Dossier d’œuvre architecture IA14001014 | Réalisé par
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l'arrondissement de Caen
usine de bonneterie A. Philips et ses fils, puis Edwige Edward's Etablissements Philips, puis Bernard-Philips
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Calvados - Villers-Bocage
  • Commune Villers-Bocage
  • Adresse 34, 36, 38, 40 boulevard Joffre
  • Cadastre 2015 AB 523, 691, 693, 714  ; 2014 H 400
  • Dénominations
    usine de bonneterie
  • Appellations
    A. Philips et ses fils, Edwige Edward's Etablissements Philips, Bernard-Philips
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, magasin industriel, atelier de réparation, bureau, cantine, logement d'ouvriers

Arthur Philips, bonnetier de Messines (Belgique), se réfugie durant de la Première Guerre mondiale à Villers-Bocage. Il y reconstitue, en 1916, un atelier de fabrication situé 6, boulevard Joffre. En s'associant à ses enfants Eric, Ferdinand, Edith et Aurore, il fonde la société à responsabilité limitée "A. Philips et ses fils" le 1er janvier 1930. Deux ans plus tard, la fabrication est déplacée dans une nouvelle usine construite 3 rue Samson. Alors qu'environ 120 personnes y assuraient une production annuelle moyenne de 2 500 douzaines de bas, mi-bas et chaussettes avant-guerre, vendue auprès de grossistes, de grands magasins ou d'économats comme celui de la SNCF, les combats de juin 1944 provoquent sa destruction et celle d'une grande partie de son matériel. Celui-ci comportait alors un métier à tricoter de marque Kalio et trois métiers Cotton fournis par la Société générale de bonneterie (Aube, 10, Troyes, IA10000266), six bobinoirs Lebocey (Aube, 10, Troyes), Dupré ou Grosser, ainsi qu'un parc d'une centaine de machines à tricoter Dubied (Suisse), de remailleuses et de machines à coudre. La société dispose également d'un établissement secondaire à Villedieu-les-Poêles (Manche, rue du Pont-Chignon) employant 17 personnes qui n'a pas été pas endommagé. L'activité reprend en 1947 dans des installations provisoires au moyen notamment du métier Kalio, réparé, et de deux nouveaux métiers à tricoter Delostal (Aube, 10, Troyes, IA10000234 - IA10000246). Bénéficiant des dommages de guerre, l'usine est reconstruite au début des années 1950, période au cours de laquelle Ferdinand devient seul gérant de l'entreprise après la mort de son frère Eric. Egalement propriétaire d'une fabrique de bas à Caen (quartier de Venoix) et des marques "Edwige" et "Citiba", celui-ci crée, avec son fils Guy, la société l'ERSPA (Entreprise rationnelle du survêtement pour tous les âges) pour la production de pulls pour enfants selon le procédé Fully Fashioned. Cette nouvelle orientation est associée à l'ouverture, en 1962, d'une usine neuve boulevard Joffre, dessinée par les architectes caennais Delalande et Bataille. Se développant sur 700 m2 lors de son édification, celle-ci est agrandie pour atteindre les 11 000 m2 en 1972. Devenue depuis le 19 septembre 1971 Edwige Edward's (Etablissements Philips), l'entreprise emploie 265 salariés, qui actionnent entre autres sept métiers Cotton, douze métiers rectilignes, deux métiers circulaires et cent remailleuses pour une production annuelle de 500 000 pulls et robes et de 300 000 paires de chaussettes, vendue en France, en Allemagne ou au Canada. Deux autres usines sont implantées à Bayeux (Calvados) et en Irlande. La production de chaussettes est arrêtée au milieu des années 1980. Face à la concurrence et la perte de contrats (la Poste) à la fin des années 1990-début des années 2000, l'entreprise concentre son activité sur Villers-Bocage. Elle dispose de ses propres magasins de vente, dont un à Ouistreham. Placée en redressement judiciaire en 2004, puis en liquidation en 2010, elle est reprise par la société vendéenne Bernard Solfin, spécialisée dans la vente par correspondance. Cinq ans plus tard, l'entité Bernard-Philips emploie 28 personnes pour une production annuelle de 33 000 pièces tricotées.

L'usine possédait en 2009 un équipement complet de bonneterie comprenant cinq métiers à tisser rectilignes de marque Bentley Cotton (Angleterre), 11 machines à tricoter Protti (Italie), 3 métiers à tricoter circulaires Jumberka (Espagne) et Mec-Mor (Italie), 13 métiers à tricoter rectilignes Shima Seiki (Japon), un ensemble de machines à tricoter et de machines à remailler, 14 presses à vapeur (certaines de marque Lemaire, Roubaix) et disposait d'un générateur électrique et d'une machine pour produire de la vapeur.

Situés entre les boulevards Joffre et du 13 juin 1944, les bâtiments de l'usine, en brique partiellement enduits, s'étendent sur un terrain de plus de 11 000 m2. A l'entrée nord, le bâtiment des bureaux, à deux étages carrés couverts d'un toit en terrasse, est orné sur sa façade principale de mosaïques bleues-turquoises et de l'enseigne "Edwige Edward's Tricots de luxe". Dans son prolongement, se trouve un ensemble d'ateliers de fabrication, pour partie couverts en sheds, ceux construits après 1966 étant couverts de toits en terrasse. A l'intérieur des bâtiments, se répartissent ateliers des métiers, des finitions, des presses et atelier mécanique. L'usine comprend également une cantine et un magasin d'usine, ainsi qu'un logement de gardien, en rez-de-chaussée sur sous-sol en moellons de calcaire partiellement enduits, couvert d'un toit à longs pans à croupe en tuiles mécaniques.

  • Murs
    • brique enduit partiel
    • béton
    • calcaire moellon enduit partiel
  • Toits
    métal en couverture, tuile mécanique
  • Étages
    2 étages carrés, sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • terrasse
    • shed
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie électrique achetée
    • énergie électrique produite sur place
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine de production (étudiée dans la base Palissy)

Documents d'archives

  • AD Calvados. 923W 1213. Reconstruction. Villers-Bocage. Etablissements Philips et fils.

  • AD Calvados. 923W 1214. Reconstruction. Villers-Bocage. Etablissements Philips et fils.

  • AD Calvados. 924W 203. Reconstruction. Villers-Bocage. Etablissements Philips et fils.

  • AD Calvados. 925W 99. Reconstruction. Villers-Bocage. Etablissements Philips et fils.

  • AD Calvados. 925W 100. Reconstruction. Dossier n°38J22. Etablissements Philips et fils. Villers-Bocage.

  • SA Edwige Edward's - Ets Philips. Plaquette de communication. [Fin des années 1990-début des années 2000].

Bibliographie

  • Annuaire technique régional – Calvados. Saint-Brieuc : Imprimerie Moderne, 1972.

    B 353 - Société Edwige et Edward's (Etablissements Philips).

Périodiques

  • BOTTOIS, Patrick. Un repreneur pour Edwige-Edward’s Philips, mais 57 emplois perdus. L’Usine nouvelle, 24 septembre 2010.

  • PERMAN, Laurianne. Les Etablissements Philips n'ont pas perdu le fil. La Voix du Bocage, 24 janvier 2003.

  • RAOULT, Christine. Bernard-Philips, la maille de Villers-Bocage. Ouest-France, 28 avril 2015.

  • Edwige Edward's, une marque qui se bat sur le marché du tricot. Ouest-France, 25-26 septembre 1999.

  • L’essor industriel de Villers-Bocage : une fabrique de tricots de luxe est née, 30 emplois nouveaux. Ouest-France, 29 juin 1962.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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