Dossier d’œuvre architecture IA00130410 | Réalisé par
Etienne Claire (Contributeur)
Etienne Claire

Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • inventaire topographique, Le Havre agglomération
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
ateliers Mazeline puis des Forges et chantiers de la Méditerranée, puis Dresser Rand
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Le Havre agglomération
  • Hydrographies canal de Tancarville la Seine
  • Commune Le Havre
  • Lieu-dit centre moderne, quartier Gare
  • Adresse 31 à 35 boulevard Winston Churchill
  • Cadastre 1895 D9 2535 à 2600  ; 1952 DF 53-54  ; 1983 DF 53-54
  • Précisions anciennement commune de L'Eure
  • Dénominations
    usine de matériel d'équipement industriel, usine de construction navale, usine d'armes
  • Appellations
    Ateliers Mazeline, forges et chantiers de la Méditerranée, Dresser Rand
  • Parties constituantes non étudiées
    fonderie, forge, atelier de fabrication, laboratoire d'essais, bureau d'études, voie ferrée, abri

En 1800, Louis-Philippe Mazeline et ses fils exploitent une forge rue Saint-Jacques, transférée en 1824 rue de l'Arsenal puis en 1833 place Louis-Philippe.

En 1844, les frères François et Adolphe Mazeline implantent des ateliers de fonderie et de forge, quai d'Harfleur, pour fabriquer des machines marines pour l'Etat. La halle de fonderie en rez-de-chaussée, en pierre de taille calcaire à bossage, ouvre par une série d'arcades. Le grand atelier de forge mécanique, en brique à un étage et façade en pignon, est précédé d'une cour fermée par deux pavillons. L'établissement est médaillé pour la qualité de sa production s à l'Exposition universelle de 1855. En 1856 l'usine devient les Chantiers et Ateliers du canal Vauban et se spécialise dans la fabrication du matériel de guerre pour la Marine et des moteurs. En 1857, 360 ouvriers y sont employés.

En 1863, les Chantiers et Ateliers du canal Vauban fusionnent avec les Chantiers Arman, de Bordeaux, pour former les Chantiers et Ateliers de l'Océan. De nouveaux ateliers sont construits pour produire des chaudières et des machines à vapeur et une chaudronnerie est implantée au sud du canal, rue des Briqueteries. En 1866, avec 575 ouvriers, douze machines à vapeur, trois fours et 213 machines-outils, elle constitue la plus grande usine du Havre et l'une des plus pointues dans son domaine en France : c'est dans cet établissement qu'est appliqué, pour la première fois, un système d'hélice aux navires de guerre. En 1868, le chantier naval connait une nouvelle phase d'agrandissement en se déployant à l'est du bassin de l'Eure.

Les Chantiers et Ateliers de l'Océan sont dissouts en 1871 et repris aussitôt par la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée. 710 salariés sont employés aux ateliers Mazeline et 210 au bassin de l'Eure. Les ateliers de fonderie et de forge sont remplacés par un immense atelier de moulage des machines, et de nouveaux bâtiments sont construits dont un atelier de modèles, une chaudronnerie de cuivre et des ateliers de forge et de fonderie, en brique jaune locale, couverts en tuile mécanique, aux travées scandées de pilastres.

En 1884, un immense atelier d'artillerie navale de 9 200 m², comprenant huit nefs juxtaposées longues de 120 m et d'annexes, bureaux, magasins et forge, est édifié à l'est de l'usine. Pour assurer la robustesse du nouveau bâtiment, les poteaux de fonte sont établis sur des pieux enfoncés à refus dans le sol meuble, réunis par groupes et noyés dans un massif de béton. Ainsi stabilisés, ils supportent directement les chemins de roulement des ponts roulant et la charpente métallique des toits à longs pans au faîtage vitré. Les façades en pignon cantonnées de pilastres sont percées de larges baies cintrées. Le bâtiment bénéficie ainsi d'une lumière abondante provenant tout à la fois de façon latérale et zénithale.

