Dossier d’œuvre architecture IA61001451 | Réalisé par
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
poterie artisanale puis faïencerie puis ferme, actuellement maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche
  • Commune Saint-Mard-de-Réno
  • Lieu-dit (les) Herbinières
  • Cadastre 1830 H 189, 190, 192  ; 2015 OH 100, 393
  • Dénominations
    usine de poterie, faïencerie
  • Destinations
    ferme, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    four, dépendance

Bien qu'aucun vestige architectural antérieur au 19e siècle ne subsiste, il est fort probable d'après Claude Cailly qu'une poterie artisanale soit présente aux Herbinières dès le 17e siècle, voire avant. Au départ, cette fabrique de poteries de terre appartient à des artisans indépendants propriétaires de leurs moyens de production. Elle devient vers 1826 - 1827 une faïencerie fine sous l'impulsion d'un potier local nommé Bourgine. Suite à son décès et la disparition de sa veuve, l'établissement est racheté en 1839 puis exploité par les frères Roch-Petit, rompus au négoce de faïences à L'Aigle. L'examen des matrices cadastrales montrent en 1857 la construction d'un fournil (probablement destiné à la cuisson des faïences) pour Édouard Roch-Petit. Les deux frères développent l'entreprise de manière industrielle : accroissement de l'emploi (jusqu'à une vingtaine de salariés), construction d'une nouvelle extension au bâtiment initial qui compte alors six corps de bâtiment. Espaces et locaux sont affectés aux différentes étapes de fabrication : fosse à terre avec eau, caves pour le pourrissement des terres préparées, tournerie, vastes séchoirs, gâchoirs pour mélanger les éléments de la pâte et la tamiser, manège à cheval actionnant les meules pour broyer l'émail, magasin à plomb pour l'émail, lieu d'entreposage des produits finis. En 1865, après la faillite du frère aîné, l'usine est rachetée par Mme Roch-Petit, sa belle-sœur, avant d'être exploitée par Pierre Étienne Lavie, ancien notaire de Saint-Mard-de-Réno. Il est probablement à l'origine de la construction d'un nouveau magasin servant à entreposer les faïences qui date de 1873 (date gravée sur le linteau du jour du pignon nord). François Lapoutoire, fondateur de la faïencerie de Saint-Georges-du-Rosay (Sarthe), devient propriétaire de l'établissement en 1874 et exploite l'entreprise jusqu'à son décès en 1901, date de sa fermeture définitive.

Si une grande partie des bâtiments de la faïencerie ont été détruits au cours du 20e siècle, il subsiste une partie des ateliers ainsi que des logements d'ouvriers datant certainement de la seconde moitié du 19e siècle. Tous les fours à poterie ont été détruits à l'exception d'un seul faisant la jonction entre les anciens ateliers et le magasin.

Concernant la maison du maître potier déjà présente sur le plan cadastral de 1830, elle semble avoir été très remaniée au quatrième quart du 19e siècle pour le compte de François Lapoutoire (rehaussement d'un étage, adjonction d'une écurie, d'une remise et d'abris servant à stocker le bois).

Suite à la fermeture de l'usine, l'ensemble est converti en ferme.

Les Herbinières se situent à moins d'un kilomètre au nord-est du bourg, dans un secteur propice à l'implantation d'une activité céramique (sous-sol argileux de qualité, proximité immédiate d'un cours d'eau au nord et boisements, la forêt de Réno-Valdieu, à 500 mètres à l'est et à l'ouest). L'ensemble, aujourd'hui divisé en deux propriétés, comprend l'ancienne poterie devenue faïencerie vers 1840, ainsi que la maison du maître potier.

Au nord, se trouve l'ancienne fabrique. Les ateliers ont récemment été reliés au bâtiment d'habitation par une baie vitrée. Ces ateliers, divisés en plusieurs corps de bâtiments, donnaient sur un four à poterie. Ce dernier ouvrait aussi bien sur les ateliers que sur le magasin où était entreposée la production. Le bâtiment d'habitation, en rez-de-chaussée, possède une façade principale orientée au sud. Il comprend une écurie ainsi que deux logements probablement destinés aux ouvriers de la faïencerie. Deux dépendances, dont une laiterie, lui sont accolées au nord.

Au sud, se situe la maison du maître potier. Le logis s'élève sur un étage carré et comprend deux pièces par niveau (salle et chambre au rez-de-chaussée, chambre et grenier à l'étage). Sa façade principale est orientée à l'ouest. En retour d'équerre au nord-est se trouve un corps de bâtiment regroupant remise et écurie. Une seconde écurie ainsi que des bûchers sont construits en alignement du logis au sud.

Les murs sont en moellons de calcaire et/ou de silex et/ou de grès couverts d'un enduit à pierre vue à l'exception d'une petite dépendance située au nord-est des logements d'ouvriers construite en pierre de taille de calcaire. Les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les corniches moulurées sont principalement en pierre de taille de calcaire, sauf quelques ouvertures et corniches (maison du maître potier) en brique. Les toits sont à longs pans et à croupes couverts en tuile plate.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • silex moellon enduit
    • grès moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 2-418/1 à 3 P 2-418/7. Plans cadastraux de 1830.

  • AD Orne. 3 P 3-418/1 à 3 P 3-418/7. Matrices cadastrales.

Périodiques

  • CAILLY, Claude. Chronique du Perche : Potiers et faïenciers à Saint-Mard-de-Réno au XIXe siècle. Cahiers Percherons, Fédération des amis du Perche, 2003-1.

    p. 1-27
  • CAILLY, Claude. Saint-Mard-de-Réno, un territoire percheron et sa communauté villageoise. Cahiers Percherons n°192, 2012-4.

    p. 27-47
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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