Dossier d’aire d’étude IA61000978 | Réalisé par ;
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
présentation de la commune de Corbon
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Parc naturel régional du Perche
  • Adresse
    • Commune : Corbon

Cadre de l'étude

L´inventaire topographique du patrimoine architectural de la commune de Corbon a été réalisé en 2009 et 2010. Cette étude a pour finalité d´identifier, de localiser et de documenter les éléments appartenant au patrimoine architectural et de présenter un état des lieux raisonné du patrimoine bâti. Les limites chronologiques sont fixées entre l´an 400 après J. C., et le milieu du 20e siècle. Ce cadre exclut le domaine de la fouille archéologique mais n´écarte pas des formes d´architecture en élévation exceptionnelles, comme, par exemple, les mégalithes ou les oeuvres originales d´architectes contemporains. Par ailleurs, l´inventaire ne rend compte du patrimoine ethnologique ou du patrimoine naturel que dans la mesure où il donne des renseignements sur le bâti. L´inventaire a porté sur l'ensemble des édifices bâtis avant 1950. Les dossiers qui suivent sont classés du général ou thématique (dossier collectif), au particulier. Les édifices uniques ou au contraire représentatifs, à valeur patrimoniale intrinsèque et revêtant un intérêt à l'échelon communal, sont traités dans un dossier individuel. La restitution des données découle de la méthode d'analyse. A chaque élément sélectionné correspond un dossier. Cependant, pour appréhender les familles d'édifices représentés en grand nombre (fermes, maisons), il a été procédé à une sélection raisonnée d'unités à étudier, les caractères communs à chaque famille étant restitués dans le dossier collectif.

Parmi les 42 éléments bâtis recensés (toutes catégories confondues), 11 sont sélectionnés et font l'objet d'un dossier individuel. 188 illustrations et 20 références documentaires (dont huit documents d'archive) accompagnent les dossiers.

Historique

Le secteur de Corbon est habité au moins depuis l'époque gallo-romaine comme le montreraient des substructions découvertes au lieu-dit l'Absoudière. Au haut Moyen Âge, après avoir longtemps été une vicairie du comté d'Hyesmois, le Corbonnais est érigé en comté dont la capitale devient Corbon. Dès lors, Corbon est l'une des villes les plus importantes et des mieux fortifiées du territoire et le Perche est désigné sous le terme de Regio corbonensis, le pays du Corbonnais. Dans son histoire ecclésiastique de Normandie, Ordéric Vital, moine de l'abbaye de Saint-Évroult, n'emploie jamais d'autre terme pour parler des Percherons que celui de Corbonienses (habitants du Corbonnais).

On trouve trace des comtes de Corbon à partir de 853. Selon Bart des Boulais, ces derniers ont eu le privilège de faire battre leur propre monnaie entre 989 et 1315. Les pièces, frappées à Corbon, auraient porté pour inscription moneta corbonensis ou curbano fit. L'existence de cette monnaie est réfutée par M. Lecointre-Dupont dans son ouvrage intitulé "Lettres sur l'histoire monétaire de la Normandie et du Perche" et paru en 1846. Néanmoins, des échanges et transactions entre les maisons religieuses sont réalisés en "monnaie courante dans le Corbonnais". Dès cette époque, Corbon est également le siège de l'archidiaconé du Corbonnais (correspondant à l'actuel territoire du Perche). Il le sera jusqu'en 1790, date à laquelle l'archidiacre s'installe à Mortagne-au-Perche, tout en gardant le titre d'archidiacre du Corbonnais.

Également vers la fin du haut Moyen Âge, Corbon voit, tous les ans, se réunir les États de la Province, connues sous le nom de "Calende du Corbonnais". Cette mémorable assemblée - composée de l'élite du clergé, de la noblesse et du Tiers-État - traitait des affaires du pays et veillait à l'intérêt général et aux droits de chacun. La ville de Corbon est vraisemblablement détruite en 1027 par Robert, roi de France, fils de Hugues Capet, suite à une demande de Fulbert, évêque de Chartres et chancelier du roi, en représailles aux invasions et ravages perpétrés sur ses terres par Geoffroy Ier, comte du Perche. Dès lors, la capitale politique et administrative du Corbonnais devient Mortagne-au-Perche et la "Calende du Corbonnais" est transférée à la Léproserie de Chartrage de Mortagne-au-Perche en 1090. Peu à peu, le nom de "Corbonnais" va être progressivement remplacé par celui de "Perche" pour caractériser le comté de Mortagne-au-Perche.

La Vove, manoir.La Vove, manoir.

Au bas Moyen Âge et à l'époque moderne, le secteur de Corbon est dominé par l'autorité féodale de plusieurs familles dont les plus connues sont les de la Vove (puis les de Langan du 16e au 18e siècle et les de Glapion jusqu'à la Révolution) résidant au manoir éponyme. D'autres lieux nobles sont attestés notamment à l'Absoudière, au Breuil, à la Charbotière et à la Roche.

Dans cette ancienne capitale du Corbonnais a toujours courue une légende, celle du fondateur mythique du cheval percheron, le cheval Bakis, monté par Hélidor, petit-fils d'Enée. Leur rencontre avec un cheval en or, sans cavalier ni harnais, statue dressée jadis à la gloire du percheron, a été transmise par la tradition orale. Un dicton en est resté : "À Corbon en Corbonnais, sous la pièce des Trois Noyers. Un cheval massif en or y est".

