Dossier d’œuvre architecture IA14003210 | Réalisé par
Plum Gilles
Plum Gilles

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie entre 1992 et 1994, en charge de l'étude sur les stations balnéaires de Lion-sur-Mer et Hermanville-sur-Mer (Calvados).

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Tournoux Marie-Noëlle
Tournoux Marie-Noëlle

Chercheur contractuel auprès du service régional de l'Inventaire Basse-Normandie de 1997 et 1999, en charge de l'étude sur la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux (Calvados).

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Hébert Didier
Hébert Didier

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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  • patrimoine de la villégiature, Deauville
  • enquête thématique régionale, casinos en Basse-Normandie
casino
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Deauville - Trouville-sur-Mer
  • Commune Deauville
  • Adresse boulevard Eugène Cornuché , rue de Gontaut-Biron , rue du Casino , rue Edmond Blanc
  • Cadastre 1984 AE 77, 78

Le premier casino de Deauville, construit en 1864, ferme ses portes en 1889 (cf. notice : IA14003139). Propriété de la Caisse de Deauville, il est vendu en 1893 à Edmond Blanc qui le fait détruire deux ans plus tard pour y construire un lotissement. En 1907, la municipalité accorde à Trouville le monopole des jeux contre le versement d'un tiers de ses recettes. En 1910, le maire de Deauville, Désiré Le Hoc, désireux de relancer la station en sommeil depuis la chute du Second Empire, projette la construction d'un casino à Deauville. Il met un terme au contrat sur les jeux qui liait Deauville à Trouville et fait appel à Eugène Cornuché, homme d'affaires, propriétaire du Maxim's à Paris, gestionnaire du Casino-Salon à Trouville, en litige avec la municipalité de Trouville sur la gestion des jeux. Dressé en 1910, le cahier des charges relatif à la construction du nouvel établissement de jeux impose la somme de deux millions de francs pour les travaux, dont 350 000 destinés à la décoration intérieure et à l'achat du mobilier. En 1911, Eugène Cornuché fonde la Société anonyme du Casino de Deauville et confie à l'architecte parisien Georges Wybo, assisté des architectes Charles Rabussier et Leclerc, le soin de dresser les plans du futur établissement. La même année, Jean-Claude-Nicolas Forestier, conservateur du Bois de Boulogne et directeur des jardins de la ville de Paris, dresse les plans d'un vaste jardin d'agrément, exécuté par le jardinier Loizeau sur la portion de lais de mer située en face du futur casino, louée à la société par la municipalité. La construction du casino commence en juin 1911, sous la direction de Perrin, après que le Grand Hôtel du Casino ait été détruit. L'entreprise rouennaise A. Chouard réalise la maçonnerie, les planchers, les terrasses, les ossatures intérieures et les escaliers en béton armé système Hennebique. Les sculpteurs et décorateurs Wast & Brobecker et Jédoudez fils exécutent les groupes sculptés ornant l'étage-attique. Le peintre Fernand Truffaut réalise le rideau d'avant-scène du théâtre représentant l'ancienne salle des Ambassadeurs à Paris. Les magasins du Printemps et Van den Haker fournissent le mobilier et les tapis (Echo de Deauville du 26.5.12). Achevé en 1912, le casino est inauguré le 11 juillet, en même temps que le Normandy Hôtel. En 1913, Wybo projette de modifier l'élévation sud-est en prévoyant un avancement de la façade, l'aménagement de deux boutiques de chaque côté de l'entrée principale et l'adjonction d'un avant-corps en encorbellement permettant le passage des voitures et la descente à couvert. Le projet est partiellement réalisé : la façade est avancée seulement de 6 travées au lieu des 14 initialement prévues, la réalisation des groupes sculptés devant orner l'étage-attique et la construction des boutiques sont abandonnées. Ce n'est que dans les années 1970, que les boutiques latérales sont édifiées. En 1928, Georges Wybo conçoit un nouveau décor pour le Café de la Boule, orné d'un triptyque peint par André Lagrange, spécialiste des décors de casino. C'est probablement à cette époque que le cinéma remplace le grill-room. En 1951, l'architecte Georges Madeline est chargé de reprendre en sous-oeuvre la façade sur mer permettant l'aménagement d'une galerie transversale reliant les deux restaurants logés dans chacune des rotondes. D'importantes modifications sont réalisées entre 1991 et 1993 : transfert de l'entrée principale sous la terrasse, agrandissement de l'ancienne entrée par une verrière cantonnée de colonnes. A la même période, l'architecte d'intérieur parisien Jacques Garcia réorganise les espaces intérieurs : il orne certaines salles d'un nouveau décor et remplace le mobilier. Il intervient également en 1999 pour le décor des salles de jeux et des axes de circulation.

