Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, de 1975 à 2021.
- patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
- label XXe
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Vallée de la Basse-Seine
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Hydrographies
la Seine
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Commune
Notre-Dame-de-Gravenchon
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Lieu-dit
hameau La Petite Campagne
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Adresse
avenue du Général Gascoin
,
avenue Amiral Grasset
,
rue Charles despeaux
,
rue Maurice Fenaille
,
rue André Leehnardt
,
rue Clément Quervel
,
rue du Président Robert André
,
place Henri Cadeau
,
rue de la Pommeraie
,
rue des Tilleuls
,
rue des Cerisiers
,
rue des Chênes
,
rue des Marronniers
,
rue des Lilas
,
rue des Peupliers
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Cadastre
2008
AA, AB
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Dénominationscité jardin, cité ouvrière
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Appellationscité de la Petite Campagne, cité Standard, cité Vacuum
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes non étudiéesmaison, logement d'ouvriers, logement de contremaître, logement patronal, chapelle, immeuble à logements, école, magasin coopératif, salle des fêtes, gymnase, club-house, poste
Le projet de création d'une importante cité destinée au personnel des deux raffineries de Port-Jérôme, proposé par les sociétés Standard Franco Américaine de Raffinage et Vacuum Oil Compagny, est approuvé par le conseil municipal de Notre-Dame de Gravenchon en août 1931. A cette date les deux usines sont encore en construction (elles ne seront mises en service qu’au printemps 1933) et la commune guère plus qu'un gros village de 555 habitants.
La construction de 5 à 6 000 logements est envisagée dans un premier temps. Le choix retenu par les raffineurs est celui de la cité-jardin dotée de « tous les services d’une ville moderne : distribution d’eau potable, électricité, égouts, hôtel, salle des fêtes et terrain de sport autour d’une ferme normande pittoresque qu’on a conservé».
L’emplacement retenu est fixé à 2 km au nord des raffineries, sur le hameau de la Petite Campagne qui donnera son nom à la cité. Situé à la retombée du plateau, en contre-pente du bois d’Harcourt, le site jouit à cet endroit d’une exposition au sud, tout en étant à l’abri des vents dominants. Cette implantation doit épargner aux habitants la nuisance des odeurs dégagées par les usines. Du point de constructif, le modèle retenu est celui de la cité jardin de style régionaliste, néo-normand, très en vogue depuis les années 1880 et plus encore après la Grande Guerre.
Les travaux sont confiés à la société des HBM de la Seine Inférieure et lancés au début de l’année 1932, juste après la parution de l’arrêté préfectoral les autorisant. La première tranche de construction porte sur un terrain de 25 ha, affecté pour moitié à la Standard (13 ha couvrant la partie sud et ouest) et à la Vacuum (12 ha occupant la partie nord et est). Pour accélérer le chantier, un tour à béton est installé place de Normandie permettant de produire les éléments préfabriqués servant à la construction des maisons
Les plans d’ensemble organisant la cité comme ceux des différents modèles de maison et des équipements publics sont signés par les architectes « départementaux », tenants du régionalisme, Pierre Chirol, Georges Peulevey et R. Boulmier.
Les rues relevant de la Standard Franco Américaine de Raffinage portent pour la plupart des noms d'industriels du pétrole comptant parmi les membres fondateurs de la société : Alexandre André, Maurice Fenaille, Charles Despeaux, Clément Quervel... Celles relevant de la Vacuum Oil Compagny sont baptisées plus communément de noms d'arbres : Ormes, Cytises, Marronniers, Peupliers, Lilas, Tilleuls… Lors de la construction de la cité, les lotissements des deux raffineurs étaient séparés par un espace vierge, aujourd'hui bâti.
Suivant les préceptes de la cité-jardin visant à favoriser le bien-être physique et moral des ouvriers, les modèles d’habitation de la cité de la Petite Campagne sont diversifiés, construits avec soin et intégrés à un environnement paysager. La tradition des raffineurs d’offrir aux grandes occasions un arbre fruitier à leur salariés montre l'importance accordé au végétal. Néanmoins, suivant les principes de la cité ouvrière paternaliste, visant à maintenir chacun à son rang, la cité de la Petite Campagne reproduit la hiérarchie existant au sein de l’entreprise. Ainsi la taille et le confort des habitations sont en rapport avec le rang occupé dans l'usine. Les ouvriers sont logés dans des maisons jumelées agglomérées en ilots denses, les employés dans des pavillons individuels (dotés du chauffage central à partir du rang d'agent de maîtrise), les ingénieurs dans des villas cossues dotées de grands jardins et le directeur dans une somptueuse demeure qui domine symboliquement l'ensemble. La surface des jardins varie selon le standing des logements de 300 à 1 800 m². L'ascension dans l'entreprise s'accompagne d'un déménagement, de sorte que le logement corresponde à la promotion obtenue. Les célibataires sont quant à eux logés collectivement dans un « hôtel », celui de la Standard est édifié avenue Amiral Grasset et celui de la Vacuum place des Marronniers. La construction des logements de la cité-jardin est achevée en 1935 avec le lotissement d'un dernier ilot de 20 parcelles doubles (14 pour la Standard, 6 pour la Vacuum) construit près de la place Pasteur par la société HLM de Seine-Inférieure . Elle compte alors 1 200 habitants soit plus de la moitié de la population de la commune.
