L'ancien établissement est situé au village de la Tuilerie, au nord de la route RN 172.
Un acte de partage des biens de Désiré Ygouf et de sa femme, établi le 23 décembre 1903, complète un peu la description de 1885 (AD Calvados. 8E 12214). En 1903, la poterie comportait :"1°/ Maison d'habitation composée de cuisine, salle de côté, autre petite salle, trois chambres au premier étage, grenier sur le tout. 2°/ Cave en arrière, boulangerie au bout, grenier au-dessus, écurie à la suite. 3°/ Autres bâtiments servant à la fabrication de la poterie comprenant quatre appartements avec grenier au-dessus."
La maison dont il est question existe toujours. Construction parallèle à la route, cette habitation (IVR25_19891400981X), composée d'un étage, présente sa façade principale vers le sud, sur la route. Bâtie en schiste, elle est couverte d'une toiture à deux pans habillée d'ardoises
Un pavillon à un seul niveau est accolé à l'extrémité est de l'édifice, dans cette partie un atelier était installé. Cette pièce indépendante de l'habitation s'ouvre au sud par une porte et deux fenêtres éclairant le lieu de travail. Le sol est dallé de briques. Deux terriers sont disposés dans cette pièce, le plus grand (7 m2) dans l'angle ouest sud-ouest (IVR25_19891400982X), l'autre dans l'angle nord-est (Cf. Lien web Plan organisation interne de l'atelier). Dans les angles sud-ouest et nord-est, à une hauteur d'environ 1,7 m à 1,8 m sont fixées dans les murs des ferrures et tablettes de bois, probables supports de petits moteurs électriques ayant servi à actionner des appareils (tours mécaniques modernisés, broyeur). Les murs de la pièce sont couverts à mi-hauteur d'argile rouge résultant du travail de la pâte. Dans le fond de la pièce, sur les murs ouest et est, à la hauteur de 1,7 m, des trous groupés par deux de chaque côté, constituent les traces d'une fumerie disparue : deux poutres en bois étaient fixées dans les murs pour installer en hauteur les planches de séchage.
A l'arrière de la maison, sur son élévation nord, est établie, en appentis une galerie vitrée ou verrière ayant servi de magasin de vente et d'entrepôt. Une aile perpendiculaire à la maison et formant avec elle un même corps de bâtiment devait correspondre aux annexes (cave, boulangerie, écurie) évoquées plus haut. Une grange est établie au nord-ouest de la maison et des annexes (construction charpentée en bois avec couverture à deux pans orientée est-ouest revêtue d'ardoise).
Le bâtiment séchoirs, écurie, loge du four se situe à l'est de la maison et de ses annexes. Un corps de bâtiment indépendant perpendiculaire à la route est édifié sur un niveau maçonné en schiste avec toiture à deux pans couverte en ardoises. Sur le pignon nord de ce bâti, un four à pots longitudinal à tirage horizontal est encore en place (IVR25_19891400980X). Le bâtiment proprement dit renferme trois pièces au rez-de-chaussée. Du sud au nord, on distingue une pièce séchoir. Dans les murs nord-et sud, au fond, des trous implantés dans la maçonnerie à une hauteur de 1,6 m témoignent de l'existence d'une fumerie disparue. La pièce s'ouvre sur l'élévation ouest par une porte et est éclairé par une fenêtre et plusieurs baies étroites ("meutrières"). Le sol est fait de terre battue. Dans la parie médiane du bâtiment, une pièce étroite, possédant seulement une seule ouverture constituée par sa porte d'entrée placée à l'ouest, correspond à une ancienne écurie dallée de briques avec sur le mur est un ratelier. Enfin au nord, une pièce ayant servi de loge a une porte et une fenêtre sur son élévation ouest et deux fenêtres sur la façade est. Au milieu du panneau nord de la pièce, à l'intérieur, s'ouvre la porte d'enfournement du four situé situé dans le prolongement nord du bâtiment. La maçonnerie de cette baie est constituée de briques et d'une poutre en fer venant renforcer le haut de cette ouverture (IVR25_19891400983X). Le sol est en terre battue. Les parois des murs et le plafond - solives et plancher - sont noircis par les fumées du four et un crochet en fer vissé dans une solive à l'aplomb de la porte d'enfournement indique l'existence d'une chaîne de sustentation du ringard qui a disparu. Sur le côté est de la pièce, deux poutres de bois de section carré d'une quinzaine de centimètres sont positionnées à une hauteur d'1,55 m du sol et encastrées dans les murs nord et sud : cet ensemble constitue une fumerie en place. Au-dessus de ces trois pièces, sont aménagées sous combles deux pièces en grenier accessibles de l'extérieur par une porte établie dans le pignon nord du bâtiment.
Le four, orienté nord-sud avec bouche s'ouvrant au sud dans la loge, se développe extérieurement sur une longueur d'environ 9 m. Sur son flanc ouest est construit un escalier en pierre donnant accès au-dessus de la voûte et au grenier qui s'étend sur toute la longueur du bâtiment. A l'arrière, au têtier du four, une petite porte haute d'un mètre et large d'une soixantaine de centimètres à l'endroit le plus étroit, donne accès au laboratoire de la cheminée, cette dernière étant détruite. La maçonnerie du four est constituée extérieurement d'un parement en schiste (pierre de Castillon). La masse de ce four est actuellement couverte d'une abondante végétation de ronces et d'arbustes (IVR25_19891400980X). Intérieurement, ce four mesure environ 8,5 m de long pour une largeur maximum de 3,2 m environ. La hauteur sous voûte au niveau du mur de têture est de 2,1 m et de 2,7 m au point le plus élevé. Ce mur, disposé à 6,5 m de la porte d'enfournement, est construit en briques creuses et briques pleines dégageant à son pied 10 ouvertures ou valles. La voûte en brique est percée d'une dizaine de carneaux à sel d'un diamètre moyen de 0,20 à 0,25 m. Sous l'effet des chauffes successives, les parois en briques et le dessous de la voûte sont fortement vitrifiées.
Photographe de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1978 à 2008.