Cadre de l'étude
L´inventaire topographique du patrimoine architectural de la commune de Loisail a été réalisé en 2012.
Cette étude a pour finalité d´identifier, de localiser et de documenter les éléments appartenant au patrimoine architectural et de présenter un état des lieux raisonné du patrimoine bâti. Les limites chronologiques sont fixées entre l´an 400 après J. C., et le milieu du 20e siècle. Ce cadre exclut le domaine de la fouille archéologique mais n´écarte pas des formes d´architecture en élévation exceptionnelles, comme, par exemple, les mégalithes ou les oeuvres originales d´architectes contemporains. Par ailleurs, l´inventaire ne rend compte du patrimoine ethnologique ou du patrimoine naturel que dans la mesure où il donne des renseignements sur le bâti. L´inventaire a porté sur l'ensemble des édifices bâtis avant 1950. Les dossiers qui suivent sont classés du général ou thématique (dossier collectif), au particulier. Les édifices uniques ou au contraire représentatifs, à valeur patrimoniale intrinsèque et revêtant un intérêt à l'échelon communal, sont traités dans un dossier individuel. La restitution des données découle de la méthode d'analyse. A chaque élément sélectionné correspond un dossier. Cependant, pour appréhender les familles d'édifices représentés en grand nombre (fermes, maisons), il a été procédé à une sélection raisonnée d'unités à étudier, les caractères communs à chaque famille étant restitués dans le dossier collectif.
Parmi les 49 éléments bâtis recensés (toutes catégories confondues), 14 sont sélectionnés et font l'objet d'un dossier individuel. 190 illustrations et 23 références documentaires (dont neuf documents d'archives) accompagnent les dossiers.
Historique
Le territoire communal est occupé au moins depuis l'époque médiévale. En 1144, Payen, seigneur de Loisail, figure au nombre des bienfaiteurs de la léproserie de Chartrage de Mortagne comme donateur d'une rente d'un setier de froment sur sa dîme de Loisail. Rarissime, un témoignage de cette époque est toujours en élévation au Bourg (maison dite la Prison ou l'Audience ou Maison Romane).
Maison du bourg dite "Maison Romane".
A la fin de l'époque médiévale et à la Renaissance, Loisail est sous l'emprise de plusieurs domaines seigneuriaux. Au Bourg, un probable château féodal est détruit au profit d'un manoir construit pour la famille de la Vove. A la Houlbaudière, la construction d'une métairie noble est à mettre à l'actif de Guillaume Catinat. D'autres lieux nobles sont attestés, notamment à Champaillaume (famille de la Martellière en 1550), à la Forgetterie (ancien manoir devenu une ferme lors de la construction du château sur le territoire de Mortagne-au-Perche) et à la Louverie (famille de Samé en 1674).
Manoir de Loisail vu depuis le clocher de l'église. A l'époque contemporaine, l'agriculture, avec l'élevage de bestiaux et la culture de céréales, occupe une bonne part de la population. Au nord de la commune, à proximité du Bas Champaillaume, le sous-sol, constitué de marnières, est exploité en de multiples carrières de pierre de taille de calcaire.
Détail de mise en oeuvre du calcaire au Bourg.
D'après Pitard, Loisail aurait porté, à l'origine, le nom de Croisette. qui ferait référence à l'activité de tisseranderie assez importante dans ce secteur dès l'époque moderne. Si aucun vestige ne subsiste de nos jours, plusieurs fermes (notamment la Houlbaudière, la Louverie) disposent de lieux frais et humides qui s'apparentent à des laiteries voûtées aménagée contre la façade postérieure de la ferme à l'arrière du logis et qui auraient pu accueillir un métier à tisser.
Les deux moulins attestés, Boivin et Radray, sont toujours en élévation. En activité jusqu'à 1950, ils servaient à moudre les céréales.
En 1866, la commune compte 475 habitants.
Vue du bourg depuis l'ouest.- Carte postale ancienne, 3e quart 20e siècle.
Description
Située dans la partie nord-ouest du Parc naturel régional du Perche, la commune de Loisail (canton de Mortagne-au-Perche, Communauté de communes du Bassin de Mortagne) couvre une superficie de 516 hectares et comptait, au dernier recensement de l'INSEE de 2009, 130 habitants. Le plateau sur lequel elle se situe, anciennement exploité en bocage, est occupé quasi exclusivement par des champs cultivés. Le ruisseau de la Chippe, un affluent de l'Huisne, le sillonne du nord-ouest au sud-est. Le recensement de 2009 dénombre 56 constructions dont 34 bâties avant 1948. L'habitat est dispersé en une vingtaine de lieux-dits : le bourg, trois petits hameaux (le Boulay, le Chesnay et le Grand Chemin), 16 fermes isolées et deux moulins. De nombreuses fermes ont changé de destination et ont été converties en maisons.
Plusieurs fermes (le Chesnay, la Houlbaudière, la Louverie, les Trois Boisseaux), le moulin de Radray, la maison de maître de Champaillaume et le Bourg - probablement l'un des plus intéressants de tout le territoire du Perche (maison romane, église paroissiale, manoir) demeurent des sites patrimoniaux importants à l'échelle communale et supra-communale.