La cité est d’emblée équipée de tous les services d’une ville moderne (réseau d’eau potable, assainissement, téléphone, éclairage public, station-service…) et dotée bien sûr des équipements traditionnels (écoles, salle des fêtes avec cinéma, terrain de sport, chapelle, poste…).
La construction d’un nouveau groupe scolaire, permettant d’accueillir les nombreux enfants de la cité, est entérinée par le conseil municipal le 21 mars 1933. En sus de la subvention de l’État, la commune reçoit des raffineries un prêt gratuit pour les travaux et le terrain à titre gracieux. Le groupe scolaire est inauguré le 12 juillet 1936. Il comprend deux écoles, une de filles et une de garçons, édifiées sur des plans rigoureusement identiques de part et d’autre de la place de Normandie qui constitue le cœur de la cité. Mais l’augmentation constante des effectifs nécessite, dès 1938, l’ouverture de nouvelles classes et l’adoption d’un plan d’agrandissement l’année suivante.
L’ancien bureau de poste du village, par trop vétuste est remplacé par un nouveau dont les plans et devis sont approuvés par le conseil municipal en février 1935. Le choix de son emplacement fait l’objet de nombreuses dissensions. Il est finalement construit sur un terrain cédé par la Standard, au sud de la cité à proximité de ses lotissements.
La mairie qu’il est un temps question de transférer vers le secteur Saint-Georges (nouveau centre gravité de la commune situé au sud de la cité) est finalement simplement agrandie. Le projet d’agrandissement (consistant dans le rajout d’une aile) est approuvé par le conseil municipal le 30 septembre 1937. Les travaux commencent en 1938.
Le 31 janvier 1937 l’association des Jardins ouvriers de la Petite Campagne est créée, initiée par le directeur de la Standard lui-même, Raymond B. Yong, féru de jardinage. Face à la porte A de la raffinerie Standard, 300 parcelles deviennent des jardins ouvriers. A la fin des années 1960, de nouveaux jardins sont créés à Saint-Georges au pied de la falaise et rue de la République.
Deux clubs-house, proposant billards et salles de bridge, sont mis à disposition des employés les plus hauts placés. Celui de la Standard est établi dans une ancienne chaumière normande soigneusement restaurée.
La gestion de la cité est assurée par les raffineurs qui prennent en charge le ramassage des ordures ménagères, l’entretien des équipements, de la voirie et des espaces verts… Coté ravitaillement, aucun commerce n’est toléré en dehors de l’Économique de Normandie créé par la Standard place de Normandie.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
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Dates
- 1932, daté par travaux historiques
- 1935, daté par travaux historiques
- 1936, daté par travaux historiques
- 1938, daté par travaux historiques
- 1960, daté par travaux historiques
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Auteur(s)
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Auteur :
Chirol Pierrearchitecte attribution par sourceChirol Pierre
Pierre Chirol commence sa formation classique à l’école régionale des beaux-arts de Rouen en 1899. Il poursuit ses études à Paris et obtient son diplôme d’architecte en 1911, en présentant son projet de « Maison du marin, hôtellerie pour matelots dans un grand port ».
Oscillant entre tradition et modernité, Pierre Chirol inscrit ses réalisations dans le style régionaliste par les matériaux qu’il emploie, tout en laissant la place aux éléments de modernité.
Membre de la Société des architectes de Seine-Inférieure et de l’Eure dès 1914, il en devient président en 1928, tout en étant membre de la Société des architectes diplômés par le Gouvernement (SADG). Afin de resserrer les liens entre ses confrères parisiens et provinciaux, Pierre Chirol est choisi pour organiser les premières Journées Régionales des architectes qui se déroulent à Rouen les 13 et 14 mai 1939. Le programme des visites comprend le palais de justice de Rouen, les abbayes de la vallée de la Seine mais aussi le chantier naval du Trait.