En 1897, l'entreprise Schneider rachète l'usine et y fabrique jusqu'en 1899 des locomotives à vapeur pour les chemins de fer de l'ouest, des machines élévatoires d'eau, des machines marines, turbines Parsons, moteurs diesel Sulzer et hélices. Son alimentation énergétique est assurée par la Société havraise d'Energie électrique voisine qui lui fournit toute l'électricité dont elle a besoin.

L'année 1900 marque un tournant de l'activité avec le développement de la production de matériel de guerre (artillerie) : un vaste atelier constitué de 8 grandes halles contigües est édifié pour assurer l'usinage des canons de 14 mm. En 1913, les ateliers Mazeline occupent 43 200 m2 et 1600 personnes. Ils comprennent des ateliers de modelage, de fonderie (une grande halle centrale avec 4 halles latérales dotées de ponts roulant électriques), de forge (équipés de 7 marteaux pilons et totalisant 35 feux), d'ajustage (5 nefs de 135 m de long), de montage et de chaudronnerie travaillant la fonte, le fer et le cuivre…, ainsi qu'un service de montage à bord des navires, un laboratoire, un bureau d'étude, le tout desservi par un important réseau de voies ferrées. En 1928, l'ensemble est complété par des ateliers de traitement thermique et de revêtement électrolytique pour la fabrication des chars.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'usine est miraculeusement épargnée et seules ses verrières sont détruites lors des bombardements de septembre 1944 (un abri chirurgical souterrain est d'ailleurs installé pendant le conflit dans l'enceinte des Ateliers Mazeline).

La production traditionnelle (moteurs, turbines, chaudières, hélices) est arrêtée en 1966. A la même date, les chantiers de Graville et les Ateliers Mazeline sont séparés, ces derniers étant repris par la société Dresser Dujardin pour fabriquer des systèmes de construction préfabriqués Clark Pacific. C'est la fin de l'activité maritime. En 1971 la société prend le nom de Dresser France et fait construire de nouveaux ateliers pour la fabrication de pompes et compresseurs.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : limite 19e siècle 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1844, daté par travaux historiques
    • 1863, daté par travaux historiques
    • 1868, daté par travaux historiques
    • 1871, daté par travaux historiques
    • 1884, daté par travaux historiques
    • 1900, daté par travaux historiques
    • 1928, daté par travaux historiques
    • 1971, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Mazeline famille d'industriels
      Mazeline famille d'industriels

      La famille Mazeline du Havre est apparentée aux Mazeline de Louviers, constructeurs réputés de machines à apprêter la laine au XVIIe siècle. En 1800, Louis- Philippe Mazeline (1773-1814) exploite un atelier de forge et une serrurerie rue Saint-Jacques au Havre, transférée en 1824 rue de l'arsenal. En 1844, François et Adolphe Mazeline (1803-1876) construisent des ateliers quai d'Harfleur pour fabriquer des machines marines pour l'Etat, médaillées à l'Exposition universelle.

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    • Auteur :
      Mazeline François
      Mazeline François

      serrurier, mécanicien et inventeur, fils de Louis Philippe Mazeline (1773-1814) qui exploite en 18OO un atelier de forge et une serrurerie au Havre. Avec son frère Adolphe Mazeline (1803-1876), ingénieur, il fonde en 1840 les établissements Mazeline quai d'Harfleur pour fabriquer des machines marines pour l'Etat, médaillées à l'exposition universelle de 1844. Apporte de nombreux perfectionnements aux moteurs de bateaux, invente un régulateur de pression, et des machines-outils. Surtout il invente en 1841 la première machine à mâter au monde, pour les grands voiliers (geneanet).

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Les ateliers qui composent l'usine consistent pour la plupart en des séries de grandes halles contiguës, en maçonnerie de brique et charpente métallique, équipées de ponts roulants, édifiées de plain-pied avec une vaste hauteur sous faîtage et un éclairage naturel abondant provenant des verrières zénithales et latérales. L'atelier des modèles est quant à lui construit en brique sur un étage. L'ensemble est desservi par un réseau ferré raccordé au réseau national et au canal de tancarville.

  • Murs
    • brique
    • métal pan de métal
  • Toits
    tuile mécanique, verre en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique produite sur place
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AD. Seine-Maritime. 193 J 1-1961. Fonds des Forges et chantiers de la Méditerranée (FCM), 1878 - 1975.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen
    Ateliers Mazeline.