De nos jours, aucun vestige de l'ancienne cité ne nous est parvenu. Le bourg de Corbon comprend simplement l'église paroissiale Saint-Martin (devenu chapelle vicariale de Mauves-sur-Huisne suite au Concordat de 1801), le presbytère (construit pour cet usage, mais qui n'a jamais servi comme tel), une maison de notable appelée "le château de Corbon", la mairie-école, un ensemble de bâtiments clos (non visibles de la voie publique) et une ferme sur la route menant au Manoir de la Vove. Un lotissement a vu le jour à l'arrière de la mairie-école à la fin du 20e siècle.

Vue aérienne du bourg.- Carte postale ancienne, 2e quart 20e siècle. (Collection particulière). Vue aérienne du bourg.- Carte postale ancienne, 2e quart 20e siècle. (Collection particulière).

L'activité principale de la commune est l'agriculture avec sept exploitations recensées en 2000, contre 17 en 1988. La superficie agricole utilisée par les exploitations couvre 587 ha, les terres labourables 357 et la superficie toujours en herbe 230.

Description

Située dans la partie nord-ouest du Parc naturel régional du Perche, la commune de Comblot (canton de Mortagne-au-Perche, Communauté de communes du Bassin de Mortagne), à caractère essentiellement rural, couvre une superficie de 840 hectares et compte, au dernier recensement de 2005, 129 habitants. Le plateau céréalier qui la couvre est sillonné par la rivière de la Villette scindant la commune du nord au sud et se jetant dans l'Huisne qui marque la limite sud. Le mont Ligeon ou "Mont des Légions", entouré d'une zone boisée au nord-est, culmine à 223 mètres d'altitude. 26 lieux-dits ponctuent la commune, dont le bourg qui se situe au bord de l'Huisne. En 2007, Corbon compte 65 logements dont 48 sont des résidences principales, 14 des résidences secondaires et trois des logements vacants. Sur les 48 résidences principales, 34 sont construites avant 1949, neuf de 1975 à 1989 et cinq de 1990 à 2004. Un seul moulin destiné à la mouture du blé est attesté au lieu-dit Moulin de Combault. Remanié, il fait l'objet d'un repérage.

Le bourg - de dimensions très restreintes mais qui concentre en quelques bâtiments les fonctions religieuse (église, presbytère), publique (mairie-école) et civile (maison de notable, ferme) - demeure, au même titre que plusieurs fermes (l'Absoudière, le Bois du Puits, le Breuil, la Charbotière, la Motte), un site patrimonial important à l'échelle communale. Dépassant le cadre local, le manoir de la Vove est l'un des plus imposants manoirs du Perche.

Documents d'archives

  • IGN. Extrait de la carte, partie nord. Carte de Cassini, 3e quart du 18e siècle.

  • AD Orne. 3 P 2 - 118. Cadastre napoléonien. 1830.

  • AD Orne. 3 P 3 - 113/1 à 3 P 3 - 113/5. Matrices cadastrales.

  • AD Orne. O 586. Mairie : devis, plan, 1821-1886.

  • AD Orne. S 1106. Moulin Combault.

  • AD Orne. O 586. Église paroissiale, devis, restaurations, 1876-1896.

  • AD Orne. 3 P 2 - 118/1 à 3 P 2 - 118/4. Plans cadastraux (M. Hermey, géomètre première classe, 1830).

  • AD Orne. O 586. Presbytère : devis, plans, délibération du conseil municipal, 1863-1930.

  • AD Orne. O 586. Monument aux morts, délibérations du conseil municipal, courrier au prefet pour l'éréction du monument, 1921.

  • AD Orne. US 0205. Histoire locale de Mauves, recueillie par Ernest Boissière, 1955.

    p. 169-188

Bibliographie

  • BART des BOULAIS. Recueil des Antiquitéz du Perche, comtes et seigneurs de la dite province. Publié et annoté par H. Tournouër, Mortagne, Meaux : Pichard-Hayes et Daupeley-L., 1894 (fac-similé de l'édition de Mortagne, 1613).

    p. 56-58
  • FRET, L.-Joseph. Antiquités et chroniques percheronnes, volume I. Paris : Le Livre d'histoire, 2001 (fac-similé de l'édition de 1838).

    p. 197-206.
  • LA SICOTIERE, Léon (de) ; POULET-MALASSIS, Auguste. Le département de l'Orne archéologique et pittoresque. L'Aigle, J.-F. Beuzelin, Libraire-éditeur, 1845.

    p. 111-112
  • PITARD, J-F. Fragments historiques sur le Perche, statistique par commune et par ordre alphabétique. Paris : Res Universis, 1993 (fac-similé de l'édition de Mortagne : Daupeley frères, 1866).

    p. 158-160.
  • La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs. Orne, 2e partie. Le Havre : Le Male et Cie, 1897.

    p. 35-38
  • TOURNOUËR, Henri. Les Seigneurs de la Vove, Société Historique et Archéologique de l'Orne, tome XXIV, 1905, p.114-129.

  • DESVAUX-MARTEVILLE, Elisabeth. Manoirs du Perche. Art de Basse-Normandie. n° 67, Caen, 1975, 44 p.

  • SIGURET, Philippe. Les manoirs du Perche. Fédération des Amis du Perche, coll. Présence du Perche, éd. Arts Graphique du Perche, Meaucé, 1991, 176 p.

    p. 33-36
  • FISCHER, Roger. Les maisons paysannes du Perche. Paris : Eyrolles, Maisons paysannes de France, 1994, 125 p.

  • SIGURET, Philippe. Histoire du Perche. Ceton, Fédération des amis du Perche, 2001, 606 p.

  • GAUTIER, Nicolas. FAUCON, Régis. Les manoirs du Perche. Paris : Acanthe, 2006, 223 p.

    p. 56-61

Périodiques

  • DEVAUX (abbé). A travers le Corbonnais et le Perche Chartrain, Société Historique et Archéologique de l'Orne, tome XXIV, 1905, p. 35-36.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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