Nommé architecte régional des PTT en 1924, il est l'auteur d'une trentaine de bureaux de poste dans les arrondissements de Caen et de Rouen. Il a aussi construit une dizaine d’églises (dont celle de Fauville-en-Caux). Chargé du programme de construction des maisons HBM dans la vallée de la Seine, auprès de son confrère Georges Peulevey, il imprime ce style régionaliste aux lotissements qu’il conçoit au début des années 1930 pour la cité-jardin de la Petite Campagne à Notre-Dame de Gravenchon ainsi que pour ceux de la Neuville et de la Bucaille au Trait. Comme d’autres architectes de sa génération, Pierre Chirol est enfin sollicité pour la reconstruction de villes détruites pendant la Seconde Guerre mondiale : il réalise une étude pour la place du marché d’Yvetot pour lequel il n’est pas retenu, le comité de sélection lui préférant le jeune architecte Otello Zavaroni. Il est nommé architecte en chef de l'église Saint-Samson d'Aunay-sur-Odon.
Bibliographie : MAROTEAUX, Vincent (dir.). Pierre Chirol, architecte et érudit normand, 1881-1953 : [exposition, Rouen, hall des Archives départementales de Seine-Maritime, 19 septembre-17 décembre 2009]. [Rouen] : Archives départementales de Seine-Maritime ; [Bonsecours] : Éd. Point de vues, 2009. 179 p.
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Auteur :
Peulevey Georgesarchitecte attribution par travaux historiquesPeulevey Georges
Architecte en chef du département de la Seine-Inférieure, il devient architecte des Hospices civils de Rouen à partir du 2 février 1928.
Il est domicilié au no 26 rue de Fontenelle à Rouen.
Il reçoit l'agrément no 1588 comme architecte de la Reconstruction.
Réalisations :
- chapelle et réservoir de la prison à Rouen - 1920-1927
- monument aux morts à Houppeville - 1921
- sanatorium marin des Grandes-Dalles à Saint-Pierre-en-Port - 1923-1957
- maison type pour la Société Bénédictine de Fécamp à Fécamp - 1923-1931
- réservoir à eau à Sassetot-le-Mauconduit - 1923
- maison, cité de l'Abri à Bois-Guillaume - vers 1925
- cité-jardin du Foyer-Quevillais, rue Guillaume-Lecointe au Petit-Quevilly - 1926-1928
- archives départementales à Rouen - 1927
- hôpital-hospice Saint-Julien, 2 rue Danton au Petit-Quevilly - 1928-1933
- bains-douches (en collaboration avec Pierre Rivard), rue Joseph-Lebas au Petit-Quevilly - 1928-1929
- cité Esso/cité de la Petite Campagne (en collaboration avec Pierre Chirol) à Notre-Dame-de-Gravenchon - vers 1930
- pavillon des isolés, hôtel-Dieu à Rouen - 1932
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Auteur :
La cité est établie sur un plan radio-concentrique et s'organise autour de deux places aménagées en parterres engazonnés qui jalonnent la longue avenue du Général Gassoin : la place Henri Cadeau en hémicycle marque l'entrée de la cité. La place de Normandie qui regroupe équipements publics (groupe scolaire et commerces) constitue son point nodal.
Le style régionaliste qui est donné aux différents bâtiments s'appuie sur l'utilisation des matériaux locaux (brique, calcaire ou silex au rez-de-chaussée, enduit et faux pan-de-bois à l'étage, tuile en couverture) en sus du béton qui reste le principal matériau de mise en œuvre et des volumes caractéristiques de l'habitat traditionnel (lucarnes, imbrication des toits à longs pans et demi croupe). Ces références régionalistes confèrent à la cité une grande homogénéité et participent à son intégration au tissu rural environnant.
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Murs
- brique enduit partiel
- bois pan de bois enduit
- béton béton armé
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Toitstuile mécanique
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Plansplan radioconcentrique
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Sites de protectionarchitecture contemporaine remarquable
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Référence MH
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) IGN
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- (c) Collection particulière
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Documents d'archives
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AD Seine-Maritime. Sous-série 2 OP : 2 OP 1342/4. Société d'Habitations à Bon Marché de Seine-Maritime (1932-1940).
Construction de logements, plan de situation, plans des habitations, Pierre Chirol et Georges Peulevey architectes, 1932. -
AD Seine-Maritime. Sous-série 2 OP : 2 OP 1342/2. Société d'Habitations à Bon Marché de Seine-Maritime (1932-1936).
Construction d'un groupe scolaire de filles et de garçons au lieu-dit la Petite Campagne, plans et devis, 1932.
Bibliographie
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REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.
p. 234, 235
Périodiques
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LEMAIRE. La raffinerie de pétrole à Port-Jérôme. In : Le Génie civil, 30 juin 1934.
Description sommaire de la cité-jardin édifiée à 2 km au nord de la raffinerie.
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.