant être affecté à la destination qu’il a en vue, mais qu’il ne justifie pas qu’il est impossible de trouver un emplacement sur lequel pourrait être bâti un immeuble où seraient installées l’école et la mairie ; considérant qu’il ne peut être dérogé aux principes protecteurs de la propriété privée que dans le cas où les motifs d’utilité publique l’exigent de façon absolue et qu’une commune ne saurait imposer à un particulier l’expropriation d’une maison quand il ne s’agit pour elle que d’une question d’économie relative… »