Au début des années 1930, le système de primes mis en place par le gouvernement français pour relancer la culture et l'activité linière sur le territoire, se traduit par le développement de la liniculture dans le Vexin normand et par la création en bord de rivière d'usines de rouissage et de teillage de lin (où sont préparées et traitées les fibres avant filage), dénommées localement lineries, telles que celle de Lisors.

Cette dernière est édifiée dans les années 1930 à proximité de la rivière du Fouillebroc qui lui offre toutes les ressources en eau nécessaires pour ses opérations. Exploitée par la Coopérative de teillage du lin de Lisors, l'usine est complétée dans les années 1950 par un vaste bâtiment en parpaing de béton servant d'atelier et d'entrepôt.

En 1968, la coopérative emploie une vingtaine de personnes et regroupe 80 adhérents qui cultivent de 9 à 10 hectares de lin chacun, essentiellement dans le Vexin Normand, sur le plateau central et le plateau de Tourny. La coopérative se charge du ramassage, puis pratique l’égrenage et le teillage. Les étoupes produites par le brisage et le teillage sont destinées pour 70 % à l’exportation en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Espagne et en Suède. Les clients étrangers sont des négociants ou bien directement des filateurs de lin. Les 30 % restants sont livrés sur le marché intérieur à des négociants ou des industriels du Nord. Les graines de lin sont également expédiées dans le Nord et le Pas-de-Calais dans des huileries spécialisées.

Reprise par la coopérative agricole de teillage du Vexin dans les années 1970, la linerie de Lisors a fermé ses portes en 1993. Actuellement, elle est toujours désaffectée.