De plan symétrique, le casino de Deauville comprend un rez-de-chaussée surélevé sur sous-sol. Le toit couvert en béton est couronné par une balustrade à panse galbée en quart de rond. L'étage-attique est orné de groupes sculptés en ciment moulé. Le gros-oeuvre, en béton armé système Hennebique, est masqué sous un enduit en ciment imitant un appareil régulier. La façade principale côté mer est de composition ternaire : corps central animé par une verrière axiale et cantonné de deux rotondes. Elle est précédée d'une large terrasse distribuée par des escaliers droits à montée convergente, et qui ménage un point de vue privilégié sur le paysage maritime. Le casino puise ses références architecturales et ornementales dans les grands édifices des 17e et 18e siècles : le Petit Trianon, l'opéra de Versailles et l'Hôtel des Monnaies à Paris. A l'origine, l'étage de soubassement, dont le sol était entièrement revêtu de mosaïques en marbre, était occupé au centre par les pièces de services, du côté de la rue de Gontaut-Biron par des boutiques et du côté de la rue Edmond Blanc par le grill-room et une salle des petits chevaux. Ces espaces sont à présent dévolus à l'accueil et aux bureaux administratifs. Au rez-de-chaussée, les trois salles autrefois réservées au Cercle sont à présent occupées par le restaurant Le Privé, une salle des jeux de table, une salle des machines à sous. Le Grand Hall, servant autrefois de salle de bal, est aujourd'hui dévolu aux machines à sous. Des aménagements originaux, seuls ont été conservés le théâtre, inspiré de celui du château de Versailles, et le restaurant logé dans la rotonde ouest. Toutes ces pièces étaient autrefois ornées d'un décor de style Louis XVI, dont il ne reste plus que les corniches de plafond, les pilastres et quelques peintures en trompe-l'oeil sur toiles marouflées.

  • Murs
    • ciment
    • enduit d'imitation
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en fer-à-cheval en maçonnerie
  • Typologies
    style Trianon ; style néo-17e siècle ; style néo-18e siècle ; Historiciste
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • enfant
    • ornement figuré
    • homme
    • ornement figuré
    • fruit
    • ornement végétal
    • corne d'abondance
  • Précision représentations

    L'étage-attique est orné de groupes sculptés figurant des enfants et des hommes. Ces sculptures en ciment moulé sont l'oeuvre des décorateurs et sculpteurs Wast & Brobecker et Jédoudez fils. Les baies cintrées sont rehaussées de mascarons, les baies rectangulaires de reliefs représentant les allégories de la Musique et de la Victoire ou des cornes d'abondance avec des fruits encadrant un oculus sur le modèle de l'hôtel des Monnaies à Paris.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation intérieure

Malgré de nombreux remaniements, le casino conserve quelques aménagements originaux, notamment la salle du théâtre, ainsi que des éléments de décor dont les corniches de plafond, les pilastres et les peintures en trompe-l'oeil.

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Normandie - Inventaire général
Plum Gilles
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Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie entre 1992 et 1994, en charge de l'étude sur les stations balnéaires de Lion-sur-Mer et Hermanville-sur-Mer (Calvados).

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Tournoux Marie-Noëlle
Tournoux Marie-Noëlle

Chercheur contractuel auprès du service régional de l'Inventaire Basse-Normandie de 1997 et 1999, en charge de l'étude sur la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux (Calvados).

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Hébert Didier
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Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1993 à 2012, associé à l'étude sur le canton de Cambremer (Calvados), puis en charge des études sur les stations balnéaires de Deauville et Trouville (Calvados).

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