Bibliographie

  • Forges et Chantiers de la Méditerranée. Notice historique. Description des établissements. Nomenclature des principaux travaux. Paris : Forges et Chantiers de la Méditerranée, 1900.

    Forges et Chantiers de la Méditerranée : ateliers Mazeline.
  • DREDGE, James. Etablissements de MM Schneider et Cie. Nevers : Meron frères, 1902.

    Etablissements Schneider : ateliers Mazeline
  • BARREY, Philippe. Constructions navales : Industrie havraise. Paris : Imprimerie nationale, 1909, 7 p.

    Bibliothèque municipale, Le Havre : N 2779
  • Le Havre en 1914. Le Havre : Journal Le Havre, 1914, 338 p.

    Ateliers Mazeline.
  • AUGUSTIN NORMAND, Paul. les Chantiers havrais de construction navale. Paris : Amis du Musée de la Marine, 1954.

  • Seine-Maritime. Paris : Documents de France, 1955 245 p.

    Forges et Chantiers de la méditerrannée, établissements du Havre.
  • MAILLARD, Jean-Louis. La Révolution industrielle au Havre, 1860-1914. Le Havre, 1978. 364 p.

    Archives municipales, Le Havre
  • CHAMBRE SYNDICALE DES INDUSTRIES METALLURGIQUES DU HAVRE. L'évolution des industries métallurgiques et mécaniques électriques et connexes de 1881 à nos jours. Le Havre : CSIMH, 1981. 335 p.

    Forges et Chantier de la Méditerranée, ateliers Mazeline.
  • PERROT, Albert. Laisse-moi te dire, Mazeline : de Mazeline à Dresser. Le Havre : A. Perrot, 1988. 334 p.

  • MAUBANT, Christiane, DUBOC, Franck. NAVALIS, cinq siècles de construction navale au Havre. Le Havre : Ville du Havre, 1989.

  • HILLEMARD, Bernard. D'un établissement familial les ateliers Mazeline à la Société nouvelle puis anonyme des Forges et chantiers de la Méditerranée, site du Havre : une entreprise havraise d'industrie navale au XIXe siècle. Paris, s.n., 2001, 232 p.

    Archives nationales, Paris : F 1994

Périodiques

  • L'Illustration, 1868, p. 292 : visite des Ateliers Mazeline.

  • AUGUSTIN-NORMAND, Paul. Les ports et la construction navale sur la rive nord de l’estuaire de la Seine de l’Antiquité à nos jours. In Journal de la Marine Marchande, 1949, p. 1- 20

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 179J80
  • VARRES, Pierre. Les Forges et Chantiers de la Méditerranée ont lancé ici plus de 500 navires en 90 ans. In : Présence normande, juillet 1962, p. 11-16.

  • Les Mazeline, un grand nom de la construction navale au Havre. In : Paris-Normandie, 24/08/2015.

  • MAILLARD, Jean-Louis. La construction navale au Havre de 1830 à nos jours. Études Normandes, n°3, 1980, pp. 41-68.

  • BELLONCLE, J. Les chantiers de construction navale au Havre. In : Revue maritime, n°282, décembre 1970, p. 1348-1362

Annexes

  • AN. 187 AQ. Archives du groupe Schneider. 187 AQ 555. Plan des usines du Havre, ensemble de l'installation des machines outils, 1/200è, 1936.
  • DREDGE, James. Etablissements de MM Schneider et Cie. Nevers : Meron frères, 1902. 40 cm.
  • MAILLARD, Jean-Louis. La Révolution industrielle au Havre, 1860-1914. Le Havre: 1978. Etablissements des Forges et Chantiers de la Méditerranée.
  • CHAMBRE SYNDICALE DES INDUSTRIES METALLURGIQUES DU HAVRE. L'évolution des industries métallurgiques et mécaniques électriques et connexes de 1881 à nos jours. Le Havre : 1981. Etablissements Mazeline.
Date(s) d'enquête : 1991; Date(s) de rédaction : 1992, 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Etienne Claire
Etienne Claire

Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.

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Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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