Dossier d’œuvre architecture IA50001301 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
quartier dit quartier intra-muros
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Cadastre 1826 D  ; 2008 AX, AY, AZ

La formation du quartier intra-muros remonte au début du XIVe siècle, lorsque Philippe IV le Bel décide de fortifier le bourg, ravagé en 1295 par les Anglais. De taille modeste, regroupé autour de la forteresse, le quartier ne comprend à la fin du Moyen Age que sept rues principales délimitant une dizaine d'îlots : la rue de la Trinité (actuelle rue Tour-Carrée), la rue du Nouet (actuelle rue au Blé), la rue au Fourdray, la rue Onfrey (actuelle rue du Commerce), la rue De Devant-le-Château (actuelle rue Grande-Rue), la rue des Chapons (actuelle rue des Fossés) et la rue de Derrière-les-Moulins (actuelle rue des Moulins). L’'église paroissiale, le château, la maison de refuge, créée par Jean Cabieul, prieur de l'Hôtel-Dieu en 1318, ainsi qu'’un modeste bâtiment appelé « le parloir aux bourgeois » constituent les monuments les plus remarquables au sein d'’une ville où, faute de place, le cimetière sert également de champ d'’exercice aux hommes du guet. Le profil de cet ensemble, aux rues tortueuses bordées de maisons basses, change assez peu jusqu'’en 1689, date à laquelle le château et l’'enceinte sont détruits sur ordre de Louis XIV. Leur disparition prive les habitants de l'’unique horloge publique, placée autrefois sur l'’une des tours du château, et favorise l’'apparition de nouvelles rues : la rue des Fausses Brayes (actuelle rue du maréchal Foch), la rue du Château, la rue Notre-Dame, la rue du Port, qui se superposent au tracé de l'’ancien château, la rue de la Fontaine (actuelle rue Albert-Mahieu), la rue de la Corderie (actuelle rue François-Lavieille), la place du Calvaire (actuelle place de la République) et la rue de la Marine, qui se substituent grossièrement au périmètre de l'ancienne enceinte urbaine. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la voirie et certains espaces publics font l’'objet d’une politique « d'’embellissement » conduite par la municipalité avec le soutien des intendants. En 1773 et 1786, la rue des Fossés et la rue De-Derrière-les-Moulins sont élargies suite aux premières mesures d'’alignement. En 1779, le cimetière près de l’'église, désormais surpeuplé, est déplacé rue Auvray et transformé, quelques années plus tard, en place publique. En 1787, la rue de la Croix-de-Carreau, ex-rue de la Fontaine, dite l’'une des plus belles de la ville, est recouverte de pavés. D'’importantes opérations d'’urbanisme, qui bouleversent la physionomie du quartier, marquent les XIXe et XXe siècles. La première, entreprise à la fin du second Empire, aboutit à la création de la place Centrale et de ses quatre marchés. La seconde, entre 1971 et 1976, donne naissance au grand parking Notre-Dame.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Principale : 4e quart 17e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle

Cinq rues (la rue du maréchal Foch, la rue Albert-Mahieu, la rue François-Lavieille, la rue de la Marine, la rue des Tribunaux), trois places (la place de la Fontaine, la place de la République, la place Napoléon) et un quai (le quai de Caligny) délimitent aujourd’hui l'’ancien quartier intra-muros. De taille très modeste, cet espace est occupé par un dédale de petites rues piétonnières et un bâti antérieur à la Révolution composé le plus souvent de maisons en schiste, aux teintes bleu-vert, hautes de deux ou trois étages, aux façades fréquemment enduites. Ces constructions voisinent avec des habitations plus récentes, datées des XIXe et XXe siècles, qui donnent à certaines parties du quartier un aspect hétéroclite. L'église de la Trinité, dont une partie du clocher primitif remonte à la fin du XIe siècle, demeure le témoignage le plus ancien, depuis la disparition de l'ancien château médiéval en 1689.

  • Murs
    • schiste
    • grès
    • brique
    • pierre
    • béton
    • enduit
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    schiste en couverture, ardoise, tuile
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

Malgré la perte d'un certain nombre de témoignages architecturaux, la commune de Cherbourg-Octeville est avec Granville, Honfleur, Dieppe et Caen une des seules villes du littoral manchois à avoir conservé une partie de son quartier d'Ancien Régime depuis la disparition des centres anciens de Saint-Malo, Le Havre et Dunkerque.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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